L’actu en bref : Wout van Aert risque-t-il de ne pas courir en 2019 ? Un contrôle antidopage durant la Cérémonie du Flandrien…
Wout van Aert pourrait devoir mettre la main à la poche pour pouvoir courir en 2019
Après de telles performances sur les Flandriennes cette année pour son premier essai, Wout van Aert devrait aborder 2019 ambitieux et plein d’envie. Malheureusement pour le triple Champion du Monde de cyclo-cross sa situation contractuelle vient fortement perturber son hiver. Van Aert a claqué la porte de son équipe Vérandas Willems – Crelan mi-septembre (lire ici), alors qu’il était encore engagé jusque fin 2019. Le Belge a déjà un contrat avec l’équipe WorldTour Jumbo (actuellement LottoNL – Jumbo) à partir de 2020 et la formation néerlandaise s’était dite prête à l’accueillir dès l’an prochain s’il était libre plus tôt que prévu. Seulement voilà, rompre un contrat unilatéralement n’est pas si simple. Pour que van Aert puisse courir en 2019, il faut qu’il résolve sa situation contractuelle. Et ça risque de prendre du temps. La structure de Nuyens fait néanmoins un pas vers van Aert en ouvrant la possibilité d’un accord amiable… où van Aert rachèterait son contrat.
Les transferts à mi-contrat ne sont pas si exceptionnels. Le principe est simple en général : l’équipe intéressée rachète le contrat du coureur qu’elle veut recueillir à l’équipe avec laquelle ledit coureur est toujours engagé. C’est même un business habituel pour certaines équipes, à l’image de Androni Giocattoli – Sidermec. Le Cas de Ivan Sosa en est une belle illustration par exemple. La nouvelle équipe paie à l’ancienne le droit de laisser partir le coureur. Mais lorsque c’est un coureur qui décide de lui-même de rompre son contrat, c’est très différent. Encore plus quand c’est un coureur de grande valeur et que son départ entraîne des conséquences financières et partenariales.
Pour que van Aert puisse courir en 2019, il va falloir qu’il obtienne de la structure de Vérandas Willems – Crelan son accord. Certes le Belge peut courir la saison de cyclo-cross sans équipes (Cibel-Cebon n’étant qu’un sponsor privé et non une équipe) mais sur route, les règles ne sont pas les mêmes. Jumbo est prêt à accueillir van Aert dès le 1e mars 2019 ce qui lui permettrait de prendre part à l’Omloop Het Nieuwsblad dès le samedi 2 mars. Walter Van Steenbrugge, l’avocat de van Aert a déposé une requête à l’Union Cycliste Internationale, comme il l’explique à Het Laatste Nieuws pour que celle-ci valide le transfert sans même l’accord de la structure de Nick Nuyens (Sniper Cycling, la structure chapeautant Vérandas Willems – Crelan). En raison du caractère urgent de l’affaire, Van Steenbrugge espère avoir un retour de l’UCI courant novembre.
Mais pour que l’UCI valide la libération de van Aert de ses obligations contractuelles envers Sniper Cycling, il faut qu’il ait de bonnes raisons à faire valoir. Sinon, comme rétorque Rudi Desmet, l’avocat de Sniper Cycling, un contrat ne vaut plus rien. Van Aert a rompu son contrat en évoquant un incident grave, sans jamais en préciser la nature. Aux dernières informations, il semblerait que des membres du staff de Vérandas Willems – Crelan aient reçu des pressions pour présenter van Aert sous un mauvais jour à la presse après que celui-ci ait fait capoter le projet de fusion entre l’équipe belge et Aqua Blue Sport dans un premier temps puis s’est opposé à la fusion avec Roompot – Nederlandse Loterij ensuite (qui a finalement eu lieu sans van Aert). Sporza parlait même de faits relevant du pénal. Problème : pour l’instant, on ne connaît pas la nature des faits en eux-même et comme le dit Desmet : « Nous n’avons encore vu aucune preuve des faits graves dont on parle ».
L’entourage de van Aert se veut positif mais la situation n’est pas si simple, à moins que le triple Champion du Monde de cyclo-cross n’ait pas encore révélé publiquement les éléments qu’il détiendrait à charge contre Sniper Cycling. Si ce n’est pas le cas, l’UCI devra se montrer prudente car l’affaire va aussi naturellement être jugée devant la justice belge du travail. En acceptant la rupture du contrat sans preuve de faits graves, l’UCI risque à la fois de mettre à mal la force effective des contrats de travail qu’elle valide et risque en plus de se mettre en porte à faux avec une éventuelle décision contraire de la justice belge. Et le problème est que la justice belge ne se prononcera pas avant l’automne 2019. Autrement dit après la fin de la saison 2019.
L’autre option qui permettrait à van Aert d’éviter une année blanche serait de négocier avec Sniper Cycling en échange d’une compensation financière. Van Aert devrait alors mettre la main à la poche lui-même. Et la somme pourrait se montrer élevée. Car avec une telle stature, le départ du coureur belge a eu des conséquences sur l’équipe de Nick Nuyens, comme le fait valoir Desmet. Il y a eu la perte de sponsor avec l’équipementier Stevens mais aussi le co-sponsor Crelan, qui était pourtant engagé jusque fin 2019… si van Aert restait. Il y a eu aussi un gros coup porté à l’image de la structure de Nick Nuyens qui a failli disparaître. Elle survivra néanmoins, l’union avec Roompot ayant finalement eu lieu (l’équipe s’appellera Roompot – Charles), alors qu’elle était semble-t-il au début conditionnée à la venue de van Aert.
