Michael Matthews : « A aucun moment je n’ai changé de ligne »
Michael Matthews récidive en remportant une seconde victoire d’étape après une démonstration collective de son équipe Sunweb. L’étape de Romans-sur-Isère n’était pas si simple que ça en raison à la fois du départ musclé, en côte, et du vent dans la partie finale. Dès le départ les Sunweb ont piégé Marcel Kittel (Quick Step). Mais il fallait encore géré un final compliqué. Ils l’ont parfaitement fait et Matthews transforme l’essai. Et même doublement puisqu’en plus de la victoire, l’Australien réussi à prendre le maximum de points possibles pour le classement du maillot vert en remportant aussi le sprint intermédiaire alors que Kittel relégué trop loin n’en marque aucun de la journée. Voilà Matthews qui revient à seulement 29 points de l’Allemand. Rappelez-vous il n’y a pas si longtemps le coureur de Sunweb avait plus de 100 points de retard.
Michael, que s’est-il passé dans le final avec John Degenkolb qui n’avait pas l’air content de votre sprint ?
Je ne sais pas. Je pense avoir fait un sprint correct en conservant ma ligne. Pour moi à aucun moment, je n’ai changé de ligne. D’ailleurs je n’ai pas été déclassé. A l’arrivée j’attendais de connaître le résultat car Boasson Hagen est remonté très fort à la fin et je pensais qu’il pouvait m’avoir passé sur la ligne. Et c’est alors que Degenkolb est passé et m’a attrapé (Matthews précisera plus tard qu’il lui a mis un « punch », un coup, ndlr). Je ne sais pas ce qui ne lui convenait pas… C’est son problème. Les officiels étaient là, ils l’ont vu, on verra ce qu’ils décideront quant à ça.
On a vu une vraie démonstration de force collective aujourd’hui. Neuf Sunweb à l’avant en début d’étape. Mais qu’arrive-t-il à votre équipe ?
Je pense qu’il y a un élan dans l’équipe. On croit en nous, les équipiers y croient, nous font confiance et ça donne une dynamique positive et donc chacun s’investit à fond. Depuis la Giro et la victoire de Tom Dumoulin, l’ambiance dans l’équipe est excellente. Elle l’était déjà depuis le début de saison. Ici sur ce Tour nous avons le maillot à pois qui est en très bonne voie avec Warren (Barguil), nous avons maintenant deux victoires d’étapes et nous sommes dans la course pour le maillot vert. Donc chacun se donne à 100% pour obtenir la victoire. Moi ça me pousse à tout donner, à prendre tous les risques pour gagner. Dans le final, Warren m’a dit qu’il se positionnait à l’arrière pour surveiller les attaques et les neutraliser… c’était whaou ! Je n’ai même rien eu à dire, c’est lui qui a le maillot à pois, qui a gagné une étape sur ce Tour, qui se met dans cette position de sa propre initiative. Nous avions encore des coureurs pour le train, dont Nikias Arndt, mon poisson pilote, Warren qui veillait pour les attaques. Toutes les options étaient couvertes. Quand ça fonctionne comme ça dans l’équipe, ça vous pousse à vous surpasser.
Il y a moins de 30 points d’écart entre vous et Kittel au classement du maillot vert désormais. Vos qualités, plus tout terrain que Kittel, vous avantagent-elles ?
La façon dont je cours a un avantage et un inconvénient. L’avantage c’est effectivement que je peux performer sur différents terrains. L’inconvénient c’est que je n’ai jamais un jour de repos. Dans les sprints je dois tout donner mais Marcel Kittel est assurément le plus rapide sur le plat. Alors je dois travailler tous les autres jours pour marquer des points là où il n’en marquera pas. Il faut essayer de prendre les échappées tous les jours où le parcours est plus dur. Il n’y a pas de journée de détente. Mais avec l’équipe que j’ai derrière moi, ça me donne encore plus de motivation. Je pense qu’il y a plusieurs coureurs dans le peloton aussi forts que moi sur différents terrains mais moi j’ai derrière moi une équipe qui me supporte beaucoup plus.