Championnat d’Europe : Le coup de maître de l’Italie offre le titre à Matteo Trentin
La troisième édition du championnat d’Europe se tenait ce dimanche à Glasgow sous une pluie battante. 230 kilomètres sont au programme de l’épreuve, divisée en seize tours d’un circuit urbain. La première grosse surprise de la journée intervient à 92 kilomètres du but, lorsque Peter Sagan est pris dans une cassure et ne parvient pas à recoller. Le champion du monde abandonne finalement à 84 kilomètres de l’arrivée.
A 50 unités du but, un groupe de dix coureurs se dégage du peloton et creuse un bel écart : les deux cross-men Wout Van Aert et Mathieu van der Poel sont notamment là, avec aussi Michael Albasini, Davide Cimolai, Matteo Trentin ou encore Pierre-Luc Perichon pour la France. Le peloton se regarde et laisse filer : la deuxième échappée du jour va aller au bout. Parfaitement emmené dans le final par Davide Cimolai, Matteo Trentin règle un sprint réduit. L’Italien signe sa première victoire de la saison au meilleur des moments et devient le nouveau champion d’Europe. Mathieu van der Poel conclut deuxième devant son rival Wout Van Aert.
Une échappée de sept coureurs se dessine dans le premier tour de circuit, après dix kilomètres de course. Mihkel Raim (Estonie), Robert-Jon McCarthy (Irlande), Roland Thalmann (Suisse), Krists Neilands (Lettonie), Josef Cerny (République Tchèque), Matthias Krizek (Autriche) et Polychronis Tzortzakis (Grèce) forment le premier mouvement du jour. Ils sont pris en chasse à contre-temps par deux autres coureurs : Richard Larsen (Suède) et Rok Korosek (Slovénie).
A la fin du deuxième tour, les sept hommes de tête ont 2’30 » d’avance sur le peloton en tête duquel les équipes belge, italienne et française se relaient. Le duo de chasse reste intercalé à équidistance entre l’échappée et le peloton. De nombreuses crevaisons surviennent en début de course et incitent les coureurs à beaucoup de vigilance. D’autant que le circuit tracé dans Glasgow est assez sinueux et les routes sont détrempées.
L’échappée poursuit sa progression et porte son avantage à 4′ au terme du troisième tour, les deux poursuivants naviguent toujours entre la tête de course et le peloton. A l’avant, l’Estonien Raim est contraint d’abandonner ses compagnons de fuite à la suite d’un problème mécanique : l’échappée est donc réduite à six unités à 180 kilomètres du but. Le duo de chasse, intercalé depuis trois tours, décide de se relever au même moment et se fait reprendre par le peloton.
Après cinq tours de circuit, les six hommes de tête ont porté leur avance au-dessus des 5′. Les équipes française, belge et italienne se relaient toujours à l’avant du peloton et contrôlent l’écart à leur main. La situation reste inchangée pendant les tours suivants. Deux nouveaux incidents viennent ensuite perturber la progression des hommes de tête. Cerny doit s’arrêter après une crevaison dont la réparation prend plus de temps que prévu. Une chute de Tzortzakis entraînant avec lui Krizek et Thalmann ralentit encore l’avancée du groupe de tête. Après un moment de flottement, les six hommes de tête se retrouvent finalement à 110 kilomètres de l’arrivée, mais leur avance est tombée autour des deux minutes.
A 100 kilomètres de l’arrivée, il commence à y avoir du mouvement en tête de peloton. En plus de la pluie présente depuis le départ, un vent fort fait son apparition sur la course et étire le groupe des favoris. Les Belges en profitent pour durcir l’allure, Dimitri Claeys venant notamment passer un gros relais en tête. Surprise à l’arrière du peloton alors que Peter Sagan et Alexander Kristoff se retrouvent pris dans une cassure à 92 kilomètres de l’arrivée. Deux des favoris de l’épreuve montrent des signes de faiblesse, alors l’équipe belge poursuit son gros travail à l’avant. Le tenant du titre Kristoff parvient à rentrer dans le groupe principal, mais pas Sagan qui semble avoir abandonné tout espoir. Le champion du monde pose finalement pied à terre à 84 kilomètres de l’arrivée et quitte l’épreuve.
