Chris Froome : « Les écarts restent faibles »

Chris Froome et le Team Sky ont bien géré cette première étape de montagne. Si le vainqueur des deux derniers Tours y était attendu, lui qui a l’habitude de créer des écarts lors des premiers reliefs, il a surtout bénéficié de la prise de responsabilités de la formation BMC Racing qui a roulé presque toute la journée. Le Britannique a mis ses équipiers au fourneau au pied de l’ascension de la Planche des Belles Filles et a placé une attaque à 1500 mètres de la ligne. Suffisant pour jauger la condition de ses adversaires. Car si Chris Froome a terminé troisième et concédé du temps sur Fabio Aru et Dan Martin, le ‘Kenyan Blanc’ voulait surtout connaître le niveau de ses rivaux. D’ailleurs, il n’a pas perdu sa journée puisqu’il s’est emparé du maillot jaune aux dépens de son coéquipier Geraint Thomas.

 

Chris, quelle est l’importance de cette montée pour le classement général ?

C’était un avant goût. Ça permet surtout d’avoir une idée sur la forme de chacun. Mais il faut aussi être conscient que c’est un type d’arrivée qui convient plus à certains coureurs que d’autres. Il faut beaucoup de punch pour la partie très raide dans le final. C’est un exercice qui convient particulièrement bien à Dan Martin par exemple.

En 2012 vous vous étiez imposé ici, cette année vous avez montré en début d’étape que vous ne chercheriez pas à reprendre l’échappée. Vous n’étiez pas sûr de vous ?

La situation est différente de 2012 car nous étions déjà premier et deuxième du général. Nous pouvions courir plus défensivement aujourd’hui. En 2012, il fallait qu’on prenne la tête. Aujourd’hui j’attendais surtout une indication sur l’état de forme. Quand j’ai fait l’effort, trois coureurs m’ont suivi : Dan Martin, Richie Porte et Romain Bardet auxquels il faut ajouter Fabio Aru qui était devant. C’est une indication. Mais les écarts restent faibles au général.

Aru justement, il vous a impressionné ?

Il a fait une superbe étape en attaquant au parfait moment, sur le replat juste avant une partie raide. On lui a laissé trop d’espace. Quand j’ai fait mon mouvement, il y a ces trois coureurs qui m’ont suivi mais personne ne m’a relayé sur le replat et du coup il a pu reprendre encore du temps. C’est une erreur qu’il ne faudra plus reproduire.

Que pensez-vous de la tactique des BMC qui ont roulé toute la journée et finalement Richie Porte finit derrière vous ?

Ils ont montré qu’ils voulaient gagner. Je pense qu’ils étaient juste dans la dernière ascension. Il leur manquait un ou deux grimpeurs pour combler le trou sur Aru dans les replats.

Vous êtes déjà en jaune, après cinq jours en jaune pour Thomas. Les efforts à faire pour votre équipe pour protéger le maillot jaune ne vous font pas peur ?

Les circonstances font que nous n’avons pas eu trop d’efforts à faire jusqu’à présent dans la mesure où d’autres équipes, celles des sprinters avaient plus d’intérêts que nous à contrôler la course. Demain ce devrait être pareil. De plus, aujourd’hui, l’équipe a démontré qu’elle était fantastique. J’avais encore six équipiers dans la dernière ascension et je ne suis pas sûr qu’il y avait d’autres équipes dans cette posture. Je pense qu’on peut en prendre beaucoup de confiance

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