Christophe Laporte : « La meilleure défense, c’est l’attaque »
Depuis fin janvier, Christophe Laporte n’a pas chômé. Investi de nouvelles responsabilités chez Cofidis, le jeune homme de 25 ans a beaucoup couru, mais il a aussi beaucoup performé. Avant le Tro Bro Leon, le Varois détenait déjà trois victoires, toutes acquises au sprint sur des épreuves du sud de la France, mais il s’était aussi classé troisième d’étape sur Paris-Nice, 13e de Milan-Sanremo et surtout quatrième de Gand-Wevelgem. Pas au niveau espéré sur Paris-Roubaix il y a une semaine (68e, ndlr), Laporte a finalement ponctué sa première partie de saison avec un succès prestigieux et haletant sur le Tro Bro Leon hier. « J’ai beau avoir déjà trois victoires, si je n’avais pas gagné aujourd’hui (hier), je serais resté sur ma faim, a-t-il confié après avoir franchi la ligne. Ma course préféré, c’est Paris-Roubaix, malheureusement, j’étais tombé malade la semaine avant ».
Alors, à défaut de briller sur « l’Enfer du Nord », il l’a fait sur « l’Enfer de l’Ouest », en sortant en solitaire à cinq kilomètres du but, alors qu’il aurait pu s’appuyer sur sa pointe de vitesse. « La meilleure défense, c’est l’attaque, a-t-il assuré auprès du Télégramme. Quand tu es seul devant, tu ne poses pas de question, tu donnes tout ce qui pend à la cour par-coups derrière. Et puis, si je ne l’avais pas fait, quelqu’un d’autre y aurait allé. Il fallait absolument anticiper ». Dans les colonnes de L’Equipe, le coureur de la Cofidis a aussi ajouté : « J’étais à bout de forces, mais soit je sortais, soit c’était mort. Je suis quelqu’un qui aime faire la course ».
Christophe Laporte s’est donc assuré la victoire en résistant à l’incroyable retour de Damien Gaudin (Direct Energie) et affirmé encore un peu plus comme l’homme fort de la Cofidis cette année. « On m’a donné plus de responsabilités, j’ai plus de pression et c’est tout ce que j’aime, a-t-il confié. J’ai vingt-cinq ans et il fallait que je m’affirme. Je voulais savoir si je pouvais être plus qu’un simple équipier, m’affirmer comme leader […] Cette année, Cédric me laisse carte blanche et c’est moi qui programme mes courses. Les choix ont été payants. À part ça, je ne suis pas en concurrence avec Nacer puisque nous n’avons pas les mêmes profils. J’ai roulé pour lui pendant un an et demi et j’ai beaucoup appris à ses côtés. Maintenant, je vole un peu de mes propres ailes. »