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Omloop Het Nieuwsblad : Un changement pour le meilleur ou pour le pire ?

C’est l’interrogation qui domine au départ de la première grande course de la saison. Flanders Classics a profondément modifié le parcours du Omloop Het Nieuwsblad. Ce dernier reprendra les 60 derniers kilomètres du Tour des Flandres lorsque celui-ci se concluait à Meerbeke (Ninove) et passait par le mythique Mur de Grammont. Avec la délocalisation de l’arrivée du Ronde à Oudenaarde, cette nouvelle configuration du final du Nieuwsblad sonne comme un retour au source, bienvenu pour certains, plus critiqué par d’autres. On vous explique pourquoi.

Le cyclisme est transcendé par ses lieux mythiques. Grammont en fait inévitablement partie. Le « Muur » est une difficulté hors norme. Il n’est pas le plus pentu des monts pavés, mais de grandes pages de l’histoire du cyclisme se sont écrites sur ses pavés et ses virages qui le rendent sans doute encore plus difficile que d’autres ascensions (pavées) aux pourcentages plus impressionnants. Comment ne pas se réjouir donc, de le voir de retour au premier plan dans le final d’une course qui chaque année gagne en importance ?

Une difficulté mythique mais avec un inconvénient majeur

Comme souvent en cyclisme, les plus beaux atouts présentent aussi des inconvénients majeurs. Le cyclisme se déroule sur la voie publique et met en valeur les territoires, cela le rend très compliqué à organiser. C’est un sport gratuit, son modèle économique est toujours remis en question. C’est un sport populaire où le public est au contact direct des champions, ça le rend dangereux… Le Mur de Grammont, aussi excitant soit-il pour le public, a aussi son côté sombre.

Son positionnement dans le final comporte toujours le risque de cadenasser la course. C’est le cas pour toute épreuve où est installée une grande difficulté dans le final, qu’elle soit Flandrienne ou non (ça peut aussi être le cas de l’actuel Tour des Flandres avec le dernier enchaînement Vieux Quaremont/Paterberg). Mais il faut ajouter à cela une raison géographique. Toutes les grandes difficultés flandriennes (Vieux Quaremont, Paterberg, Koppenberg, Eikenberg, Taaienberg, Molenberg, Kruisberg et les différents secteurs pavés) se situent dans un rayon assez restreint autour d’Oudenaarde. En allant chercher le Mur de Grammont, il n’y pas d’autre choix que d’avoir une période de plus d’une trentaine de kilomètres sans difficulté majeure, sur une route qui plus est souvent exposée au vent de face (ce sera encore le cas ce samedi).

Un schéma de course forcément différent

Il y a trois grandes semi-classiques flandriennes : Omloop Het Nieuwsblad, Grand Prix E3 Harelbeke et À Travers la Flandre (qui changera aussi son parcours, lire ici). Ces trois courses se déroulaient jusqu’ici sur un schéma assez similaire. Une première portion avec le Taaienberg et l’Eikenberg (dans cet ordre ou l’inverse selon les courses), une deuxième portion avec le Vieux Quaremont et le Paterberg (dans cet ordre ou l’inverse selon les courses) et enfin un retour d’une trentaine à quarantaine de kilomètres jusqu’à l’arrivée où seuls les plus forts, qui avaient survécu, tentaient de résister au retour de ceux un peu moins forts ou malchanceux. Sur le Nieuwsblad, il n’y avait pas de passage par le Vieux Quaremont et le Paterberg, mais après le Taaienberg et l’Eikenberg, les coureurs enchaînaient de nombreux secteurs pavés difficiles et passaient par le Molenberg. Dans tous les cas, ces parcours offraient un schéma où l’action se décantait très tôt, où la course était folle sur au moins quatre-vingt kilomètres et où elle restait souvent indécise jusqu’au bout. Tous les ingrédients étaient donc réunis pour un spectacle grandiose quand beaucoup de monde se plaint de la monotonie de certaines courses. Oui mais…

Deux objectifs inconciliables ?

