La Flèche Brabançonne : Tim Wellens en solitaire

C’est ce qui s’appelle un retour canon ! Pour sa reprise de la compétition, un mois tout juste après Paris-Nice, Tim Wellens s’est fendu d’un joli numéro ce mercredi sur la Flèche Brabançonne pour décrocher sa quatrième victoire de la saison. Le coureur de la Lotto-Soudal est sorti seul, en costaud, à huit kilomètres de l’arrivée, avant de résister à ses poursuivants et au peloton. Il a finalement abordé la dernière ligne droite en solitaire, ayant le luxe de se relever et de profiter dans les derniers hectomètres. Pointant le doigt au ciel au moment de passer sur la ligne, Tim Wellens a rendu un hommage singulier à Michael Goolaerts, décédé au soir de Paris-Roubaix. Derrière lui, le tenant du titre Sonny Colbrelli (Bahrain-Merida) a pris la seconde place devant Tiesj Benoot (Lotto-Soudal) au sprint.

Cette Flèche Brabançonne 2018 est d’abord marquée par une avant-course particulièrement émouvante. Plusieurs hommages sont rendus au regretté Michael Goolaerts, décédé à la suite d’un arrêt cardiaque sur Paris-Roubaix. Son équipe, venue au grand complet, est applaudie sur le podium de présentation puis une minute de silence est respectée en son honneur avant que les coureurs n’entament l’épreuve du jour. Le départ réel est donné peu avant 13 heures et l’échappée du jour se forme après seulement quelques minutes. Sept hommes se font la malle : Calvin Watson (Aqua Blue Sport), Tyler Williams (Israel Cycling Academy), Eduard Michael Grosu (Nippo-Vini Fantini-Europa Ovini), Elmar Reinders (Roomport-Nederlandse Loterij), Andrea Peron (Novo Nordisk), Dries De Bondt (Vérandas Willems-Crelan) et Antoine Warnier (WB Aqua Protect Veranclassic). D’abord bien muselés par la Lotto-Soudal, les fuyards du jour prennent véritablement le large après cinquante bornes. Le peloton relâche la pression et l’écart atteint huit minutes à près de 130 kilomètres du but. C’est à cet instant que la Bahrain-Merida se décide à venir rouler en tête de peloton. L’effet est immédiat. L’écart diminue progressivement et de manière ininterrompue. Il n’est plus que de cinq minutes à cent kilomètres de la ligne alors que les coureurs entrent bientôt sur la boucle finale, avec le Hertstraat.

L’allure continue de s’accélérer de fait d’une vraie lutte pour les positions. Logiquement, écart continue de tomber, et au premier passage sur la ligne d’arrivée, à 70 bornes du but, les sept échappés ont désormais moins de deux minutes d’avance. Trois boucles autour de Schavei restent à parcourir, mais la Lotto-Soudal n’attend pas bien longtemps avant de lancer les hostilités. Dès les premières bosses, l’équipe belge durcit la course, d’abord en accélérant le rythme, puis en déclenchant des attaquants. Tosh van der Sande et Jelle Vanendert attaquent de concert dans un premier temps, font quelque peu éclater le peloton, mais ça se regroupe et le premier cité repart cette fois-ci à l’offensive avec Jack Haig (Mitchelton-Scott). Derrière, Thomas Boudat (Direct Energie) part à contre-temps et ne parvient pas à établir la jonction. En tête de course, un temps sorti seul, Grosu est rattrapé par ses anciens compagnons de fuite, à l’exception de Peron à soixante bornes du but. Mais Haig et Van der Sande reviennent eux aussi dans la foulée. Ils prennent logiquement les commandes du groupe, et cela se décante évidemment dans la deuxième ascension du Schavei. Haig imprime un solide tempo, que seul Van der Sande et … Grosu sont capables de suivre.

