L’actu en bref : Kittel de retour sur les bons rails, les épreuves HC obligées de trouver une diffusion internationale ?…
Les épreuves HC obligées d’obtenir une diffusion internationale en direct ?
En 2020, le cyclisme sur route devrait changer. Au coeur de ce changement, une possible réorganisation du calendrier mais qui n’a pas encore été précisée, et surtout la télévision ! Avec les UCI Classics Series, qui regrouperont une vingtaine d’épreuves d’un jour (voire jusqu’à vingt-cinq), l’Union Cycliste Internationale aimerait repenser la façon dont les courses sont diffusées, ou tout du moins les courses d’un jour, mais l’affaire n’est pas gagnée car actuellement ce sont très majoritairement les organisateurs qui ont été les artisans de la diffusion de leurs épreuves et de fait les intérêts varient et ne seront sans doute pas souvent conciliables. Nous abordions récemment le sujet (lire : L’UCI veut de nouveau s’attaquer à la question des droits TV). La télévision est décidément au centre des projets du Président David Lappartient. L’une des autres évolutions de sa réforme est la création de l’UCI Pro Series. Un nouveau circuit qui viendra se caler entre le WorldTour et le circuit continental en piquant à ce dernier ses épreuves .HC et certaines épreuves .1. Le cahier des charges n’est toujours pas sorti mais les organisateurs du Grand Prix de Denain (actuellement classé 1.HC) ont déjà dévoilé une liste des probables exigences de l’UCI pour intégrer ces UCI Pro Series (voir ici le communiqué du GP de Denain)
Il y aurait donc quatre grands points (communiqué du GP de Denain) :
- Une diffusion TV en direct de haute qualité (couverture Nationale et Internationale)
- Participation des équipes (au minimum 10 World-Teams ou Continentales Pro)
- Ajustement au calendrier International (chevauchement d’épreuves,…)
- Evaluation de l’organisation lors de l’édition 2019 suivant un cahier des charges précis pour rejoindre la série.
La condition de la participation n’est pas surprenante, elle fait déjà partie des critères qui servent normalement à catégoriser les épreuves même si l’objectif est là plus détaillé. L’ajustement au calendrier est une notion plus complexe en fonction de ce qu’elle prendra en compte (sur l’ensemble des épreuves .HC uniquement ? avec les épreuves WorldTour également ? ne s’adresse-t’on qu’aux épreuves .1 qui souhaitent intégrer ce calendrier ?…). Il y aura en 2019, 43 épreuves HC (23 courses d’un jour et 20 courses par étapes), il y a donc inévitablement des chevauchements mais ils restent minimes. Le critère le plus compliqué risque bien d’être celui de la diffusion en directe à l’internationale. Il y a par exemple six épreuves italiennes classées HC (5 courses d’un jour et le Tour des Alpes), sans compter les deux épreuves RCS (Milan-Turin et Tour du Piémont) qui bénéficient des diffuseurs du Giro. Or on apprenait récemment que la Rai pourrait stopper la diffusion de ces épreuves (lire ici). Certaines autres courses comme la Clásica de Almería n’ont même aucune diffusion en direct. D’autres, comme le Grand Prix de Denain, sont bien diffusées en direct mais seulement en national.
Bien entendu, comme à chaque évolution, le ticket d’entrée (au calendrier) risque lui aussi d’augmenter pour ces épreuves mais le plus surprenant, même si pour l’instant rien de tout ça n’est officiel, reste de mettre à la charge des organisateurs l’obligation de survenir à cette diffusion internationale. D’un côté l’UCI veut reprendre à son compte la commercialisation des droits TV d’épreuves qui ont déjà assuré leur diffusion à l’internationale et qui n’ont, pour une bonne partie d’entre elle, rien à y gagner, de l’autre, elle met à la charge de plus petits organisateurs individuels l’obligation d’une production TV en direct et d’une diffusion à l’international, à un niveau de compétition où la mutualisation a prouvé être bien souvent la meilleure solution, à l’image des épreuves de la Coupe de Belgique ou de la Coupe d’Italie.
