Geraint Thomas : « C’était de l’instinct »

C’est la journée rêvée pour le Team Sky. Certes ils ont été attaqués par les vaillants et courageux Alejandro Valverde (Movistar) et Tom Dumoulin (Sunweb), mais malgré un beau raid, Valverde l’a payé cher avec un débours de plus de 3′. Dumoulin a bien tenu en finissant deuxième mais il y a probablement laissé beaucoup de forces aussi et n’a rien pu faire face au retour de Geraint Thomas (Team Sky) et même de Chris Froome (Team Sky). Quant aux autres… Vincenzo Nibali (Bahrain – Merida), Romain Bardet (AG2R La Mondiale), Nairo Quintana (Movistar), ils ont perdu du temps, mais surtout, ils n’ont pas donné l’impression qu’ils étaient capables de réagir à l’offensive des Sky. Geraint Thomas remporte donc cette première arrivée au sommet et s’empare du maillot jaune… devant Chris Froome bien sûr. La domination Sky est en marche et bien entendu, beaucoup de monde aimerait voir naître une rivalité entre le Gallois et le quadruple vainqueur du Tour de France.

Geraint, vous vous imaginiez gagner ici ?
Non je me suis surpris. Je n’ai commencé à penser à la victoire qu’à 4 ou 3 kilomètres de l’arrivée.

Mais quel était le plan au départ ? Cette attaque était prévue ?
Non. J’ai vu une opportunité après que Kwiatko ait fini son relai. C’était de l’instinct. Ça voulait aussi dire que Froomey pouvait suivre et moi je pouvais rester dans la roue de Dumoulin. Scénario idéal !

Ça change un peu les positions dans l’équipe ?
Froome est évidemment le leader de l’équipe. Il a gagné 6 Grands Tours alors que moi je suis dans l’inconnu sur ce que je peux faire sur trois semaines. Lui sait comment gagner une course de trois semaines. Pour moi, avec cette victoire, le Tour est réussi. Gagner l’étape et prendre le maillot, c’est juste incroyable. Je suis déjà bien content avec ça. Je vais essayer de rester sur le podium le plus longtemps possible mais l’objectif ici est de gagner et Froome reste notre meilleure carte pour ça. Nous ne sommes qu’à mi-course…

La conclusion de la journée est idéale pour vous et le Team Sky, mais comment était-ce durant l’étape avec les attaques de Valverde et Dumoulin ?
C’était une journée difficile, c’est sûr. Quand Valverde a attaqué, nous étions sous pression, c’est certain, surtout quand il a compté 1’50. Et après Dumoulin aussi y est allé. L’équipe est restée unie et le collectif est l’une de nos principales forces. Il n’y a vraiment pas de problèmes d’égos dans l’équipe, il y a une excellente communication aussi. Wout (Poels) ne se sentait pas aussi bien qu’hier par exemple, du coup, il a pris les premiers relais, Kwiatko a pris son relai plus tard du coup. Je pense que la dynamique de l’équipe fonctionne très bien ainsi.

Si les positions avaient été inversées avec Chris Froome, auriez-vous aussi suivi l’attaque de Dan Martin, qui n’était pas une telle menace au général ?
Je pense oui. C’est juste une bonne position pour l’équipe. Dan a perdu du temps au général mais il s’agissait plus de distancer les autres. Et ça c’était intéressant.

Si vous devez vous sacrifier pour Froome, vous le feriez malgré votre position actuelle ?
Tout dépend de la situation, de ce qu’il se passe dans la course et de ce que l’équipe veut. Mais si je dois rouler dans un final, alors je le ferai… Mais on verra.

Tom Dumoulin devient-il le plus sérieux adversaire ?
C’est sûr qu’il a fait une très bonne course aujourd’hui. Je n’ai pas encore vu le classement général mais il est certainement l’un des plus grands adversaires, avec Movistar, Nibali, les LottoNL… Il y a encore pas mal de coureurs à l’avant mais c’est vrai qu’il a fait une très belle étape aujourd’hui. La question avec Dumoulin est : saura-t-il conservé le même niveau jusqu’à la fin ? Il a déjà eu une grosse année. Mais sur la base de ce qu’il a fait aujourd’hui, il est très fort.

Vous faites référence au doublé Giro-Tour, mais c’est pareil pour Froome…
Froome a l’habitude de courir deux Grands Tours consécutifs. Il l’a fait de nombreuses fois avec le Tour et la Vuelta. Je ne sais pas si Dumoulin l’a souvent fait. Dumoulin a aussi été à l’avant dès le début du Giro alors que Froome a débuté plus doucement. Je ne sais d’ailleurs pas si la condition de Froome s’est améliorée durant le Giro ou si les autres ne se sont pas tout juste fatigués plus vite. Je pense que Froome a fini le Giro en n’étant pas autant fatigué que les autres.

Comment vous imaginez gérer la suite maintenant que vous êtes en jaune ?
Pour ma part, je vais faire comme au Dauphiné. Au Dauphiné, je n’ai jamais pensé à plus qu’au jour suivant et je n’ai donc pensé à la possibilité de victoire que lorsque j’ai abordé le dernier jour en position de leader. En attendant je vais profiter de ce moment en jaune. Ça n’est pas quelque chose qui m’arrive si souvent. Donc je vais prendre du plaisir avec ça, même si ça ne dure qu’une journée… enfin l’objectif est que ça dure plus qu’une journée.

 

 

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