Tom Dumoulin : « C’était juste fou »

Avec 6 abandons et 2 coureurs hors délai, cette troisième et dernière étape alpestre aura été à l’évidence terrible. Et pourtant à l’arrivée les différences sont minimes. Les Sky dominent la course en ce qui concerne le classement général mais les différences en montagne ont été très réduites en ce qui concernent les coureurs qui occupent la tête du général et notamment Tom Dumoulin (Sunweb). En deux jours et deux victoires, Geraint Thomas (Team Sky) n’a pris que 22 » à Dumoulin (auxquelles il faut rajouter 8 » de bonification). Le reste de son avantage de 1’50 au classement général (soit 1’20 avant la montagne) a été acquis en première semaine avec le contre-la-montre par équipes et l’incident mécanique du Néerlandais dans le final de l’étape de Mûr-de-Bretagne. Quant à Chris Froome (Team Sky) pour sa part, il a même perdu 2 » sur Dumoulin sur ces deux étapes (auxquelles il faut ajouter 8 » de bonification). Dumoulin semble donc être la plus grande menace pour le Team Sky. 

Tom, êtes-vous content de votre performance aujourd’hui ?
Non je ne suis pas content… Je voulais gagner aujourd’hui. Je m’étais laissé reculer et j’ai fait une erreur de braquet quand Landa a attaqué. C’est mon erreur. C’était déjà fini pour moi avant que le sprint ne soit lancé. Je pense que j’avais ma chance. (Geraint) Thomas était probablement plus fort mais j’aurai pu avoir ma chance si je l’avais joué intelligemment.

Comment ça s’est passé lorsque vous étiez quatre dans le final de l’Alpe d’Huez, une étape de haute montagne qui allait se jouer au sprint ?
Personne ne voulait faire l’effort. J’ai pris un rythme un peu moins soutenu pour récupérer un peu car je craignais que si Froome et Thomas m’attaquent un à un, il y ait un moment où j’aurai dû en laisser partir un. J’ai essayé d’éviter ça en partant à l’avant. Ça a marché… mais je n’ai pas réussi à gagner l’étape.

Vous n’aviez pas peur quand vous êtes partis et que vous aviez Thomas dans la roue ?
Je n’étais pas à ma limite à ce moment là, je savais que j’en avais encore sous la pédale. Il y avait aussi beaucoup de vent et Thomas pouvait tirer avantage d’être dans ma roue. C’est dommage pour moi mais c’est leur avantage d’avoir deux coureurs en haut du classement général.

Un mot sur l’étape qui a semble avoir été extrêmement difficile.
C’était fou ! Il y a eu déjà beaucoup de coureurs du classement général qui ont attaqué dans la Madeleine, notamment Steven Kruijswijk. La poursuite était à fond toute la journée. C’était juste fou.

Qu’avez-vous appris de la tactique de Sky ?
Ils essayent de conserver leurs deux cartes au classement général et ils ne se roulent pas l’un sur l’autre. Je pense que Froome avait l’opportunité d’attaquer aujourd’hui à la différence de G. (Geraint Thomas). C’est bon à savoir pour le futur.

Avez-vous déceler une faiblesse chez eux ?
Tout dépend des jambes… Ils ont une équipe extrêmement fort et ils peuvent faire toute la journée en tête et revenir sur tout le monde mais si Geraint ou Froome ont une mauvaise journée, il faudra en prendre avantage.

Où vous vous situer maintenant que les Alpes sont terminées ?
Troisième… C’est ma place pour le moment. Aujourd’hui j’étais une tout petit peu plus fort que Froome mais Thomas demeure le plus fort.

Vos performances jusqu’ici vous mettent en confiance ?
Oui !