Trois Vallées Varésines : Alexandre Geniez devance Thibaut Pinot

Doublé Français en terres transalpines ! Au terme d’un final palpitant sur les Trois Vallées Varésines, ce mardi, Alexandre Geniez (AG2R-La Mondiale) a finalement disposé au sprint de Thibaut Pinot (FDJ), d’un rien, et de Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida). Un duo qu’il avait rejoint après la flamme rouge. Il est le tout premier Français à inscrire son nom au palmarès de la semi-Classique italienne.

Donné peu avant midi, le départ des Trois Vallées Varésines version 2017 est très mouvementé. Si les attaques fusent dès le baisser du drapeau, le peloton n’octroie le bon de sortie qu’après une longue bagarre d’environ quarante-cinq minutes. Six hommes parviennent alors à faire le trou, à savoir Alessandro Tonelli (Bardiani-CSF), Artem Nych (Gazprom-RusVelo), Diego Rubio (Caja Rural-Seguros RGA), Adrian Turek (Israel Cycling Academy), Marco Bernardinetti (Amore & Vita) et Ettore Carlini (D’Amica-Utensilnord). Un temps en chasse, Mattia Viel (Unieuro Trevigiani) est dans l’incapacité de recoller et se retrouve dès lors en chasse-patate, intercalé entre l’échappée et le paquet, qui relâche totalement la pression. Si bien qu’après soixante bornes, l’écart grimpe à neuf minutes entre les deux groupes. Il faut finalement l’arrivée des équipes Bahrain-Merida et Sunweb pour voir l’écart se stabiliser, puis s’abaisser progressivement. Après soixante-dix-sept kilomètres, les coureurs abordent le premier des neuf tours de circuit autour de Varèse (12,8 km), et le peloton n’accuse alors plus que sept minutes de retard. Au fil des premières boucles, la tendance se confirme et l’écart tombe à cinq minutes à sept tours du but.

La Sky est alors aux commandes et tente de durcir la course. D’autres équipes souhaitent en profiter et les attaques affluent à plus de 70 kilomètres du but. Elles ne sont pas couronnées de succès, dans un premier temps, au sein du peloton. En tête, par contre, Tonelli, Rubio et Kurek se débarrassent de leurs compagnons, s’isolent, et se relaient immédiatement. Dans le paquet, il faut attendre le début du quatrième tour, et l’ascension de Montello, pour voir une tentative tranchante émerger. Elle est l’oeuvre de Pierre Latour (AG2R-La Mondiale), Carlos Verona (Orica-Scott) et Radi Halilaj (Amore&Vita). Avant la fin de ce tour, la jonction est opérée par les trois poursuivants, et un groupe de tête comprenant six hommes mène donc les débats avec une minute d’avance sur le paquet. Dans celui-ci, les offensives se poursuivent, notamment par l’intermédiaire de Wout Poels (Team Sky), toujours dans la montée de Montello. Le Néerlandais est pris en chasse par de nombreux concurrents, mais il est aussi imité. Les attaques s’enchaînent mais tout revient dans l’ordre après l’ascension. C’est donc au bas de la descente que Jérémy Maison (FDJ) décide de relancer, et parvient à faire un trou, en compagnie de Fausto Masnada (Androni-Sidermec) et Pawel Poljanski (Bora-hansgrohe).

Alors qu’en tête Tonelli doit lâcher prise, le contre mené par Maison ne parvient pas à boucher le trou, tandis qu’un second groupe de poursuite se forme derrière. Il faut en fait attendre la nouvelle ascension de Montella pour voir les choses de décanter. Dans l’avant-dernier tour, Masnada attaque ainsi du groupe de chasse et s’en va chercher les cinq leaders. L’Italien n’y parvient pas d’emblée et doit attendre Poljanski au bas de la descente pour faire la jonction en compagnie du Polonais. On retrouve dès lors sept hommes en tête alors que le second contre, et Maison, ne tardent pas à être repris par un peloton désormais organisé sous l’impulsion de la Bahrain-Merida. Peu avant le début du dernier tour, Verona lâche ses compères de fuite à la pédale, sans le vouloir, mais poursuit dès lors son effort. Il passe ainsi avec dix secondes d’avance sur ses poursuivants et un peu moins de trente sur le peloton au son de cloche. La Bahrain-Merida passe aux choses sérieuses et s’en va reprendre le contre dans la dernière ascension de Montello. Verona doit lui aussi rendre les armes, peu avant la descente.

La Bahrain-Merida garde le contrôle, avec Giovanni Visconti aux commandes, puis la tension s’accentue peu avant la courte descente précédant la remontée vers la ligne d’arrivée. À quatre kilomètres du but, Anthony Roux replace ainsi Thibaut Pinot mais c’est de nouveau Visconti qui relance au moment de la bosse, à deux bornes de la ligne. Le Sicilien trace la route pour son leader Vincenzo Nibali, qui attaque très fort dès les premières rampes. L’écart est fait, et seul Thibaut Pinot parvient à réagir. Au terme d’un gros effort, le Français revient dans la roue mais ne peut de suite collaborer. Derrière, une demi-douzaine d’hommes se place en poursuite alors que le duo de tête commence à se relayer. À 1,5 km de la ligne, Villella sort du contre et les écarts se réduisent. Pourtant, sous la flamme rouge, grâce à une relance de Nibali, le duo de tête résiste. Villella craque en chasse et c’est finalement Alexandre Geniez qui sort en costaud et qui va chercher les deux hommes de tête, peu après la flamme rouge. Diego Ulissi tente de faire de même mais la dernière ligne droite se présente et Thibaut Pinot décide d’initier le sprint, assez loin du but. Le coureur de la FDJ contient pourtant Nibali et Geniez pendant un moment, mais le coureur d’AG2R parvient finalement à le sauter sur la ligne. Les anciens coéquipiers réalisent ainsi un doublé français, devant le chouchou du public, Vincenzo Nibali, impressionnant ce mardi.

Classement

1 Alexandre Geniez (AG2R La Mondiale)
2 Thibaut Pinot (FDJ) m.t
3 Vincenzo Nibali (Bahrain Merida Pro Cycling Team) m.t
4 Diego Ulissi (UAE Team Emirates) m.t
5 Davide Villella (Cannondale-Drapac Pro Cycling Team) à 0’07
6 Sam Oomen (Team Sunweb) m.t
7 Gianni Moscon (Team Sky) m.t
9 Daniel Felipe Martinez (Wilier Triestina – Selle Italia) à 0’17
10 Michael Albasini (ORICA-Scott) à 0’18