Peter Sagan : « Je pense que j’ai fait un sprint correct »
Peter Sagan (Bora – Hansgrohe) a remporté la deuxième étape de ce Tour de France 2018 et pris le maillot jaune mais aussi peut-être joué son joker aujourd’hui. John Degenkolb (Trek – Segafredo) s’est en effet fait gentiment fermer la route par le Champion du Monde à 200 mètres de la ligne d’arrivée. La réclamation de l’Allemand n’a toutefois pas porté ses fruits et on devine qu’après l’incident de l’an passé (l’exclusion de Peter Sagan désavouée plus tard par l’UCI), le jury a été un peu frileux. Voilà en tout cas le Slovaque qui lève les bras pour la neuvième fois sur le Tour de France et s’apprête à passer un quatrième jour en jaune après ses trois jours en jaune en 2016.
Peter, avez-vous eu peur du puissant retour de Sonny Colbrelli ?
Comment aurais-je pu y penser ? Il ne restait que 50 mètres et c’était juste tout à bloc jusqu’à la ligne et il se trouve qu’arrivé là, j’avais gagné. Je n’ai pas eu le temps de penser. Je n’ai jamais peur de rien. Enfin si, parfois j’ai peur… la nuit. (rires)
John Degenkolb a porté réclamation contre votre sprint. Que s’est-il passé ?
Tout le monde me demande ça. Je pense que j’ai fait un sprint correct. C’est mon sentiment mais je n’ai pas revu les images du sprint. Après le jury est là pour décider si j’ai fait quelque chose de mal ou non.
Cet incident vous a fait remonter de mauvais souvenirs de l’an passé ?
Ca c’est passé l’an dernier et je l’ai déjà dit à de nombreuses : je pense que ça n’était pas ma faute. Tout le monde s’était déporté sur la droite l’an passé… et il est arrivé ce qui est arrivé. L’UCI a fini par solder l’affaire après la saison. Je n’y pense plus. Chaque sprint est différent et il ne faut pas repenser à ça.
On a une nouvelle fois vu beaucoup de chutes sur ces deux premiers jours de Tour. Pensez-vous que le passage de 9 à 8 coureurs par équipe améliore la sécurité ?
Je ne pense pas que ça change quoique ce soit car la sécurité dépend avant tout des coureurs et non de leur nombre. Si on est 180 ou 200 dans le peloton, ça ne change rien.
Que faites-vous des maillots jaunes et des petits lions ? Certains sont pour votre fils (né en fin d’année passé) ?
Je n’en ai pas encore gagné beaucoup. Ma première préoccupation est de gagner des étapes et ensuite je mettrai dans mon musée tout ce que je gagne. J’ai peut-être déjà donné un maillot. Je garde un de chaque maillot distinctif par an. Les autres je veux bien les distribuer. Les petits lions, j’en garde un pour le musée, un ira à mon fils et il y en a un que j’ai déjà donné à Roman Kreuziger car il m’avait beaucoup aidé.
Comment comparez-vous ce maillot jaune à votre victoire sur Paris-Roubaix ?
Comparer Paris-Roubaix avec le maillot jaune ? Non, on ne peut pas comparer, du moins pas une journée en maillot jaune. Si je pouvais le garder jusqu’à Paris ce serait quelque chose de différent (sourire). Je suis très content de ce maillot mais à la fin je ne le gagnerai pas à Paris. Au moins le pavé de Paris-Roubaix, on ne peut pas me le prendre. Du reste, mon objectif c’est le maillot vert.