Ondrej Cink, du VTT au Tour de France
« Je n’arrive pas à croire que mon rêve devient réalité ». Ondrej Cink a encore des difficultés à réaliser ce qui se profile devant lui. Six mois après son passage sur la route, faisant suite à de nombreuses années de VTT Cross Country à très haut-niveau, le Tchèque va prendre part, dans moins de deux semaines, à son premier Tour de France. Le coureur de 26 ans n’avait jamais évolué sur le bitume avant le mois de janvier dernier mais s’est très rapidement adapté, exhibant ses qualités de grimpeur sur le Tour Down Under (22e), la Ruta del Sol (9e), les Strade Bianche (18e) ou bien plus récemment sur le Tour de Suisse (19e). Ancien champion du monde et d’Europe espoirs en VTT Cross Country, Ondrej Cink prenait encore la médaille de bronze des championnats d’Europe élites l’an dernier. Il est devenu un routier à part entière en l’espace de six mois et la Bahrain-Merida a réussi son pari.
De là à le retrouver sur la Grande Boucle, pour sa première année pro, après ses premiers mois dans un peloton, il y avait un fossé. Celui-ci s’est comblé par le forfait de plusieurs de ses coéquipiers. « Ce n’est pas une très grande surprise, mais je suis très heureux, a-t-il livré à Supercycling.cz. Nous en avions déjà parlé pendant le Tour de Suisse. Siutsou a subi une lourde chute en Slovénie, Navardauskas a encore des problèmes cardiaques doit encore rester en repos et puis Haussler, qui avait prévu de faire le Tour, s’est à nouveau fait opérer du genou. Trois personnes ont déclaré forfait et je vais donc sur le Tour. C’est un rêve devenu réalité. Je suis très heureux, un cycliste ne peut pas viser plus haut que ça. Le Tour, c’est le « must » de la route ».
Le Tchèque ne se fait pour autant pas de fausses illusions. Le Tour de France, son tout premier Grand Tour, risque d’être un défi énorme. « J’ai beaucoup de craintes, a-t-il concédé. Peut-être encore plus que quand je suis allé en Australien en janvier, pour ma première course sur route. Je viens de terminer ma plus longue course, le Tour de Suisse, et c’etait très difficile pour moi. Je suis fatigué et je ne peux même pas imaginer comment ce sera après trois semaines. Le niveau du Tour est beaucoup plus élevé que sur toutes les courses que j’ai disputées jusque là. Et le stress est ultra-présent, même si je ne peux pas vraiment l’imaginer. Ce sera quelque chose de nouveau pour moi. J’y serai, je suis très heureux. J’espère juste que ce n’est trop tôt. Je ne vais pas sur le Tour pour mettre pied à terre après dix jours. »