Primož Roglič : « Je commence à avoir de l’expérience »

C’est le prodige actuel du cyclisme. Après le Tour de Romandie (fin avril), qu’il venait de remporter coup sur coup avec le Tour du Pays Basque, il semblait évident que Primož Roglič (LottoNL – Jumbo) pouvait faire quelque chose sur le prochain Tour de France. Lui répondait que ce n’était pas à l’ordre du jour et que le leader serait Steven Kruijswijk et que pour sa part il ne viserait que des étapes, comme en 2017, lorsqu’il s’imposait à Serre-Chevalier. Mais il n’aura pas fallu longtemps sur ce Tour de France pour que les faits lui donnent tort. Roglič est assurément l’un des coureurs les plus forts de ce Tour. Il se dirige maintenant vers le podium après sa victoire d’étape aujourd’hui à Laruns, au pied de la descente de l’Aubisque. Cela dit une fois le podium terminé avec le fameux mime du saut à ski (sport qu’il pratiquait au niveau professionnel avant le cyclisme), le sourire a vite disparu et le Slovène, même si très sympathique, a rapidement retrouvé sa froideur habituelle quand il a fallu répondre aux questions des journalistes… d’autant qu’il n’a pas été épargné après la complainte de Tom Dumoulin (Sunweb) selon laquelle, Roglič aurait bénéficié de l’aspiration des motos dans la descente. 

Primož, à quel moment avez-vous compris que vous étiez parti pour la gagne ?
Quand j’ai commencé la descente, j’ai pris un petit écart. Je savais que dans une descente comme ça, si je creusais un petit écart, ça serait dur à combler pour les autres. Donc j’ai poussé mon effort et quand j’ai entendu que j’avais 10 » d’avance à 5 kilomètres de l’arrivée, j’ai tout donné jusqu’à la ligne.

Ça n’était pas une attaque préparée à l’avance pour aller prendre cette troisième place du podium à Chris Froome ?
Non. C’était une dure journée et tout le monde était à la limite. Je ne pensais pas au podium, je voulais juste la victoire d’étape et ça a marché.

Au sujet du podium, votre équipe n’a-t-elle pas fait une erreur en n’attaquant pas Froome qui était à la limite dans le Tourmalet et en ne roulant pas dans l’Aubisque alors qu’il était distancé, ce qui lui a finalement permis de revenir ?
C’est difficile à dire. Je pense que toute l’équipe a fait un super travail et au final ça se termine bien pour nous.

Tom Dumoulin s’est plaint que vous ayez pu être avantagé par le sillage de la moto. Qu’en pensez vous ?
Je ne pense pas. C’est difficile à dire car je n’ai aucune possibilité d’influer là dessus. La seule chose sur laquelle je peux influer, c’est ma trajectoire sur la route et pour ça, nous avons tous les mêmes possibilités. Mais je n’ai rien vu de spécial et je ne pense pas avoir profité du sillage de la moto.

Vous étiez parti avec Steven Kruijswijk comme leader, finalement ça a été vous. Ça n’a jamais posé de problème dans l’équipe ?
Non je ne pense pas qu’il y ait eu de problème. C’est aussi mon troisième Grand Tour, mon deuxième Tour de France. Je commence à avoir de l’expérience et je pense qu’on pu voir que l’équipe a toujours bien travaillé ensemble. Pour moi c’était surtout un avantage pour l’équipe de pouvoir compter sur deux leaders.

Demain, le contre-la-montre, vous le ferez en chassant la deuxième place de Tom Dumoulin, ou en essayant de conserver votre troisième place face à Chris Froome ?
Je ne m’en soucie pas. Je ne m’occupe que de moi… C’est la seule chose que je peux faire. Demain je veux finir le contre-la-montre en étant fier de ce que je fais, peux importe le numéro qui apparaît devant mon nom.

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