Le « problème » de ces schémas de course est sans doute qu’ils ne favorisent pas souvent les exploits individuels (même s’il y en a tout de même parfois). Or ces derniers marquent plus l’histoire et parlent plus à ceux qui se contentent de suivre la dernière heure de course à la télévision, voire moins. Un Tom Boonen qui attaque sur le Mur de Grammont et termine en solitaire après un contre-la-montre de 16 kilomètres peut faire oublier une course où il ne s’est rien passé durant 230 kilomètres. À l’inverse, une Flandrienne palpitante de bout en bout peut tomber dans l’oubli si elle se conclut par un sprint, même en comité restreint. Mais il n’est pas simple d’obtenir une course qui soit palpitante de bout en bout et qui se conclut héroïquement. Flanders Classics a tenté de parvenir à ce difficile équilibre avec le parcours actuel du Tour des Flandres. Cela peut fonctionner comme l’an passé avec le superbe numéro de Philippe Gilbert, parti non pas à 16 kilomètres, mais à 55 kilomètres de l’arrivée. Des fois, le scénario est plus stéréotypé comme quand Fabian Cancellara faisait imprimer par son équipe un rythme infernal pour s’isoler définitivement dans le dernier passage du Paterberg (en 2013).

Qu’attendre de ce Nieuwsblad ?

Quoiqu’il en soit, il risque d’y avoir des heureux et des déçus ce samedi soir. Le vent est annoncé en provenance de l’Est et entre Brakel et Grammont, il devrait faire très mal à ceux qui auront décidé de lancer la course tôt. Greg Van Avermaet (BMC) confiait à Cycling Pro Net, ce vendredi après-midi, qu’il attendrait sans doute le final (lire ici). Interrogé sur le nouveau parcours, Philippe Gilbert (Quick Step) nous expliquait il y a quelques semaines que cela ne changerait sans doute pas grand chose (voir ici), mais à la veille du départ, il mettait en avant le vent de face (voir ici), qui pourrait bloquer la compétition… Quel que soit le scénario, la perception finale de l’intérêt de la course dépendra aussi de la façon dont elle sera suivie. En Europe, Eurosport diffusera un peu moins d’1h30 d’épreuve (peut-être plus si le vent ralentit la course). Pas besoin d’une course folle de bout en bout donc. En France L’Equipe diffusera presque 3 heures de course, mais en différé. Sur VeloPro.fr (et les sites du groupe Cycling Pro Net), vous pourrez suivre la course en direct commenté dès le départ fictif et jusqu’à l’arrivée… et même au delà avec les réactions d’après course, écrites et vidéos.

Une pointe d’optimisme 

Si vous n’êtes pas de ceux qui privilégient les fins de course héroïques mais brèves aux déroulements palpitants, il y a quand même quelque chose à attendre de cette nouvelle version du Nieuwsblad. Car à la différence du Tour des Flandres, il ne s’agit pas là d’un Monument. Or, si on parlait précédemment des raisons qui peuvent affadir une grande course comme le Tour des Flandres, il y en a une autre que l’on a omis : c’est l’enjeu. Sur un Monument, les coureurs n’ont pas le droit à l’erreur et lorsqu’une équipe demande à ses équipiers de cadenasser la course jusqu’à la difficulté majeure, c’est parce qu’il vaut souvent mieux perdre à la jambe face à plus fort que soit, que perdre en ayant pris le risque d’attaquer de loin. Or, comme l’illustre chaque année le Critérium du Dauphiné, en prélude du Tour de France, avec des parcours similaires, voire parfois identiques à ceux de la Grande Boucle, un enjeu moins écrasant peut favoriser plus de créativité et de prise de risque. Finalement l’Omloop Het Nieuwsblad est peut-être plus adapté au final du Mur de Grammont et du Bosberg que n’a pu l’être le Tour des Flandres…

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