UAE Tour : Caleb Ewan fait parler son punch à Hatta Dam
Caleb Ewan tient sa première victoire de la saison. Et cette fois-ci, personne ne pourra lui enlever. Le jeune Australien de la Lotto-Soudal a fait très forte impression, ce mercredi, dans la courte mais explosive ascension d’Hatta Dam, auparavant empruntée sur le Dubai Tour. Grâce à un timing parfait et à un punch remarquable, Ewan s’est montré bien supérieur à la concurrence et a ainsi devancé de deux secondes sur la ligne l’Italien Matteo Moschetti (Trek-Segafredo) ainsi que le leader de l’épreuve Primoz Roglic (Jumbo-Visma), qui conforte encore un peu plus son leadership. Après une chute dans le final, David Gaudu (Groupama-FDJ) n’a pas été en mesure de garder sa place dans le peloton jusqu’à l’arrivée, perdant près d’une minute et trente secondes sur la ligne, mais il conserve visiblement sa troisième place au général … en raison d’un problème mécanique dans les trois derniers kilomètres. À noter, également, l’excellente quatrième place de Quentin Jaurégui (AG2R-La Mondiale) à l’arrivée.
Au départ de la quatrième étape de l’UAE Tour, ce mercredi, près d’une quinzaine de kilomètres sont parcourus avant qu’une échappée obtienne son bon de sortie. Comme les deux jours précédents, on y retrouve Stepan Kuriyanov (Gazprom-RusVelo) et Charles Planet (Novo Nordisk), à la lutte pour le maillot des sprints intermédiaires, mais également deux coéquipiers du Russe, à savoir Igor Boev et Artem Nych, ainsi qu’Alessandro De Marchi (CCC) et Will Clarke (Trek-Segafredo). L’avance de ce groupe atteint rapidement les cinq minutes alors que les équipes de leaders, Jumbo-Visma en tête, prennent le contrôle du peloton à une allure modérée. En tête, par contre, la bagarre reprend de plus belle entre Kuriyanov et Planet lors du premier sprint intermédiaire, situé après 60 kilomètres. Le Russe prend l’avantage sur le Français à cette occasion tandis que l’avance de l’échappée continue de croitre, pour flirter avec les huit minutes. La traditionnelle configuration de course est donc bien installée, mais cela n’empêche pas les chutes, et notamment celle du jeune Remco Evenepoel (Deceuninck-Quick Step), contraint à l’abandon avant la mi-parcours. À cent bornes de la ligne, justement, l’écart est maintenu juste en dessous des huit minutes par la Movistar, la Jumbo-Visma mais aussi Groupama-FDJ. Par ailleurs, à l’avant, Charles Planet prend sa revanche et remporte le second sprint intermédiaire.
Aussi, peu après l’entame de cette deuxième partie de course, le vent se montre plus puissant, et le peloton commence à s’exciter et se tendre quelque peu. La Bahrain-Merida tente une première bordure à 80 bornes du but, sans succès. En revanche, le tempo s’accélère bel et bien et l’écart fond dans les minutes qui suivent. On ne compte plus que quatre minutes d’écart à 60 bornes du but alors que les coureurs doivent non seulement faire face au vent, mais aussi au sable que celui-ci projète sur leur route. Les choses se gâtent encore davantage peu après l’entrée dans les 50 derniers kilomètres lorsque de vraies cassures se forment. Un petit peloton d’une trentaine d’unités se dégage sous la houlette de la Jumbo-Visma, notamment. Les principaux favoris sont présents, mais pas Dan Martin (UAE Team Emirates). Toutefois, après quelques minutes de confusion, tout revient à la normale, personne ne souhaitant visiblement insister. Au grand dépit, apparent et manifeste, d’Alejandro Valverde (Movistar). Le peloton retrouve alors sa forme compacte et la Jumbo-Visma se contente de contrôler tranquillement pendant un moment. Ceci jusqu’à ce que la Lotto-Soudal puis la Movistar viennent hausser le ton, peu avant les trente derniers kilomètres. Ce travail s’avère payant puisque l’échappée n’est plus pointée qu’à une minute et trente secondes sous le panneau indiquant vingt kilomètres.
