Geraint Thomas : « La troisième semaine reste une inconnue complète pour moi »

Victoire historique pour Geraint Thomas (Team Sky) au sommet de l’Alpe d’Huez. Le Gallois ne fait pas que faire le jeu du Team Sky en remportant coup sur coup les deux arrivées aux sommets des Alpes mais s’affirme un peu plus dans le rôle de leader, bien qu’il ne veule pas vraiment en entendre parler.

Geraint, quel est le sentiment ?
C’est juste incroyable. Je n’aurai jamais imaginé ça dans mes rêves les plus fous. Je me sentais bien à l’évidence mais pas aussi bien qu’hier. Dans ma tête je n’avais qu’à suivre et je pensais qu’il y avait encore quelqu’un à l’avant. Même quand j’ai franchi la ligne je me suis demandé s’il ne restait pas encore quelqu’un à l’avant. C’est quelque chose que je n’oublierai jamais.

Froome reste le leader du Team Sky après ça ?
Je l’ai dit très honnêtement hier et je le répète, Froomey reste notre leader. Il sait comment gagner une course de trois semaines. Moi je peux avoir juste une mauvaise journée et perdre 10′. Je pense que c’est juste une excellent position tactique pour l’équipe et j’espère qu’on pourra en profiter demain car aujourd’hui, c’était un peu difficile.

On a aussi vu une équipe Team Sky tout en contrôle malgré des tentatives des leaders dès le départ de l’étape.
Kruijswijk nous a mis une énorme pression pour être honnête. Je dois dire qu’il a sacrément bien joué. Nous avons souffert. AG2R et Movistar ont pris le relai au sommet de la Croix de Fer mais il continuait de conserver 6′. Nous savions que nous pouvions lui reprendre du temps dans la descente et dans la vallée mais ça voulait aussi dire user Kwiatko (Michal Kwiatkowski) plus tôt qu’initialement prévu. L’équipe a encore fait un énorme travail en tout cas. Egan (Bernal) notamment, il a 21 ans, c’est le plus jeune du Tour et il a fait l’allure jusqu’à 5km de l’arrivée. Ensuite j’ai moi-même roulé en tête pour essayer de lancer Froome. Il a attaqué mais Bardet et Dumoulin sont revenus alors pour moi il s’agissait juste de coller à la roue de Dumoulin.

Vous affirmez que Froome reste le leader mais avec la progression qu’est la vôtre cette année, vous ne croyez pas en vos chances ? D’autant que vous avez déjà montré que saviez être toujours là en troisième semaine.
La troisième semaine reste une inconnue complète pour moi. La différence par rapport à ce que j’ai pu faire dans les années passées est que je ne pensais pas au général. Je faisais juste le travail d’équipier. Bien sûr j’ai cette idée dans un coin de ma tête et dès le départ je suis parti comme leader de rechange avec l’intention de faire le moins d’efforts possibles sur les neuf premiers jours mais ça a quand même été une première semaine difficile. Mais quoiqu’il en soit la troisième semaine est le gros point d’interrogation pour moi et c’est pour ça que Froome reste notre leader. Lui sait faire. On peut vraiment compter sur lui, sur sa régularité. Si je peux rester à cette position le plus longtemps possible, c’est juste une carte supplémentaire à jouer. Le temps nous dira.

Avez-vous vu la chute de Nibali ?
J’étais dans sa roue au moment de la chute mais je n’ai pas vu ce qu’il s’est passé, si il a heurté un spectateur ou une moto. J’ai roulé sur sa roue arrière mais j’ai réussi à ne pas tomber. Ce n’est pas bon pour la course. Il aurait dû être là à l’avant dans la bagarre pour la victoire.

Froome a été poussé par un spectateur et vous même vous avez été hué sur le podium.
Je n’ai pas vu qui s’est passé pour Froome. Pour le podium, ce n’est jamais agréable mais tant que ça reste que des huées, ça va. Vous pouvez huer tant que vous voulez mais ne gênez pas la course et ne touchez pas les coureurs. C’est de la décence. Crier vos opinions mais laissez nous courir.

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