Fabio Aru : « Démontrer ma vraie valeur »

C’est la deuxième fois de suite qu’un Champion d’Italie s’impose au sommet de La Planche des Belles Filles. Une victoire lourde de signification puisque les deux derniers vainqueurs ici ont remporté le Tour de France. Dans la foulée pour Vincenzo Nibali en 2014, l’année suivante pour Froome qui s’imposait ici en 2012. Les statistiques valent ce qu’elles valent mais en tout cas Aru a prouvé aujourd’hui qu’il revenait fort après sa blessure qui lui a coûté sa participation au Giro du centenaire. Il se positionne comme un prétendant sérieux au général.

Fabio, avez-vous réalisé ?
Sincèrement pas encore. Vous me connaissez je suis plutôt profil bas. je réalise petit à petit. C’est un bonheur énorme, c’est quelque chose qui manquait à mon palmarès. C’est une satisfaction d’autant plus grande après une difficile période pour moi personnellement mais aussi pour mon équipe.

Aviez-vous prévu cette attaque ?
Je n’avais jamais escaladé la Planche des Belles Filles. J’avais juste vu les vidéos de Froome en 2012 et de Nibali en 2014. C’est en voyant ça que j’ai décidé d’attaquer à 3 kilomètres.

Les deux derniers vainqueurs de La Planche des Belles Filles ont remporté le Tour, dans la foulée ou l’année qui suit. Cela vous donne des idées ?
Je préfère savourer cette victoire avec mon équipe dans un premier temps et prendre la course jour après jour. C’est encore très long et il faut rester calme.

L’an passé vous disputiez votre premier Tour de France et tout allait bien jusqu’à cette dernière étape de montagne. Qu’en avez-vous appris ?
J’ai beaucoup appris de l’avant dernière étape du Tour de l’an passé. C’était comme un coup de poignard pour moi. Après cette journée noire, je voulais revenir sur le Tour de France. C’est une course qui me plaît beaucoup. Elle est très différente du Giro et de La Vuelta. Il était prévu cette année que je dispute le Giro mais c’était parce que nous partions de Sardaigne. Dans les moments difficiles après ma blessure, c’est l’idée de revenir au Tour qui m’a donné le sourire et la motivation.

Cela montre au moins qui est leader chez Astana entre vous et Fuglsang.
Je ne me suis jamais préoccupé de savoir qui serait leader dans notre équipe. Nous avons un bon collectif avec Jakob. Il a démontré au Dauphiné qu’il était très fort et avant ça il a été très important dans les victoires de Vincenzo Nibali. C’est quelqu’un qui n’hésite jamais à se mettre au service de l’équipe. Pour moi il était surtout important de savoir que j’avais de bonnes jambes et une bonne équipe, pas de savoir si j’étais le principal leader.

Vous avez démontré aujourd’hui que vous n’hésitiez pas à attaquer et notamment Chris Froome.
Avec ma défaillance sur le Tour l’an passé et ma blessure en début d’année, j’ai eu pas mal de moments négatifs. Ça m’a donné l’envie de démonter beaucoup de choses. Mais malgré une excellente préparation cet hiver jusqu’au Championnats d’Italie, ou plutôt jusqu’au Dauphiné, je n’ai pas pu démontrer ma vraie valeur et c’est quelque chose qui me pesait. Seule ma famille et mes proches savent les efforts et les sacrifices que j’ai faits… je n’aime pas dire sacrifices car nous faisons un très beau métier. Quant à attaquer Chris Froome… j’ai beaucoup de respect pour lui. En 2014 j’étais en lutte avec lui sur la Vuelta et je n’ai jamais eu peur d’attaquer. Mais sur le plus long terme sur ce Tour comme je l’ai dit on le prendra jour après jour. C’est facile d’attaquer quand on a de bonnes jambes mais la gestion sur trois semaines est quelque chose de différent. L’important est qu’aujourd’hui m’a prouvé que j’avais de bonnes jambes.

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