Cédric Vasseur veut une équipe Cofidis moins centrée autour de Nacer Bouhanni
Cédric Vasseur va donc prendre le rôle de manager général de l’équipe Cofidis en lieu et place d’Yvon Sanquer. L’objectif affirmé par Thierry Vittu, le Président de Cofidis Compétition : retrouver le chemin de la réussite. Le nombre de victoire par saison est en constante diminution depuis trois ans expliquait Vittu : 20 victoires en 2015, 15 en 2016, 13 en 2017 (en comptant le titre de Champion de France de cyclo-cross de Clément Venturini). Et pour ce faire, Vasseur entend bien réorganiser l’équipe de manière à ce que les individualités puissent plus s’exprimer.
« Relancer l’équipe en développant un état d’esprit basé sur l’enthousiasme et beaucoup de combativité« , voilà le maître mot de Cédric Vasseur, interrogé par le journal L’Equipe. « La seule équipe qui peut miser sur un seul coureur durant l’ensemble de la saison, c’est Bora avec Sagan« , poursuit-il. « L’important, c’est de gagner, avec ou sans Bouhanni. Il faut absolument que Nacer serve de modèle quand il n’est pas présent. J’ai beaucoup aimé son comportement au Tour de Vendée. Quand il n’est pas capable de gagner, c’est bien qu’il refasse ça (…) Il faut changer les habitudes. Quand tu sers les intérêts d’un leader unique en permanence, tu perds les automatismes de la victoire. » Il faut dire que Bouhanni a lui-seul a totalisé 11 des 20 victoires de 2015, 11 des 15 victoires de 2016 et 7 des 13 victoires de 2017 (sa très lourde chute sur le Tour du Yorkshire en mai a pas mal perturbé la suite de sa saison).
Ce que Vittu reproche à Yvon Sanquer est, d’une manière générale, une gestion trop centralisée. Que ce soit sportivement avec toutes les ambitions reposant sur les épaules de Bouhanni, et pénalisant les autres individualités ou de manière plus managériale avec le staff de l’équipe où tout devait passer par Sanquer, selon Vittu. Vasseur ira donc complètement à l’opposé. Sportivement, si Bouhanni restera une locomotive, il n’aura pas la responsabilité systématique du résultat de manière à laisser les autres coureurs s’exprimaient. Même idée du côté managériale où les différentes personnes du staff retrouveront plus de responsabilité et de possibilités d’initiative.
Autre chose reprochée à Sanquer : avoir laissé partir Clément Venturini (vers AG2R La Mondiale) et Florian Sénéchal (vers Quick Step). Sénéchal, en tant que Cambrésien, spécialiste et amoureux des Flandriennes reflétait parfaitement l’esprit de l’équipe nordiste. Quant à Venturini, pur produit maison, en plus de sa spécialisation pour le cyclo-cross, a permis à Cofidis de remporter ses premiers 4 Jours de Dunkerque depuis 2008 (avec Stéphane Auge), une course au combien importante pour la structure nordiste. Côté transfert justement, c’est Yvon Sanquer qui a fait les choix avant d’être évincé. Vasseur devra donc faire avec.
Toutefois, l’arrivée des frères Herrada (José et Jésus) devrait ouvrir de nouvelles possibilités en montagne ou sur les terrains escarpés alors que du côté de Daniel Navarro, il devient difficile d’imaginer un retour au niveau qui lui avait permis de gagner des étapes de La Vuelta (2014) et du Critérium du Dauphiné (2010) ou encore de finir dans le top10 du Tour de France (neuvième en 2013). Mais l’équipe pourra s’appuyer sur les talents déjà présents dans la formation et qui auront donc la liberté de s’exprimer. Thierry Vittu pense notamment à Anthony Turgis et Christophe Laporte.
Officiellement l’effectif 2018 de Cofidis n’est pas encore bouclé. Vasseur pourrait donc apporter quelques nouvelles recrues même si la marge de manoeuvre n’est pas énorme. Pour l’instant on compte quatre arrivants : José et Jésus Herrada (en provenance de Movistar), Bert Van Lerberghe (en provenance de Sport Vlaanderen – Baloise) et Victor Lafay (à partir d’août 2018) ; et cinq départs : Venturini et Sénéchal donc mais aussi Jonas Van Genechten et Yoann Bagot, tous deux en partance pour Vital Concept et Jérôme Cousin qui retournera chez Direct Energie.
2 commentaires