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Ken Fitch : « Il faut que l’AMA accepte que les règles doivent changer »

Le scientifique du sport responsable des règlements sur le Salbutamol a admis que les règles de l’Agence Mondiale Antidopage étaient défectueuses et avaient besoin d’une révision. Il pointe du doigt le risque de faux positif. 

Le résultat est tombé lundi : Chris Froome (Sky) est blanchi par l’AMA, faisant du même coup douter de la fiabilité du seuil de concentration maximale dans l’urine de 1200ng/ml décidé pour le Salbutamol. Ken Fitch, le scientifique qui a aidé à définir cette limite s’en est montré satisfait : il a même écrit une lettre à l’instance antidopage pour défendre le Britannique pendant la procédure. « Le résultat est révolutionnaire, se contentait-il dans les colonnes du Times. C’est important pour Chris, mais aussi pour les athlètes asthmatiques. Le plus important, c’est qu’ils ont accepté que le Salbutamol que vous prenez et le niveau de concentration dans votre urine ne sont pas nécessairement corrélés. Ils auraient dû l’accepter il y a des années. »

La limite qu’a dépassé Froome sur la dernière Vuelta a été décidée dans les années 1990 en fonction des travaux de Ken Fitch, qui officie actuellement à l’University of Western Australia. « J’admets que j’ai commis une erreur terrible, déplore-t-il dans les colonnes du Times, avant d’en expliquer la raison. Le sport avec la prévalence la plus élevée était la natation, c’est donc ce que nous avons testé. Mais que se passe-t-il après une heure de baignade ? Une vessie pleine. Faire du vélo pendant cinq heures est complètement différent. Vous avez peu d’urine mais très concentrée. Et une erreur majeure avec nos études était que nous ne prenions pas en compte ce facteur dans le contrôle de l’urine. Il faut que l’AMA accepte que les règles doivent changer. »

Interrogé par Ouest-France, le Docteur Jean-Pierre de Mondenard, spécialiste des questions de dopage, abonde dans le sens de Ken Fitch. « Différents paramètres peuvent tout changer dans le niveau de Salbutamol présent dans les urines, prévient l’ancien médecin du Tour de France. Par exemple, la déshydratation d’un coureur va complètement modifier la concentration urinaire. En résumé, si le coureur est déshydraté, il va forcément avoir des urines hyper concentrées, et un taux de Salbutamol plus important dans ses urines. Donc forcément, les seuils établis n’ont plus aucune valeur… Imaginez, aujourd’hui, ce sont les mêmes seuils pour des cyclistes qui grimpent trois ou quatre cols par jour que pour une personne faisant du curling dans une salle pendant deux heures. »

Finalement, Jean-Pierre de Mondenard insiste sur le fait qu’« aucune étude n’a été réalisée sur le Salbutamol pour des tours de trois semaines. Qui sait si le fait d’avoir pris du Salbutamol pour soigner son asthme depuis le début du Tour d’Espagne n’a pas eu un impact, à terme, sur son taux le 7 septembre (date du contrôle anormal subi par Froome), s’interroge le spécialiste. Personne n’a réalisé d’étude pharmacocinétique où il y a trois semaines d’efforts, des températures de 30°C… Sky l’a donc logiquement fait remarquer à l’AMA, et elle s’est appuyée là-dessus. »

Comme lundi après la réintégration de Chris Froome sur le Tour de France, il apparaît que l’Agence Mondiale Antidopage a tenté de sauver les apparences. En blanchissant le quadruple vainqueur de l’épreuve afin qu’il puisse défendre son titre dès samedi, elle s’évite un long procès qui aurait sans doute fait voler en éclat la fiabilité du seuil concernant le Salbutamol.

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