Fabio Aru, leader esseulé mais qui ne s’inquiète pas

Revêtir le maillot jaune au soir de l’étape de Peyragudes pouvait être un cadeau empoisonné pour Fabio Aru (Astana). Si comme souvent les coureurs le disent il vaut mieux avoir un peu d’avance que du retard, cela fait aussi reposer tout le poids de la course sur ses épaules et sur celles de son équipe Astana. Or cette dernière est bien diminuée. Déjà amputée de Dario Cataldo, son deuxième meilleur grimpeur, suite à une chute il y a deux jours sur l’étape de Pau, elle vient de perdre définitivement son autre atout maître, Jakob Fuglsang, vainqueur du dernier Dauphiné, lui aussi tombé sur l’étape de Pau. On l’a vu aujourd’hui d’ailleurs, Aru s’est rapidement retrouvé seul. Heureusement le Sarde a parfaitement géré sa journée et a reçu pas mal d’autres soutiens de circonstances… parfois inexpliqués.

« Je m’attendais à être attaqué par tout le monde alors je me suis concentré sur les coureurs dangereux uniquement, expliquait le maillot jaune en conférence de presse. Il y a eu tellement d’attaques que c’était difficile mais le véritable piège était de se mettre dans le rouge et d’avoir une crise ensuite… Donc je pense que le bilan est bon ce soir pour moi ». En effet Aru n’a jamais laissé partir Froome, Bardet ou Uran. Aucun d’eux n’a non plus été en mesure de placer d’attaque tranchante. « Je m’attendais à ce que Froome attaque dans la montée. Il l’a fait. Il a aussi attaqué dans la descente ».

Finalement le principal événement du jour est le retour de Mikel Landa au classement général. L’équipe Sky a très bien géré tactiquement en plaçant l’Espagnol dans l’échappée. Septième du général ce matin à 2’55, Landa est dans la course pour le général et même s’il est normalement dévoué à Christopher Froome, son retour à 1’09 de Aru au général, offre une autre carte à jouer pour le Team Sky.

« Je connais bien Mikel, expliquait Aru. Il est très fort mais aujourd’hui il partait avec trois minutes de retard au général. Je pouvais lui laisser plus de marge de manoeuvre. Je me doutais bien qu’il attaquerait. Maintenant je ne pourrai plus le laisser partir ». La question est désormais de savoir comment Sky va jouer avec cette carte. Peut-elle se permettre de laisser Landa tenter sa chance pour le général afin de déstabiliser Aru mais avec comme effet possible une inversion de leadership dans l’équipe Britannique ? « Je ne sais pas comment la Sky va gérer cette situation. Je verrai plus tard » répond Aru. La question est posée.

D’ailleurs Aru a bien dû noter que dans les derniers kilomètres Michal Kwiatkowski (Team Sky) assurait le tempo dans le groupe des favoris. Une réaction surprenante alors qu’à l’avant Alberto Contador (Trek – Segafredo) et Nairo Quintana (Movistar) n’étaient pas dangereux et que la faible avance prise par Simon Yates (Orica – Scott) et Daniel Martin (Quick Step) n’était pas plus préoccupante que ça… Finalement le seul bénéficiaire de l’effort de Kwiatkowski était Aru et le seul perdant était… Landa et Christopher Froome par ricochet. La force de l’habitude peut-être pour une formation qui passe son temps à rouler à bloc pour défendre son maillot jaune.

En 2015 sur le Giro, on se souvient que Landa était toujours (ou presque) resté fidèle à Aru, alors que les deux coureurs évoluaient chez Astana. Pourtant dans l’étape de Sestriere, la dernière avant l’arrivée à Milan, on avait bien compris que si Landa avait eu carte blanche, il aurait très probablement pu aller chercher la victoire finale face à Contador. Mais la consigne était d’épauler Aru et l’Espagnol s’y est plié. Aru termina deuxième et Landa troisième au général. Peut-être que la sérénité du Sarde tient justement au fait qu’il sait à quel point il peut être difficile pour une équipe qui vient avec un grand leader de changer ses plans.

Reste malgré tout que l’équipe Astana ne semble pas en mesure d’épauler son leader. Pourtant aujourd’hui ça n’a pas vraiment compté. Même si Aru n’avait pas d’équipiers, il a pu compter sur l’équipe LottoNL – Jumbo qui voulait protéger la place de George Bennett, finalement grand perdant de la journée, sur l’équipe UAE Team Emirates qui voulait protéger la place de Meintjes, sur l’équipe Cannondale – Drapac qui voulait protéger la place de Uran, un peu aussi sur l’équipe AG2R La Mondiale qui protégeait Romain Bardet et enfin sur l’équipe Sky pour… nous n’avons pas de réponse pour ça. Nous verrons dans deux jours, vers Le Puy-en-Velay si le manque de soutien ne commence pas à se faire sentir pour Aru.

Un commentaire

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