Une Coupe d’Europe de cyclo-cross ?

Dans les grandes orientations publiée ce jour par l’Union Cycliste Européenne, outre le contre-la-montre par équipes mixte en relai (lire ici) des prochains Championnats d’Europe route, figure aussi le projet d’une Coupe d’Europe de cyclo-cross. Rien n’est précisé sur ce nouveau calendrier qui n’est qu’au stade de l’évaluation pour l’instant. Mais la question qui se posera assurément sera celle de l’intérêt.

Le Cyclo-cross évolue autour de trois grands calendriers : La Coupe du Monde, le Superprestige et le DVV Verzekeringen Trofee. En 2019, ces trois circuits regroupent 24 épreuves (9 pour la Coupe du Monde, 8 pour le Superprestige et 7 pour le DVV Trofee). Dans ces trois calendriers, seulement deux épreuves ont lieu hors d’Europe : les deux premières manches de la Coupe du Monde qui se déroulent aux Etats-Unis, et seulement sept hors de Belgique dont deux aux Pays-Bas (en plus des deux manches américaines, d’une en République Tchèque, d’une en Suisse et d’une en France). En dehors de la Coupe du Monde, dont trois des neuf manches sont Belges, seul le Superprestige s’aventure hors de Belgique pour sa première manche, à Gieten (Pays-Bas). En plus de ces 24 épreuves, le Championnat d’Europe à réussi dès sa première édition ouverte aux Elites, à faire sa place dans le calendrier (il a eu lieu le week-end dernier aux Pays-Bas) et bien sûr il y a le Championnat du Monde en fin de saison.

Le gros problème du cyclo-cross, c’est que s’il trouve des adhérents partout dans le monde (il y a beaucoup de coupe nationales, comme en France), la médiatisation de ses grands événements est fortement limitée à la Belgique et aux Pays-Bas. À tel point même que en dehors du Championnat d’Europe et du Championnat du Monde, seules les épreuves Coupe du Monde sont diffusées hors du Bénélux, alors même que certaines courses Superprestige ou DVV Trofee ont plus de renommées que les épreuves non belges de la Coupe du Monde.

L’Union Cycliste Internationale a annoncé son intention de s’attaquer au problème l’hiver dernier, en évoquant l’idée d’une « Super League » à 20 ou 25 épreuves (lire ici). Ce qui, au passage, pourrait correspondre à l’addition de toutes les épreuves Coupe du Monde, Superprestige et DVV Trofee. Mais le premier pas concret intervient en août dernier lorsque l’UCI, par la voix de son directeur des compétitions off-road, Peter Van den Abeele, annonce élargir la Coupe du Monde de 9 épreuves à 12 épreuves (lire ici) et même 14 dans le futur. Van Abeele va plus loin en précisant que les manches de la Coupe du Monde devront être organisées dans au moins six pays différents et qu’une nation ne pourra plus accueillir plus de 50% des événements de la saison… faisant une référence évidente à la Belgique. L’UCI offre même la réalisation télé des épreuves, grâce à son partenariat avec Telenet, pour convaincre les organisateurs. Au passage Telenet est un réseau de télé… Belge !

À ce jour, il n’y a toujours que 9 épreuves au calendrier de la Coupe du Monde mais l’agenda de mise en application de cette réforme n’avait pas non plus été abordé. Le dilemme pour le cyclo-cross est aujourd’hui là : comment rendre la discipline plus internationale ? Vaut-il mieux valoriser la diffusion des épreuves Superprestige et DVV Trofee en les intégrant dans une « Super » Coupe du Monde, avec le risque que l’intérêt médiatique reste massivement concentré sur la Belgique (et les Pays-Bas) ou vaut il mieux imposer de nouvelles épreuves en dehors de la Belgique, quitte à fragiliser les épreuves historiques belges et avec le risque que ces nouvelles épreuves passées en force disparaissent dans deux ou trois ans faute de succès ?

C’est déjà la question sur laquelle se penche l’UCI. Dans ce contexte déjà compliqué, que pourrait apporter une Coupe d’Europe ? La question est ouverte.

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