Dimitri Claeys s’écarte à 80 kilomètres de la fin de l’épreuve après son gros travail, deux autres coureurs de la Belgique attaquent le peloton : Tosh Van Der Sande et Jelle Wallays. Ils sont suivis par Davide Cimolai et tentent de prendre le large à trois. L’allure s’accélère encore et de nombreux coureurs lâchent prise à l’arrière du peloton. L’échappée matinale est reprise par les trois hommes qui ont attaqué le peloton à 75 kilomètres de l’arrivée. Le groupe principal les a en ligne de mire, mais ne parvient pas à faire la jonction.
A cinq tours de l’arrivée, le groupe principal pointe à une dizaine de secondes de la tête. C’est l’équipe britannique qui fait le travail pour recoller, bientôt accompagné par les Norvégiens. Hugo Hofstetter sort du peloton en solitaire et fait le jump pour rejoindre la tête à 68 kilomètres du but. Matej Mohoric (Slovénie) l’imite peu après et recolle. Les rescapés de l’échappée matinale sont décramponnés un à un par les coureurs plus frais qui les ont rejoint.
Le groupe des favoris reprend finalement l’échappée à 61 kilomètres de l’arrivée. Ils ne sont alors plus qu’une cinquantaine à pouvoir se jouer la victoire finale à quatre tours du but. L’Italie reprend les commandes du groupe : Elia Viviani est bien présent, comme Alexander Kristoff ou encore Bryan Coquard. Xandro Meurisse relance l’allure pour la Belgique, mais personne ne le suit. Il se détache seul du groupe des favoris à 55 kilomètres de l’arrivée. Meurisse est finalement pris en chasse et rattrapé par un gros groupe de poursuite avec Davide Cimolai, Matteo Trentin (Italie), Nico Denz (Allemagne), Pierre-Luc Perichon (France), Jesus Herrada (Espagne), Wout Van Aert (Belgique), Mathieu van der Poel, Maurits Lammertink (Pays-Bas), Michael Albasini (Suisse) et Emils Liepins (Lettonie).
Cet imposant groupe de tête profite d’un moment de flottement dans le peloton et obtient une minute d’avance à trois tours de l’arrivée. C’est finalement la France qui se met à rouler pour tenter de ramener Bryan Coquard, sans conviction. A l’avant, le Letton Liepins crève et est distancé par le groupe de tête qui poursuit sa belle avancée à dix. Le groupe principal se regarde et les fuyards creusent l’écart : ils comptent trois minutes d’avance à deux tours de la fin.
Au dernier passage sur la ligne avant l’arrivée, les dix hommes de tête sont toujours ensemble et comptent 2’30 » d’avance sur le peloton. Ils vont se disputer le titre européen et commencent à se regarder. Une chute rebat les cartes dans le groupe de tête à 10 kilomètres de l’arrivée : Lammertink, Denz, Albasini et Meurisse sont tombés. Ne reste plus en tête que Van Aert, van der Poel, Herrada, Cimolai et Trentin. Gêné par la chute, Perichon ne peut plus suivre. Les Italiens sont en surnombre et Cimolai place la première banderille à 7 kilomètres de la ligne. Il est repris et les cinq hommes de tête s’observent à nouveau.
Les cinq hommes de tête sont rejoints à la flamme rouge par Meurisse, auteur d’un retour superbe après sa chute. Cimolai emmène le sprint pour Trentin qui conclut le travail parfait de l’équipe italienne. Matteo Trentin est le nouveau champion d’Europe ! Mathieu van der Poel prend la deuxième place devant son rival Wout Van Aert. Il s’agit de la première victoire de la saison pour Trentin qui signe son retour en forme au meilleur des moments.
Le top 10 de l’épreuve :
1. Matteo Trentin (Italie) en 5h50’02 »
2. Matthieu van der Poel (Pays-Bas) m.t.
3. Wout Van Aert (Belgique) m.t.
4. Jesus Herrada (Espagne) m.t.
5. Davide Cimolai (Italie) m.t.
6. Xandro Meurisse (Belgique) à 7″
7. Michael Albasini (Suisse) m.t.
8. Pierre-Luc Perichon (France) m.t.
9. Nico Denz (Allemagne) à 25″
10. Maurits Lammertink (Pays-Bas) à 2’15 ».
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— World Cycling Stats (@wcstats) 12 août 2018
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