L’Actu en bref : Rik Verbrugghe accusé de délit de fuite, Wout van Aert bouscule le protocole…
Le salaire de Conor Dunne chez Israel Cycling Academy payé par le fondateur de Aqua Blue Sport
Les fins de relations ne sont jamais simples. L’équipe Aqua Blue Sport annonçait fin août dernier qu’elle arrêtait son activité avec effet immédiat, suite à la fusion ratée avec Vérandas Willems – Crelan. Les salaires restant à payer jusqu’à la fin de la saison devait être couverts par la garantie bancaire que l’équipe verse à l’Union Cycliste Internationale en début de saison mais récemment, Andrew Fenn reprochait aux dirigeants de la défunte formation irlandaise de freiner le processus de déblocage des fonds ce qui avait pour résultat que les salaires n’étaient pas payés (lire ici). La réponse de Tom Timmerman, le directeur général de la structure, ne s’est pas faite attendre et elle était extrêmement détaillée (lire ici) pour prouver que la garantie bancaire était suffisante pour couvrir les salaires. En outre Timmerman expliquait également pourquoi le processus de libération des fonds avait été ralenti indépendamment de la volonté des dirigeants de l’équipe.
CyclingWeekly.com nous apprend désormais que Rick Delaney, le fondateur et propriétaire d’Aqua Blue Sport, s’est même engagé à payé le salaire de Conor Dunne, qui rejoindra Israel Cycling Academy, pour 2019. « Conor était le dernier coureur que j’ai re-signé pour 2019, j’ai donc senti l’obligation de l’aider à obtenir quelque chose pour 2019. J’ai alors pris à ma charge son salaire pour l’an prochain. C’est ainsi que j’en termine de satisfaire toutes mes obligations contractuelles, exactement comme j’avais dit que je le ferai » explique le businessman irlandais. Delaney met aussi en évidence, comment, malgré plus de 7 millions d’euros d’investissement dans le cyclisme, les seuls retours qu’il ait obtenus aient été des critiques sur la façon dont l’aventure s’est terminée. Une nouvelle illustration du peu de reconnaissance qu’obtiennent ceux qui investissent dans le cyclisme.
Samuel Bellenoue (AG2R La Mondiale) devient directeur de la performance chez Wanty – Groupe Gobert
Spécialiste de la préparation en altitude, l’entraîneur Samuel Bellenoue quitte AG2R La Mondiale pour devenir directeur de la performance chez Wanty – Groupe Gobert, nous apprend L’Equipe. Il faut dire que Bellenoue est aussi l’entraîneur de Guillaume Martin et qu’il espérait voir celui-ci arriver chez AG2R La Mondiale mais le transfert ne s’est pas fait. Du coup, c’est Bellenoue qui fait le voyage jusqu’à la Wallonie. L’Equipe révèle aussi que Stephen Barrett, directeur de la performance de Aqua Blue Sport, et Alexandre Abel, entraîneur chez WB – Aquaprotect – Verandaclassic rejoignent AG2R La Mondiale pour remplacer Bellenoue donc et Mickaël Bouget, qui pour sa part ira entraîner l’équipe de Suisse de piste.
Wout van Aert bouscule le protocole
Hier Wout van Aert a terminé troisième de l’Ambiancecross de Wachtebeke, remporté par l’imbattable Mathieu van der Poel (Corendon – Circus). Mais contrairement aux habitudes, le Champion du Monde ne s’est pas présenté immédiatement à l’interview qui précède le podium. La cause ? Et bien il semble que le passage du Belge sur la route a laissé des traces dans la façon dont il aborde la récupération. Van Aert est en effet monté sur le home trainer directement après la course pour améliorer l’élimination de l’acide tactique. Une méthode importé par Sky au début des années 2010 et désormais adoptées par tous les coureurs, notamment sur les épreuves par étape.
