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Tiesj Benoot : « C’était le chaos ! »

L’attente en valait finalement la peine ! Tiesj Benoot (Lotto – Soudal) est un grand espoir du cyclisme belge depuis sa première année professionnelle en 2015, où il avait pris la cinquième place du Tour des Flandres. Un talent précoce qui a bien entendu capter l’attention des médias flamands et les attentes aussi. Et avec, la pression inévitablement. Depuis aucune victoire pro. Benoot performe sur les Flandriennes, il est bon en montagne, vingtième du dernier Tour de France, mais il ne gagne pas. Il n’a que 23 ans pour quelques jours encore mais l’hiver dernier, les dirigeants de Lotto – Soudal faisaient déjà savoir au prodige belge qu’à l’issue de 2018 il lui faudrait choisir une spécialité s’il espère lever les bras un jour. Il n’a pas encore choisi mais l’attente pour la première victoire est désormais terminée. Benoot a remporté une édition épique, historique des Strade Bianche. En conférence de presse, il revenait sur ce moment qui restera longtemps gravé dans les mémoires.

Tiesj, racontez-nous un peu ce moment décisif où vous avez décidé de jouer votre va-tout en attaquant alors qu’il y avait encore deux sérieux adversaires à l’avant.
Je me sentais toujours très bien. Je savais qu’il y avait encore des sections difficiles à venir. Avec Pieter Serry, j’avais un bon compagnon alors que dans le groupe dans lequel nous étions précédemment, ça ne roulait pas. Alors j’ai décidé de partir seul exactement au même moment où mon directeur sportif me disait d’y aller. Mais j’avais déjà attaqué. Je savais que je devais me débarrasser de Serry car à chaque fois qu’il prenait un relai, l’écart remontait sensiblement. Je connaissais le parcours et je savais que le secteur de Pinzuto était un secteur décisif. Par le passé, la course s’est parfois jouée là. C’est donc là que j’ai décidé de passer à l’attaque. Il restait encore 30 secondes à récupérer. Mais j’ai pu revenir et quand j’ai récupéré van Aert et Bardet, je savais que j’étais le plus fort car je ne serai pas revenu si vite sinon. Dans la dernière section, j’ai tenté ma chance et j’ai tout de suite creusé l’écart. Il n’y avait plus qu’à tout donner jusqu’à l’arrivée et ne pas faire d’erreur, pas avoir de problèmes. Ma voiture était derrière moi et c’est aussi un avantage.

La météo a été un facteur essentiel dans votre victoire ?
Bien sûr. C’est naturellement une course très difficile, même sans des conditions mais avec cette météo, c’était encore différent et la course de placement était encore plus intense mais c’est quelque chose que j’apprécie beaucoup. C’était un avantage pour moi aujourd’hui et en prime je pense que cette édition des Strade Bianche restera longtemps dans les mémoires. Je n’ai pas vu les images mais je pense que c’était assez fou.

Est-ce que cette victoire peut-être le déclic ?
Je l’espère ! Lors de ma cinquième place au Tour des Flandres pour ma première année pro, j’avais 21 ans. J’en ai 23 aujourd’hui. Je pense que c’est toujours un bon âge pour obtenir sa première victoire professionnelle et c’est encore mieux qu’il s’agisse d’une course comme les Strade Bianche, une des plus belles classiques. La première fois que je suis venu ici j’ai pris la huitième place et j’ai immédiatement twitté que je reviendrai pour un meilleur résultat. C’est donc un rêve qui devient réalité.

Comment c’est d’être dans le peloton avec ces conditions apocalyptiques ?
C’était le chaos ! Dans les premières sections j’étais un peu trop loin derrière et il y a très vite eu une chute. En même temps, j’étais avec beaucoup de favoris donc je ne me suis pas affolé. Dès la deuxième section, j’ai senti que j’avais de très bonnes jambes. Je suis rapidement remonté. Mon plus gros problème du jour, c’était mes yeux. Mes lunettes ont été vite pleines de boue. Et sans lunettes, ce sont les yeux qui prennent. Je suis impatient de prendre la douche mais je pense que mes yeux vont piquer encore quelques jours.

Le mental était aussi important que le physique aujourd’hui ?
Tout est important ici. Toute la journée vous devez vous battre pour votre position. Vous faites toute la course avec le couteau entre les dents. Avec une journée comme ça, vous savez déjà qu’une partie de peloton part avec le moral dans les chaussettes. Mais même si vous êtes à hauteur de la vingtième place, vous ne voyez rien.

Qu’est qui rend cette course si spéciale ?
Il y a le plateau, car il y a les meilleurs coureurs de Flandriennes, les meilleurs coureurs des Ardennaises et des coureurs de Grands Tours comme Nibali, Dumoulin, Bardet qui a fini sur le podium. Je pense qu’avec les Championnats du Monde, c’est le plus gros plateau qu’il y ait au départ d’une course. Et puis les routes blanches, c’est spécial. Il y en a environ 60 kilomètres. Elles sont déjà particulières quand c’est sec, il faut déjà une certaine technicité mais quand c’est mouillé… et puis c’est unique ! Cela donne des images incroyables, en plus c’est la Toscane, une très belle région et le bouquet final avec l’arrivée sur l’historique Piazza del Compo de Sienne. Tout y est !

Vous êtes revenus tardivement à la compétition. Vous avez fait San Juan puis rien avant le week-end d’ouverture belge. Cela veut donc dire que le meilleur reste à venir.
Je pense qu’avec aujourd’hui ma saison de classiques est déjà une réussite. J’avais dit au début de l’année que je voulais au moins un podium sur une grande course ou une victoire sur une plus petite course. Pour moi c’est une victoire sur une grande course.

Allez-vous faire Paris-Roubaix ?
Non je ne ferai pas Roubaix. Je veux faire les classiques jusque Liège cette année. Je veux faire Liège pour la première fois. Je pense que ça peut me convenir. Il va falloir prendre des décisions pour enlever des courses comme San Remo ou Roubaix qui me conviennent moins car il y a encore beaucoup de temps jusqu’à Liège.

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