Lucas Sebastián Haedo à la retraite
Le petit frère de Juan José Haedo va à son tour quitter le peloton professionnel. À 35 ans, l’Argentin est victime de l’arrêt de son équipe UnitedHealthcare, avec laquelle il a évoluée ces deux dernières années. Au cours de sa carrière, Haedo a passé quatre ans au sein du WorldTour (3 chez Saxo Bank, et 1 chez Cannondale), de 2010 à 2013. Sa plus grande victoire reste une étape du Tour de San Luis 2009. L’année suivante, il était passé proche d’un succès WorldTour à deux reprises : sur une étape du Tour de Pologne puis sur une étape de l’Eneco Tour (actuel BinckBank Tour). Deuxième à chaque fois. Le cadet Haedo va donc rejoindre son frère à la retraite, quatre ans plus tard.
Contrat signé entre Laboral Kutxa et Fundación Euskadi
Le contrat est finalement signé entre la banque Laboral Kutxa et l’équipe Fundación Euskadi représentée par son président, le coureur Mikel Landa (Movistar). Annoncé il y a deux semaines mais pas encore paraphé jusqu’à aujourd’hui (lire ici), ce nouveau soutien portera uniquement sur les activités de formation des jeunes, des catégories cadets à Espoirs, hommes et femmes. Récemment Mikel Landa confiait que le projet Fundación Euskadi (devenu équipe Continentale en 2018) se portait bien mais que l’objectif de percer au haut niveau prendrait sans doute plus de temps que prévu. Toutefois le Basque de bientôt 29 ans (il les fêtera le 13 décembre prochain) a toujours espoir que l’équipe évoluera suffisamment vite pour qu’il soit un jour en mesure d’en être le leader.
Czesław Lang parmi les cinq personnalités sportives polonaises les plus influentes
Czesław Lang est presque un inconnu en France et pourtant en Pologne, cet ancien coureur est un véritable héros. Il suffit d’aller au Tour de Pologne pour s’en rendre compte. Là bas c’est un vrai mythe qui entoure cet homme de 63 ans qui dirige l’organisation de la seule épreuve WorldTour polonaise. Difficile pour lui de marcher dans les villes étapes sans être arrêté par les fans polonais qui veulent prendre des selfies ou repartir avec un autographe. Il est presque plus sollicité que Michał Kwiatkowski (Team Sky), pourtant vainqueur de la dernière édition du Tour de Pologne. Nouvelle preuve de la popularité du businessman polonais, proche des milieux politiques, Czesław Lang a été classé par Forbes parmi les cinq personnalités sportives les plus influentes en Pologne. Une aubaine pour le cyclisme polonais même si jusqu’à présent le Tour de Pologne ne parvient pas à aller au Nord. Malgré une tentative en 2015, avec un beau Grand Départ à Varsovie, l’épreuve reste aujourd’hui cantonnée à Cracovie et au sud de la Pologne. Ça reste toutefois un événement majeur du paysage sportif polonais à tel point que cette année, les quatre dernières étapes (sur sept au total) ont été retransmises en intégralité sur la chaîne publique TVP (avec les moyens techniques du Français AMP Visual). Un fait unique pour une épreuve d’une semaine.
Un coureur français positif et suspendu
Mauvaise nouvelle pour l’équipe Côtes-d’Armor – Marie Morin – Véranda Rideau (DN1). Si celle-ci a fait forte impression en devenant équipe réserve de la formation Continentale pro Israel Cycling Academy, un de ses coureurs vient d’être condamné pour dopage. Ronann Vivier a fait l’objet d’un contrôle positif aux corticoïdes le 30 juin dernier lors de la Coupe de Normandie. Il vient d’être condamné à une suspension d’un an (jusqu’au 9 octobre 2019). Il devait rejoindre le Team EC 14 (DN3) en 2019.
