Disparition de l’Armée de Terre : Le sort s’acharne sur Morgan Kneisky
Avec 20 coureurs prévus en 2018, avant que l’équipe ne soit dissoute sur décision du Ministère des Armées, cela fait beaucoup de monde sur le marché des transferts à un moment aussi tardif de l’intersaison. Lorsque la nouvelle est tombée, vendredi dernier, Morgan Kneisky était « dans (sa) bulle« . Associé à son coéquipier Benjamin Thomas (qui courra chez FDJ en 2018), les deux pistards étaient en train de devenir les deux premiers coureurs Français à monter sur le podium des 6 Jours de Gand (lire ici) depuis presque 50 ans (et aussi premier podium 100% français depuis 1955). Mais le retour à la réalité a été brutal hier.
« J’ai l’impression que le sort s’acharne sur moi » commente Kneisky au journal Le Parisien. Avec l’arrêt de l’Armée de Terre, le Bisontin a l’impression de revenir un an en arrière. « Ce qui m’énerve, c’est que je me retrouve dans la même situation qu’il y a un an. Je pensais vivre alors le pire moment de ma carrière… » explique-t-il à L’Est Républicain cette fois-ci. Le quadruple Champion du Monde sur piste (trois titres sur l’Américaine et un au Scratch) avait dû attendre mi-décembre pour trouver une équipe, celle de l’Armée de Terre.
La difficulté pour Kneisky, c’est bien entendu de conjuguer la route, indispensable, et la piste… surtout quand on a un objectif olympique à l’horizon 2020 (où l’Américaine sera justement de retour aux JO). « J’avais signé un contrat de 4 ans et demi avec l’Armée. Je pensais être serein pour préparer les Jeux Olympiques de Tokyo. Mais tout recommence… » se désole-t-il auprès de Le Parisien/Aujourd’hui en France. Bien sûr comme les douze autres coureurs sous contrats avec l’Armée de Terre, Kneisky a l’assurance que le Ministère des Armées va honorer ses obligations financières (lire ici) mais ça ne peut évidemment pas être suffisant : « Pour rester compétitif sur la piste, je dois continuer à courir à un haut-niveau sur route. Car je vais jouer ma qualification pour les Jeux Olympiques face à des coureurs comme Cavendish, Viviani ou Meyer qui courent tous dans des grosses équipes du World Tour. »
Et la chance n’est pas du côté de celui qui est aussi multiple Champion de France sur piste. Car ses résultats 2017 sur route ne parlent pour lui. Et pour cause. Après une première partie de saison grandement consacrée à la piste, qui l’a mené jusqu’aux Mondiaux de Cali, mi-avril, où il a décroché son troisième titre mondial sur l’Américaine (associé à Benjamin Thomas), Kneisky a été renversé par la moto ardoisier sur la Polynormande, fin juillet (lire ici). Non seulement, sa saison route s’en est retrouvée fortement perturbée mais cette chute a aussi privée le Bisontin des Championnats de France et des Championnats d’Europe sur piste.
Si Kneisky espère que ses titres sur piste l’aideront à trouver un contrat, il se veut aussi réaliste, sans pour autant céder à la panique. « Il n’y a plus de places dans les équipes françaises mais je me dis que la Fédération française ne va pas me laisser à l’abandon. Je suis sur le marché, je recherche une équipe de bon niveau.«
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