UAE Team Emirates se joint également à la chasse derrière une échappée qui ne compte plus dans ses rangs Kuriyanov, qui s’est relevé, mais qui est relancée à plusieurs reprises par William Clarke. Après plusieurs essais, le coureur de la Trek-Segafredo parvient à faire une différence avec Nych et De Marchi. Planet et Boev sont eux repris par le peloton, où chaque équipe tente de placer ses pions en vue du final explosif à Hatta Dam. Avant cela, deux petites bosses se présentent sur la route des coureurs, et l’échappée ne les entame qu’avec tente secondes d’avance. Il reste douze kilomètres et De Marchi tente alors un solo. Derrière, le reste de l’échappée est reprise par le peloton, duquel sort Geoffrey Bouchard (AG2R-La Mondiale), imité par Tom Dumoulin quelques instants plus tard. Le Français s’accroche dans la roue du Néerlandais dans la première bosse, mais rend les armes peu après dans la seconde. Dumoulin s’en va chercher, et déposer, De Marchi, puis entame les dix derniers kilomètres en solitaire avec dix secondes d’avance sur le peloton. Au sein de celui-ci, la Jumbo-Visma reprend les rênes pour Primoz Roglic, et Dumoulin ne peut lui prendre véritablement le large. En revanche, la marche du peloton est perturbée, à 8 bornes du but, par une chute massive impliquant de nombreux coureurs dont Alejandro Valverde (Movistar) et David Gaudu (Groupama-FDJ), deuxième et troisième du général.
Les équipiers de ces derniers se mobilisent alors pour les ramener dans le peloton en vue de la bosse finale. À cinq kilomètres du but, Dumoulin est repris tandis que Valverde et Gaudu sont sur le point de reprendre leur place dans un paquet mené par CCC. Les deux hommes rentrent définitivement à trois kilomètres du but alors que la Dimension Data emmène. La bataille pour le placement, primordial en vue de la bosse finale (1 km à 4,2%, max à 17%), est intense, et c’est la Team Sky qui prend une option sous la flamme rouge, pour Michal Kwiatkowski. À 700 mètres, l’équipe UAE Tea Emirates se replace en tête pour Alexander Kristoff alors que David Gaudu est décroché. Devant, le sprint en côte est finalement lancé à 175 mètres par Kristoff, qui cale toutefois très vite sur les pentes sévères à plus de 15%. Il est contré par l’Italien Matteo Moschetti (Trek-Segafredo) qui emmène Caleb Ewan (Lotto-Soudal) dans sa roue. L’Australien reste quelques instants calé avant de produire son accélération et de se détacher, très nettement, dans les derniers mètres. Ewan s’envole vers sa première victoire de la saison et repousse même à deux secondes ses plus proches concurrents sur la ligne, à savoir Moschetti et … Primoz Roglic (Jumbo-Visma) qui conforte donc son maillot de leader. Quentin Jaurégui (AG2R-La Mondiale) s’empare d’une excellente quatrième place alors que Gaudu en termine à 1’30 mais est finalement crédité du temps du peloton en raison d’un problème mécanique dans le final.
Classement de la quatrième étape
1 Caleb Ewan (Lotto Soudal)
2 Matteo Moschetti (Trek – Segafredo) à 0’02
3 Primož Roglič (Jumbo-Visma) m.t
4 Quentin Jauregui (AG2R La Mondiale) à 0’05
5 Luka Mezgec (Mitchelton-Scott) m.t
6 Wilco Kelderman (Sunweb) m.t
7 Diego Ulissi (UAE-Team Emirates) m.t
8 Alejandro Valverde (Movistar) m.t
9 Marco Haller (Katusha – Alpecin) m.t
10 Bauke Mollema (Trek – Segafredo) m.t
Général après la quatrième étape
1 Primož Roglič (Jumbo-Visma)
2 Alejandro Valverde (Movistar) à 0’21
3 David Gaudu (Groupama – FDJ) à 0’38
4 Emanuel Buchmann (BORA – hansgrohe) à 0’46
5 Wilco Kelderman (Sunweb) à 0’54
6 Dan Martin (UAE-Team Emirates) à 1’01
7 Tom Dumoulin (Sunweb) à 1’04
8 Víctor de la Parte (CCC) à 1’12
9 James Knox (Deceuninck – Quick Step) à 1’14
10 Davide Formolo (BORA – hansgrohe) à 1’15