Cofidis au Mapei Sport Center
Après une saison réussie, l’équipe Cofidis continue de mettre toutes les chances de son côté. Sans doute aussi influencé par les origines italiennes de Roberto Damiani, le directeur sportif phare de la structure, les coureurs de Cédric Vasseur (manageur de l’équipe) étaient aujourd’hui au centre de recherche scientifique du sport Mapei, à Varese. Rappelons quand même aussi que Vasseur a lui-même porté les couleurs de l’équipe Quick Step dont le sponsor initial était Mapei (Mapei – Quick Step entre 1999 et 2002), lors de ses deux dernières années professionnelles (2006 et 2007).
Giornata di #test al Centro Ricerche #MapeiSport oggi per il #TeamCofidis. / #Testday for #Cofidis team today in Olgiate Olona (Varese, Italy). / Tests physiques aujourd’hui en vue de la saison 2019 pour l’équipe Cofidis au centre sportif #Mapei. pic.twitter.com/Fp4VJaY3dt
— MapeiSport (@MapeiSport) 4 décembre 2018
Riwal – Readynez roulera sur Pinarello
L’équipe Riwal – CeramicSpeed va connaître une évolution importante en 2019 en devenant Continentale Pro. Elle s’appellera alors Riwal – Readynez. Et pour leur entrée au niveau professionnel, les coureurs de l’équipe danoise rouleront sur Pinarello grâce à un partenariat avec Egedesø A/S, qui importe ces machines au Danemark (voir ici le communiqué de presse)
Marcel Kittel de nouveau sur les bons rails ?
Marcel Kittel n’a plus levé les bras depuis… la sixième étape de Tirreno Adriatico cette année. La recrue de Katusha – Alpecin n’aura rapporté que deux victoires à sa formation cette saison. Dur à croire pour celui qui fut capable de gagner jusqu’à cinq victoires d’étape sur un seul Tour de France (2017) et qui ramena 14 succès à Quick Step cette même année. Alors, même si lors du dernier Tour de France, Dimitri Konyshev accusait l’Allemand d’être quelque peu oisif et égocentrique, l’équipe Katusha – Alpecin avait accepté à l’issue de la première étape du Tour d’Allemagne (août) que Kittel interrompe sa saison prématurément et subisse des tests médicaux à la recherche d’un éventuel virus. Ceux-ci se sont récemment révélés négatifs. Le problème vient donc d’ailleurs.
Et dans une longue interview à CyclingNews.com Kittel pense l’avoir identifié : « Ce n’était pas à cause de l’équipe. Je pense honnêtement que tout a commencé avec ma chute sur le Tour de France 2017 (qui le força à abandonner lors de la 17e étape, alors que son maillot vert était quasiment assuré, ndlr). Je suis retourné à l’entraînement puis à la compétition très rapidement ensuite mais c’était une dure chute et je n’ai jamais vraiment récupéré. Je me suis ensuite ré-entrainé pour la saison suivante et il y a eu aussi le changement d’équipe. Cela prend beaucoup d’énergie puisque vous voulez investir votre temps et votre énergie dans ce nouveau projet, vous voulez connaître tout le monde. Ce n’est pas non plus facile de vous intégrer dans une nouvelle équipe, comme pour tout le monde lorsque vous intégrez une nouvelle entreprise. Il n’y personne ou quoique ce soit à blamer pour ça (…) Je suis vraiment content que l’équipe m’ait offert l’opportunité de m’arrêter tôt cette saison. Ça m’a permis de bien récupérer. J’ai pu faire un gros break en septembre et début octobre et depuis que j’ai recommencé l’entraînement, je me sens beaucoup mieux, physiquement différent« . Kittel annonce aussi s’être re-concentré sur les basiques pour préparer sa saison 2019 : entrainement, repos, bonne nutrition.
