Greg Van Avermaet : « Le modèle du cyclisme n’est pas le meilleur pour investir »
C’est le scénario idéal pour Greg Van Avermaet (BMC). Toujours bien placé sur les deux premières étapes, même s’il n’a jamais pu se mêler au sprint, il profite de la victoire de sa formation BMC sur le chrono par équipes pour s’emparer du maillot jaune. Un avantage indéniable pour lui (et aussi pour son leader pour le général, Richie Porte) dans la perspective à la fois des deux étapes piégeuses qui arrivent, à Mûr-de-Bretagne et à Quimper, et surtout de l’étape des pavés de dimanche, s’il arrive à conserver le maillot jusque là.
Greg, on imagine que l’objectif est de conserver ce maillot jaune jusqu’à dimanche et cette étape des pavés que vous attendez tant.
Nous verrons. L’important est de prendre les choses jour après jour. Je ne veux pas déjà parler de dimanche alors qu’on a vu sur les deux premiers jours que sur le Tour, tout est très nerveux. Pour le moment, il n’y a que quelques secondes entre nous et nos poursuivants. Les écarts restent minimes puisque beaucoup d’équipes ont fait de belles performances aujourd’hui. On va voir comment ça se passe et jusqu’où je pourrai aller.
Ce maillot jaune permet aussi de vous racheter après une saison de classiques où vous n’avez pas rencontré le succès escompté ?
L’objectif a toujours été de prendre ce maillot jaune et c’était possible si on ne perdait pas de temps sur les deux premières étapes et bien sûr si nous faisions un bon chrono par équipes. Je pense que j’ai fait un bon printemps mais sans victoire alors c’est sûr que je voulais encore plus faire bien ici sur le Tour. J’ai encore des étapes en tête pour la suite.
Avez-vous des nouvelles sur le futur de votre équipe. On sait que Jim Ochowicz est activement à la recherche de sponsor.
Pour le moment non. Aujourd’hui nous étions très concentré sur le chrono par équipes et nous n’avons pas parlé du futur. J’espère bien sûr que l’équipe survivra. Je pense que notre formation est dans le top5 voire le top3 des meilleures équipes. Je pense que nous méritons un nouveau sponsor pour continuer le rêve d’Andy (Rihs) mais pour le moment je ne sais pas ce qu’il va se passer et je me concentre sur le sport.
Qu’est-ce qui rend la recherche de sponsors si compliquée dans le cyclisme ?
Je ne sais pas… Je pense que c’est un business difficile. Le modèle du cyclisme n’est pas le meilleur pour investir. Tout est axé uniquement sur le partenariat, avec comme seul intérêt de mettre son nom en avant. Bien sûr ça implique beaucoup d’exposition mais d’un autre côté, ça ne fait pas directement rentrer d’argent. Les équipes ne reçoivent pas d’argent des droits TV ou des spectateurs. Je pense que le business model du cyclisme doit évoluer. Il y a beaucoup de gens intelligents dans le cyclisme mais pourtant ça ne change jamais vraiment. Je pense que pour investir dans un sport comme sponsor, il vous faut plus que d’avoir simplement votre nom sur le maillot. C’est la raison pour laquelle chaque équipe a des difficultés a trouver des sponsors. Mais je voudrais dire aux sponsors que le cyclisme est un beau sport et que ça vaut le coup.