« Normalement nous nous lavons directement puis nous allons à la cérémonie protocolaire avant de partir, expliquait le triple Champion du Monde de cyclo-cross à l’équipe de Sporza qui l’interviewait alors qu’il continuait de tourner les jambes sur le home trainer plutôt que de rejoindre la mixte zone où se déroulent habituellement les interviews. Le problème c’est qu’après 10 minutes, vous avez complètement froid et ça rend l’élimination de l’acide lactique compliquée voire impossible. Ce n’est qu’en tournant les jambes immédiatement après l’effort que le rendement est maximal. Il suffit de tourner les jambes quelques minutes. Si j’attends le podium, il me faudrait encore une heure supplémentaire pour tenter d’éliminer tout l’acide lactique dans mes jambes« . Si van Aert est le premier à briser le protocole, le sujet de la gestion de l’après course et du podium a déjà été abordé l’an passé par Adrie van der Poel, le père de Mathieu (lire ici).
Cet après-midi van Aert espère profiter de la manche de Coupe du Monde de Coxyde pour essayer de faire son retard sur Toon Aerts (Telenet – Fidea) au classement général mais le véritable objectif du champion belge reste d’essayer de battre une première fois cette saison Mathieu van der Poel.
Rik Verbrugghe accusé de délit de fuite
Tout comme Hilaire Van der Schueren, directeur sportif emblématique de Wanty – Groupe Gobert, Walter Planckaert, directeur sportif et figure de Sport Vlaanderen – Baloise, va atteindre la limite d’âge fixée par les règlements de la fédération belge de cyclisme (RLVB) pour conduire en course : plus de 70 ans. Les deux hommes oeuvrent à une modification des règlements qui déboucherait sur la possibilité de conduire au delà de 70 ans à condition de réussir un test médical d’aptitude physique (lire ici). Interrogé sur le sujet par la station flamande Radio 1, Planckaert a voulu expliquer que lui en bonne santé à plus de 70 ans était moins dangereux que certains directeurs sportifs de 50 ans. Et il a pris pour illustrer ses propos un exemple qui depuis fait beaucoup parler en Belgique.
« À 70 ans, beaucoup pensent surtout que vous êtes un vieil homme mais vous avez aussi beaucoup d’expérience. Je n’ai jamais provoqué aucun accident au cours de mes 33 années passées comme directeur sportif. Il y en a qui ont 50 ans et conduisent parfois plus mal. Lors de Gand-Wevelgem par exemple, mon mécanicien Roger Michiels est allé aidé un de nos coureurs quand il a simplement été renversé par (Rik) Verbrugghe. Aujourd’hui le pied de mon mécanicien est brisé. Après la course, nous sommes allé voir Verbrugghe pour remplir les papiers constant l’incident mais il n’était plus là… Il a commis un délit de fuite. Est-il un meilleur conducteur que moi ? »
Verbrugghe est actuellement directeur sportif chez Bahrain – Merida et va également devenir sélectionneur national belge (lire ici). Planckaert assure aussi que Verbrugghe n’a rempli la déclaration d’accident que tardivement. Une hypothèse que réfute l’intéressé par la voix de ses avocats. « M. Verbrugghe a été et est très choqué par cet accident. L’affirmation selon laquelle notre client aurait signalé le délit avec beaucoup de retard et sur l’insistance des avocats est un mensonge flagrant : notre client a été interrogé par la police presque immédiatement après les faits, à savoir au début de la course À Travers la Flandre (3 jours plus tard, ndlr) car c’étaient les mêmes policiers qui ont officié lors des deux épreuves. Nous tenons à souligner qu’après la course, notre client s’est immédiatement rendu à l’hôpital à la recherche de la victime. De plus, notre client nous a informés à intervalles réguliers de l’état de la victime. Celle-ci a souligné à plusieurs reprises qu’il n’avait rien à voir avec lui. Comme une enquête criminelle est toujours en cours, ni le client, ni nous ne pouvons faire de déclaration publique sur les faits« .
Sam Bennett vise de nouveau le Giro
En marge du Cycling Ireland Annual Awards de Dublin, Sam Bennett (Bora – Hansgrohe) a annoncé qu’il viserait de nouveau les victoires d’étape sur le Tour d’Italie l’an prochain, où il a remporté trois étapes cette année dont celle de Rome. Il faut dire que pour le Tour de France, la route est un peu barrée par Peter Sagan. Milan-Sanremo figure aussi parmi les objectifs de l’Irlandais qui n’avait pas pu prendre part à la Primavera cette année après un début de saison bien compliqué. Sur le premier Monument de la saison, il devra aussi composer avec les ambitions de Sagan.