Changement d’entrainement pour Fabio Aru
L’année 2019 de UAE – Team Emirates n’a pas commencé simplement. Il a fallu du temps pour que les bons résultats arrivent mais ils ont fini par venir doucement avec notamment deux victoires d’étapes sur le Tour de France grâce à Dan Martin et Alexander Kristoff. Toutefois on est loin des attentes qu’avait générer une campagne de recrutement impressionnante avec les arrivées de Dan Martin, Alexander Kristoff et Fabio Aru. Parmi ces trois là, seul Aru n’a pas scoré. Depuis son abandon sur le Giro, après avoir été en perdition complète, le Sarde a semblé sombré pendant le reste de la saison. Alors chez UAE – Team Emirates on étudie de nouvelles solutions pour améliorer l’entraînement du vainqueur de La Vuelta 2015, tout en réaffirmant sa confiance dans le coureur italien.
Ainsi, dans une longue interview à Marca, Joxean Matxín, le mangeur sportif de l’équipe émiratie expliquait : « Je crois totalement en Fabio. Il ne manque pas de personnalité et il l’a montré sur le vélo, même quand il tombait à la Vuelta. Je pense qu’il s’est laissé un peu démoralisé mais c’est normal que vous manquiez de force quand vous vous relevez d’une chute ou d’une mauvaise saison. J’ai pleinement confiance en lui, en tant que cycliste et en tant que personne. Nous étudions actuellement des alternatives à son mode d’entraînement habituel mais je ne peux rien dire de plus car rien n’a encore été décidé. Nous utilisons une méthode scientifique et l’appliquons à tous les niveaux de préparation pour obtenir une méthode de formation et de planification qui ait une cohérence« .
Matxin fait notamment référence à la chute de Aru lors de la dix-septième étape de La Vuelta où on a entendu le Sarde se plaindre de son vélo Colnago. Or Colnago est un partenaire capital de l’équipe émiratie. Lorsque celle-ci, anciennement Lampre, s’était retrouvée sans partenaire après la défection de dernière minute d’un partenaire chinois qui devait assurer la prolongation de l’équipe, Ernesto Colnago a joué un rôle crucial dans le rapprochement entre la structure de Giuseppe Saronni et les Emirats Arabes Unis qui ont permis de sauver l’équipe. Il n’a donc pas fallu longtemps après cet incident pour que Aru présente des excuses publiques.
Yves Lampaert veut un rôle de leader sur les Flandriennes mais…
Yves Lampaert est un pur produit Quick Step. En provenance de Topsport Vlaanderen – Baloise (actuellement Sport Vlaanderen – Baloise), il a rejoint Quick Step en 2015 et était attendu comme étant peut-être le talent flamand de demain. À 27 ans, il n’a jamais déçu la structure de Patrick Lefevere dans laquelle il s’épanouit parfaitement. Vainqueur sortant de À Travers la Flandre et double vainqueur de l’épreuve (sur le parcours flandrien d’avant donc et sur le nouveau parcours), Lampaert brigue désormais une place de leader pour les Flandriennes chez Deceuninck – Quick Step (nom de l’équipe à partir de 2019) après le départ de Niki Terpstra (vers Direct Energie), le dernier vainqueur du Tour des Flandres.
« Yves est un coureur solide comme un roc mais il n’est pas encore du niveau de Terpstra, répond Patrick Lefevere à Het Laatste Nieuws. Souvenez de Harelbeke, poursuit-il où Lampaert et Terpstra se sont isolés en tête à plus de 60 kilomètres de l’arrivée. À un moment Tersptra ne pouvait plus l’attendre. Lampaert est un garçon très enthousiaste. Quand il se sent bien, il n’hésite pas à lancer de loin mais je ne le vois pas battre un Peter Sagan ou un Greg Van Avermaet dans un sprint« . Lefevere insiste également sur le vide laissé par Terpstra en le comparant au départ de Gaviria : « Fernando Gaviria (qui part chez UAE – Team Emirates malgré qu’il était engagé jusque fin 2019) était de passage. Il y en a beaucoup comme ça. Je trouve le départ de Terpstra beaucoup plus dommageable« .
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