Strade Bianche : Tiesj Benoot au bout d’une course historique
Les Strade Bianche offrent chaque année un grand spectacle. En raison notamment des conditions climatiques, l’édition 2018 restera pour sa part dans l’histoire. Tiesj Benoot (Lotto – Soudal) s’y impose après avoir été clairement le plus fort. Wout van Aert (Vérandas Willems – Crelan) et Romain Bardet (AG2R La Mondiale) qui semblaient bien partis pour la gagne au début se sont finalement disputés les deux dernières places du podium. Bardet a réussi à prendre la deuxième place en distançant van Aert dans l’ascension finale vers l’arrivée.
La course est partie sous une pluie battante. Les premiers kilomètres sont assez animés et quand les coureurs abordent le deuxième secteur, le peloton explose en deux. Environ 70 coureurs sont à l’avant et gagnent rapidement une trentaine de secondes. Le deuxième peloton ne reviendra jamais. Une fois que la situation se calme en tête, que le deuxième peloton est trop loin, 10 coureurs parviennent à prendre les devants. On est aux alentours du kilomètre 40. Il y a là : Pierre Latour et Quentin Jaurégui (AG2R La Monidale), Sepp Kuss (LottoNL – Jumbo), Edvald Boasson Hagen (Dimension Data), Victor Campenaerts (Lotto – Soudal), Valentin Madouas (FDJ), Mark Padun (Bahrain – Merida), Truls Korsaeth (Astana), Joaquin Rojas (Movistar) et un dixième coureur. Padun et Boasson Hagen sont tous les deux distancés sur incident mécanique mais finiront par rentrer. L’écart avec le premier peloton montera jusqu’à 5′.
Les conditions sont difficiles et il n’est pas facile de savoir vraiment tout ce qu’il s’est passé mais entre les chutes et les incidents mécaniques, l’échappée s’est réduite à trois unités : Madouas, Rojas et Latour. Ils sont ensuite repris par un groupe de sept coureurs à environ 60 kilomètres de l’arrivée avec : Michal Kwiatkowski (Team Sky), Stefan Küng (BMC), Daniel Oss (Bora – Hansgrohe), Robert Power (Mitchelton – Scott), Alejandro Valverde (Movistar), Søren Kragh Andersen (Sunweb) et Wout van Aert (Verandas Willems – Crelan). Van Aert prend vite le commandement mais il manque de soutien. Ça tergiverse en tête mais derrière aussi. Un groupe sort en contre avec notamment Peter Sagan (Bora – Hansgrohe) mais sa présence justement crée un manque d’organisation. Dans le long secteur de Monte Sante Marie, Romain Bardet (AG2R La Mondiale) parvient à faire la jonction avec le groupe de tête.
Bardet ne tard d’ailleurs pas longtemps à accélérer voyant le manque d’entente. Il attaque à 46 kilomètres de l’arrivée et van Aert qui avait fait vivre longtemps ce groupe de tête sans recevoir de soutien voit de suite l’opportunité. Les deux coureurs prennent rapidement de l’avance. Derrière ça se regarde. L’écart se creuse sur le reste du groupe qui se fait rapidement reprendre par le « peloton ». Environ 30 coureurs en poursuite. Dans ce groupe ça ne s’entend toujours pas. Il n’y a presque plus d’équipiers et plus beaucoup de forces. Les attaques fusent mais ça se regroupe systématiquement. Pendant que ce groupe se reforme et avance par à coups, le duo de tête s’entend à merveille. On passe à 30 secondes, puis 40 secondes…
Derrière Giovanni Visconti (Bahrain – Merida) relance la poursuite. Des groupes se forment puis un gros groupe de contre avec : Gianni Moscon et Salvatore Puccio (Team Sky), Gregor Mühlberger (Bora – Hansgrohe), Andrey Amador (Movistar), Tiesj Benoot (Lotto – Soudal), Pieter Serry (Quick Step), Madouas, Latour, Küng et Visconti qui a été repris. Il y a presque une minute de retard pour ce groupe où ça ne s’entend toujours pas formidablement. Benoot et Serry passent donc à l’attaque. Ils se retrouvent ensemble à 1′ à leur tour pendant que leur anciens compagnons de contre perdent du temps.
Un duo en tête, un autre en contre. C’est le match à un peu moins de 30 kilomètres de l’arrivée. L’écart se réduit à 40 secondes puis se stabilise. Derrière on est hors du coup. Dans le secteur de Colle Pinzuto, long de 2,4km avec des passages à 15%, à un peu moins de 20 kilomètres de l’arrivée, Benoot distance Serry. Il grignote seconde par seconde au duo de tête et parvient rapidement à faire la jonction. À 15 kilomètres de l’arrivée, il est rentré sur Bardet et van Aert et il reste un secteur, celui de Le Tolfe. C’était prévisible, Benoot passe à l’attaque dans celui-ci. Il grappille quelques mètres rapidement. Bardet tente de faire l’effort et van Aert se contente de suivre. Il ne peut pas faire plus.
Benoot est parti ! Il compte vite 15 secondes d’avance puis 20, 25… Ce qu’il a démontré ne laisse aucun doute : il est le plus fort du jour. Le coureur de Lotto – Soudal va ainsi chercher sa première victoire professionnelle. Derrière Bardet et van Aert ont continué de s’entendre même si le Flamand est cuit. Finalement dans l’ascension finale vers la ligne d’arrivée, Bardet parvient à le distancer. Van Aert est donc troisième et derrière lui Valverde prend la quatrième place après s’être retrouvé en contre en compagnie de Visconti, Power et Zdeněk Štybar (Quick Step).
Classement :
1. Tiesj Benoot (Lotto – Soudal) en 5h03’33
2. Romain Bardet (AG2R La Mondiale) à 0’39
3. Wout van Aert (Vérandas Willems – Crelan) à 0’59
4. Alejandro Valvedre (Movistar) à 1’25
5. Giovanni Visconti (Bahrain – Merida) à 1’27
6. Robert Power (Mitchelton – Scott) à 1’29
7. Zdeněk Štybar (Quick Step) à 1’42
8. Peter Sagan (Bora – Hansgrohe) à 2’08
9. Pieter Serry (Quick Step) à 2’11
10. Gregor Mühlberger (Bora – Hansgrohe) à 2’16