Uran malgré un dérailleur cassé
Quelle renaissance pour Rigoberto Uran ! Le coureur de Cannondale – Drapac, ancien deux fois deuxième du Tour d’Italie (en 2013 et 2014) n’avait plus donné signe d’espoirs depuis son Tour d’Italie raté de 2015 où malade, il avait terminé quatorzième sans coup d’éclat. A la fin de cette année le fait qu’il ne soit pas conservé chez Quick Step où on avait commencé à bâtir une équipe autour de lui lui avait probablement fait comprendre qu’on ne croyait plus en ses chances de remporter un grand Tour. Il lui fallait donc rebondir chez Cannondale – Drapac. Et c’est chose faite avec qui plus est un clin d’oeil au destin. Battu à la photo-finish au sommet de la difficile ascension d’Aramon Formigal sur la Vuelta 2013 par Warren Barguil le voilà qui bat ce dernier à la photo-finish sur le Tour de France cette fois-ci. On parie qu’il ne voudrait pas inverser les rôles.
« C’est incroyable, s’exclamait Uran après qu’on lui ait annoncé sa victoire. Je n’y croyais pas. J’allais au contrôle antidopage quand on m’a dit que j’avais gagné. C’était une surprise énorme ! » Car en effet sur la ligne, Barguil lève le bras pensant qu’il a gagné. Une victoire d’autant plus inattendue que Uran a eu un problème mécanique dans le final. « Lors de la chute de Richie Porte et Dan Martin, ce dernier a heurté et cassé mon dérailleur. J’ai fait toute la descente comme ça et je pensais qu’il me fallait trouver un moyen de sauver la journée, mais je ne savais pas s’il fallait changer de vélo ». En réalité cette option n’en était pas une puisque la voiture de Wegelius était retenue loin derrière à cause à la fois des groupes lâchés dans le Mont du Chat, sur une route étroite où les dépassements sont compliqués mais aussi des chutes dans la descente. Il a donc fallu pour « Rigo » continuer ainsi.
Uran a donc dû faire le sprint sur un très gros développement après une intervention de Mavic. « Mon directeur sportif (Charles Wegelius, ndlr) m’a alors dit qu’il fallait donc que ce soit un long sprint. Ils m’ont dit où lancer, de loin bien évidemment, c’est ce que j’ai fait et ça a marché mais après avoir franchi la ligne je pensais avoir perdu ».
Uran gagne non seulement une étape de prestige sur le Tour de France mais remonte aussi à la quatrième place du général à 55 secondes de Froome après avoir montré dans les ascensions qu’il pouvait suivre les meilleurs. Peut-être une nouvelle chance pour le Colombien de prouver sa vraie valeur sur les épreuves de trois semaines.