Il ne reste donc plus que trois hommes en tête à deux tours de l’arrivée, avec cinq hommes intercalés mais surtout un peloton mené par Bahrain-Merida quarante secondes derrière.Grosu ne tarde pas à rendre les armes, tout comme ses anciens compères d’échappée. À 45 kilomètres du but, on ne retrouve plus que Van der Sande et Haig en tête, avec un peloton particulièrement déchaîné à ses trousses. Les offensives se multiplient, notamment par l’intermédiaire de Davide Martinelli (Quick Step Floors) ou Brent Bookwalter (BMC), mais si la sélection s’opère bien par l’arrière, aucune différence n’est créée. Quelques instants plus tard, on pense qu’un contre est en bonne voie de se former, avec quelques jolis noms tels Carlos Verona (Mitchelton-Scott), Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), Enrico Gasparotto (Bahrain-Merida), Bob Jungels (Quick Step Floors) ou encore Jesus Herrada (Cofidis) et Dylan Teuns (BMC). Néanmoins, les contre-attaques se multiplient dans le peloton, et cela aboutit finalement à un nouveau regroupement, à un peu plus de trente kilomètres de la ligne. Du coup, le duo de tête reprend du champ et s’en va entamer le dernier tour avec près d’une demi-minute d’avance.

Le peloton d’une soixantaine d’hommes est alors contrôlé par la Bahrain-Merida de Sonny Colbrelli. L’Italien qui sort d’ailleurs relativement tôt de sa réserve, dès le Hertstraat, à dix-huit kilomètres de la ligne. Bryan Coquard (Vital Concept), Dylan Teuns (BMC) et Jelle Vanendert (Lotto-Soudal) suivent son action, mais ne la poursuivent pas. Ca revient alors de l’arrière, puis ça s’observe, et il revient à nouveau à la Bahrain-Merida de reprendre le manche. La chasse s’organise proprement et l’écart diminue dès lors de manière inexorable pour Van der Sande et Haig, qui après une belle aventure en commun, doivent rendre les armes dans le Holstheide, à douze bornes du but. Et la Lotto-Soudal repasse à l’action, avec une fusée à trois étages. Maxime Monfort place une première accélération, très vite contrée par son propre équipier Jelle Vanendert, qui n’emmène avec lui que Tim Wellens, Bert-Jan Lindeman (LottoNL-Jumbo), Carlos Verona (Mitchelton-Scott), Enrico Gasparotto (Bahrain-Merida), Serge Pauwels (Dimension Data), Pieter Serry (Quick Step Floors) et Xandro Meurisse (Wanty-Groupe Gobert). Constatant de la présence de son leader, Vanendert se met immédiatement à la planche et ce groupe prend plusieurs longueurs d’avance sur un peloton qui tarde à s’organiser sous la conduite de la BMC.

À 8 kilomètres du but, les coureurs retrouvent une large route, mais c’est pourtant là que Wellens, dernier étage de la fusée Lotto, place son offensive. Lindeman, Gasparotto et Verona tentent de s’accrocher, puis de recoller, mais il n’y a rien à faire. Sur-puissant, le Belge prend mètre par mètre et s’en va seul en solitaire. Derrière, le peloton ne reprend quasiment rien. Il prend rapidement vingt secondes d’avance sur le peloton, tandis que ses anciens compères de fuite sont avalés à trois bornes du but, dans l’avant-dernière bosse qui réduit le peloton à une trentaine d’hommes. Bahrain-Merida et Mitchelton-Scott tentent alors de s’unir pour ramener Wellens dans le roue, mais la tâche est rude. L’homme de tête entame ainsi la dernière ascension de Schavei avec pas moins de 25 secondes d’avance. C’est presque gagné pour le coureur de la Lotto-Soudal qui se livre toutefois pleinement dans la bosse, tandis que derrière lui, c’est Dylan Teuns qui met le feu au poudre, avec Pieter Serry dans sa roue. Cela s’avère bien inutile pour la victoire, que Wellens s’en va tranquillement cueillir dans la dernière ligne droite, n’oubliant pas d’adresser un signe au ciel en hommage à Michael Goolaerts. Derrière, Sonny Colbrelli règle finalement un petit groupe pour la seconde place devant Tiesj Benoot (Lotto-Soudal).

Classement

1 Tim Wellens (Lotto Soudal)
2 Sonny Colbrelli (Bahrain Merida)
3 Tiesj Benoot (Lotto Soudal)
4 Pieter Serry (Quick-Step Floors)
5 Jan Tratnik (CCC Sprandi Polkowice)
6 Andrea Pasqualon (Wanty – Groupe Gobert)
7 Dylan Teuns (BMC Racing Team)
8 Huub Duijn (Vérandas Willems-Crelan)
9 Thomas Sprengers (Sport Vlaanderen – Baloise)
10 Daryl Impey (Mitchelton-Scott)

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