Bref l’histoire est loin d’être terminée…
Un contrôle antidopage durant la Cérémonie du Flandrien
En Flandre, c’est un événement. Le Flandrien est l’équivalent français du Vélo d’Or de Vélo Magazine mais à la différence du Vélo d’Or, le Flandrien (organisé par le Het Nieuwsblad) dispose de sa propre cérémonie. Un événement prestigieux qui se tient chaque année au casino d’Oostende. Un événement qui fait écho partout en Belgique. Et bien la fête a tourné court pour Pieter Serry. Le coureur de Quick Step (Deceuninck – Quick Step) a reçu la visite des inspecteurs antidopage juste après le début de la cérémonie et a été obligé de quitter la salle.
Serry a reçu l’appel des contrôleurs qui étaient chez lui mais il leur a expliqué qu’il était à la Cérémonie du Flandrien à Oostende et que s’ils voulaient le contrôler, ils allaient devoir venir jusque Oostende, pensait-il plaisanter, comme le rapporte Wielerflits.com Mais les contrôleurs sont effectivement venus jusqu’à Oostende et le speaker a dû appeler Serry, en pleine cérémonie, à se présenter aux contrôleurs antidopage. Une partie de la salle a même cru à une blague. Des échantillons d’urine et de sang ont été prélevés et Serry a manqué la moitié de la soirée mais est revenu à temps pour voir son coéquipier se voir remettre le Flandrien belge.
Les Flandriens de l’année décernés
Flandrien international : Tom Dumoulin (Sunweb)
Flandrien belge : Yves Lampaert (Quick Step)
Flandrien Cyclo-cross : Mathieu van der Poel (Corendon – Circus)
Flandrien Espoirs : Stan Dewulf (Lotto – Soudal Espoirs)
Flandrien féminin : Sanne Cant (Corendon – Circus)
Sovac continue sans Nautra4Ever
Hier on apprenait que l’équipe Roubaix – Lille Métropole continuerait l’an prochain après avoir risqué la disparition pure et simple suite la défection de dernière minute de la société Baie par Baie qui devait devenir sponsor titre (lire ici). Finalement, « RLM » doit sa survie à son nouveau sponsor titre : Natura4Ever (lire ici). Un nom qu’on connait déjà dans le cyclisme car la structure wallonne était co-sponsor de l’équipe algérienne Continentale Sovac – Natura4Ever, managée par le Wallon Geoffrey Coupé. L’avenir de cette structure levait donc quelques questions et Coupé y a répondu, interrogé par DirectVelo.com. Sovac continuera bien dans les pelotons mais sans Natura4Ever.
L’équipe algérienne qui comptait 7 coureurs belges cette année sur un total de 17 coureurs pourrait donc voir ses ambitions à la baisse pour 2019 et perdra sans doute… Davide Rebellin, qui a assurément fait beaucoup pour la popularité de l’équipe.
Davide Rebellin continue
Justement Davide Rebellin, 47 ans, n’est pas encore prêt à s’arrêter. D’après James Odvart, journaliste pour divers titres de presse dont VeloPro.fr, le vétéran italien continuera en 2019 mais ne sait pas encore où.
The veteran Davide Rebellin confirms to me that he is going to ride in 2019. The Italian rider still has to decide in which team he is going to ride next season. #cycling
— James Odvart (@OdvartJames) 7 novembre 2018
Matvey Mamykin cherche une équipe sur Twitter
Toujours sans équipe depuis son départ de Burgos – BH à mi-saison, Matvey Mamykin a lancé un appel sur Twitter : « Hey tout le monde ! Malheureusement je n’ai pas encore trouvé d’équipe pour le moment mais je continue à chercher. Mieux vaut essayer que d’abandonner. Donc si qui que ce soit est intéressé, contactez-moi s’il vous plaît. Je serai reconnaissant pour toute aide ou retweet« .
Hey everyone! Unfortunately haven’t find a team yet😔, but still looking. Better to try it here than surrender. So, if anyone is interested, please contact me. Will be grateful for any help or repost, guys!👍🏻😊
— Matvey Mamykin (@MatveyMamykin) 6 novembre 2018
Prometteur à ses débuts, Mamykin était tombé lourdement sur la dix-neuvième étape de La Vuelta 2017, qu’il avait terminé 24e l’année précédente. Il s’était fracturé le bassin. Malgré une reprise de l’entraînement prévue dès novembre 2017, le Russe a connu une convalescence difficile. Lors des 7 mois passés chez Burgos – BH, Matvey Mamykin a pris part à 11 jours de course, uniquement sur des épreuves espagnoles, et a abandonné… à 6 reprises !
Dans l’urgence de La Vuelta, Burgos – BH a recruté Jetse Bol au 1e août 2018 tandis que Mamykin a accepté de laisser sa place (lire ici). Depuis il cherche une équipe.
Aldro tire le rideau
L’équipe Espoirs Aldro disparait. La formation lancée en 2016 avait fait beaucoup parler d’elle en raison de son initiateur : Manolo Saiz. L’ancien manageur de Once (l’équipe de Abraham Olano ou encore Laurent Jalabert) devenue Liberty Seguros (Alberto Contador, Alexander Vinokourov…) était au coeur de l’affaire Puerto en 2006. Son retour avait donc créé la polémique. D’autant que Saiz était venu présenter son projet en 2015, lors d’une étape de La Vuelta où il était notamment allé à la rencontre d’anciens de ses coureurs comme Joaquim Rodríguez.
Faute de sponsors, Aldro disparaît en cette fin d’année. Les dirigeants de l’équipe basée à Torrelavega critiquent le manque de soutien des institutions.
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