Dopage : Karsten Kroon contraint aux aveux

C’est un acte ni volontaire, ni complètement souhaité, mais Karsten Kroon s’est bel et bien résolu à confesser ses pratiques dopantes au cours de sa carrière, démarrée en 1999 chez Rabobank et achevée en 2014 chez Tinkoff-Saxo. Le Néerlandais a en réalité été contraint de passer aux aveux après qu’un journaliste de l’Algemeen Dagblad, à savoir Thijs Zonneveld, a décidé d’exposer publiquement le passé sombre du coureur néerlandais. Zonneveld avait d’abord eu écho, dans les coulisses, du dopage présumé de Karsten Kroon, avant que celui-ci le lui confirme en privé alors qu’une collaboration pour le quotidien batave était envisagée. Kroon n’avait toutefois pas accepté d’avouer publiquement, ce que réclamait de son côté Thijs Zonneveld pour conclure l’accord. Cette situation, entamée au printemps 2017, a été jalonnée de messages divers entre les deux hommes, et le journaliste a finalement décidé de briser le silence mardi matin. Suite à cela, Karsten Kroon n’a évidemment pas eu d’autres choix que d’avouer, enfin.

« Ce 24 avril, le journal néerlandais Algemeen Dagblad (AD) a publié un article révélant mon utilisation du dopage pendant une courte période de ma carrière professionnelle, a communiqué Kroon. C’est vrai, j’ai utilisé le dopage pendant une courte période de ma carrière. Je regrette cette étape et en assume l’entière responsabilité. Je souhaite éviter de donner l’impression de faire une confession qui m’avantage : j’ai dit à Thijs Zonneveld que je n’avais pas l’intention d’écrire un livre avec lui pour gagner de l’argent, ni de lui accorder une interview, ni de travailler pour AD. Le fait que Zonneveld publie cette histoire à ce moment opportun pour lui, quelques jours avant le début du Giro que je vais commenter pour Eurosport, ça me va, c’est comme un soulagement. J’étais pro dans une période particulièrement difficile et j’ai le plus grand respect pour ceux de mes collègues qui ont résisté à la tentation d’utiliser le dopage. Heureusement, le sport a changé pour le mieux, énormément. Je suis passé pro après l’affaire Festina, j’ai vu arriver le test de l’EPO, le système de localisation et le passeport sanguin, j’ai été témoin de l’évolution du sport que j’adore et je suis convaincu qu’il est plus pur qu’il ne l’a jamais été. La dernière chose que je veux, c’est d’amputer de mon passé les coureurs de la génération actuelle, et je voudrais en rester là pour l’instant, mais si jamais cela devait arriver, je serais prêt à fournir tous les détails après la saison en cours. »

Karsten Kroon s’était construit un joli palmarès à l’occasion de ses quinze années professionnelles, avec une victoire d’étape sur le Tour de France, deux Grands Prix de Francfort, mais aussi des podiums sur la Flèche Wallonne et l’Amstel Gold Race et autres top-10 sur des Classiques de renom. Il peut aujourd’hui être poursuivi pour son passé lié au dopage.

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