Le symbole de la renaissance pour Boasson Hagen !
Le Norvégien Edvald Boasson Hagen s’impose enfin et sauve le Tour de France de son équipe Dimension Data. Troisième à Pau, deuxième à Romans-sur-Isère sur le fil face à Michael Matthews (Sunweb), on se souvient surtout qu’il avait dû être départagé de Marcel Kittel (Quick Step) à la photofinish lors de l’étape de Nuit-Saint-Georges. « EBH » était alors passé à 6 millimètres de l’exploit de battre l’Allemand. Il est évidemment celui qui a été le plus proche de contester l’absolue domination de Kittel sur les purs sprints. Aujourd’hui c’est dans l’échappée qu’il a réussi à s’imposer. Et ce n’était pas évident car s’il était intrinsèquement le plus rapide, il était aussi esseulé et observé de tous. C’est sans doute pour ça qu’il a préféré attaquer et s’adjuge ainsi l’étape en solitaire. Une stratégie risquée mais qui a payé.
« Nous avons tous bien collaboré ensemble toute la journée, expliquait Boasson Hagen en conférence de presse. Dans les deux derniers kilomètres j’ai placé une attaque et personne n’a suivi. Ce matin j’avais regardé une vidéo du final avec le rond-point, je savais qu’il fallait prendre par le côté droit. Tout le monde a pris par le côté gauche. Des fois dans l’action vous oubliez les consignes du matin mais aujourd’hui je m’en suis souvenu. J’aurai probablement pu gagner au sprint avec l’échappée mais à la fois j’avais peur des attaques dans le final et en même temps je me sentais très bien, j’avais de bonnes sensations et je pensais bien que je pourrai tenter le tout pour le tout sur une attaque.. J’ai creusé l’écart et j’ai pu franchir la ligne d’arrivée seul. Pas besoin de photo-finish aujourd’hui ! J’ai été si proche tellement de fois… Aujourd’hui je l’ai fait et j’en suis très heureux ! »
Cette victoire, c’est un peu le symbole de la renaissance de Boasson Hagen. Lui qui était si prometteur à ses débuts, en remportant Gent-Wevelgem et l’Eneco Tour en 2009 par exemple, faisait même le bonheur du Team Sky en 2011 quand l’équipe britannique était loin de ce qu’elle est actuellement et qu’elle n’avait briller sur le Tour « que » par les deux victoires d’étape du Norvégien. Pourtant la suite n’avait pas autant sourit à Boasson Hagen, qui a un peu disparu du haut de l’affiche chez Sky.
Son transfert chez MTN – Qhubeka en 2015. Il commence à gagner à nouveau, à un niveau un peu plus modeste mais la mécanique se ré-enclenche. En 2016 l’équipe Sud-Africaine devient World Tour et s’appelle désormais Dimension Data. Le Norvégien commence fort l’année en remportant le chrono du Tour du Qatar et deux étapes sur le Tour d’Oman. Sur la fameuse étape au sommet du Mur de Pomarance sur Tirreno Adriatico, il prend la troisième place, juste derrière Sagan. Le voilà propulsé leader sur les Flandriennes et notamment Paris-Roubaix où il termine avec le groupe des cinq qui se dispute la victoire (cinquième). La victoire en World Tour revient avec l’étape de Belley sur le Dauphiné puis sur l’Eneco Tour… A tout juste 30 ans « EBH » a encore des choses à montrer. Et même si le début 2017 n’a pas été aussi prometteur que l’année précédente, cette victoire de prestige aujourd’hui sur le Tour illustre qu’il est bel et bien capable désormais de répondre aux attentes qu’il suscitait à ses débuts.