Tour des Alpes : Fausto Masnada trompe les favoris
Déjà à l’avant hier en compagnie de son coéquipier Mattia Cattaneo, Fausto Masnada a de nouveau prouvé qu’il tenait la grande forme, ce mercredi. Il a d’ailleurs concrétisé sa condition du moment avec un beau succès dans la troisième étape du Tour des Alpes, disputée sur à peine 106 kilomètres. Membre du groupe des favoris qui s’est extrait de la dernière bosse, à quatre bornes de la ligne, le jeune Italien d’Androni-Sidermec a placé son attaque décisif à 1500 mètres de la ligne et a réussi à tenir à distance le reste des favoris. Il s’offre son premier succès de la saison deux semaines après avoir brillé sur le Tour de Sicile (2e à l’Etna, 3e du général). Tao Geoghegan Hart (Team Sky) et Rafal Majka (Bora-hansgrohe) complètent le podium du jour dans le sprint du groupe de poursuivants, quelques secondes plus loin. Pavel Sivakov (Team Sky)reste lui paré de son maillot de leader.
Dans la très courte étape du jour sur le Tour des Alpes, l’échappée se forme après 1/10e du parcours, soit après une dizaine de kilomètres. On dénombre pas moins de douze coureurs à l’avant et de nombreuses équipes représentées : Antonio Nibali (Bahrain Merida), Manuele Boaro (Astana), Evgeny Shalunov (Gazprom-Rusvelo), Elie Gesbert (Arkea Samsic), Nicola Bagioli (Nippo Vini Fantini Faizané), Carlos Quintero Norena (Manzana Postobon Team), Francesco Gavazzi (Androni Giocattoli Sidermec), Nicolau Beltran (Caja Rural Seguros RGA), Barcelo Aragon (Euskadi Basque), Simone Velasco (Neri Sottoli Selle Italia), Michele Corradini et Marco Tizza (Italie). La collaboration est tout à fait bonne dans les premiers kilomètres entre les attaquants et la Team Sky décide de laisser filer, tout en maitrisant l’écart. Après une trentaine de bornes, l’avance de l’échappée est ainsi maintenue autour des trois minutes. Un peu plus loin, alors qu’on approche la mi-course et les cinquante derniers kilomètres, c’est finalement la Bardiani-CSF qui vient donner un coup de vis. Non-représentée à l’avant, la formation italienne veut jouer son rôle dans l’étape du jour.
Au sommet de la première difficulté du jour, l’écart n’est donc plus que de deux minutes entre l’échappée et le paquet. Les choses se compliquent encore davantage pour les hommes de tête lorsqu’AG2R-La Mondiale vient à son tour rouler en tête de peloton. L’équipe savoyarde prend les rênes dans la descente menant au pied de la deuxième ascension du jour, à Lago di Santa Colomba (5,6 km à 7,4%). Cette montée se présente à 32 kilomètres de la ligne, et les fuyards du jour l’abordent avec 1’40 à peine face à la meute emmenée par les coéquipiers d’Alexis Vuillermoz. Alors, sentant la menace très proche, Elie Gesbert déclenche les hostilités dans l’échappée. Le jeune Breton d’Arkéa-Samsic prend un moment les devants seuls, mais plusieurs hommes parviennent à revenir au train, dont Nicola Bagioli, Carlos Quintero, Marco Tizza et Antonio Nibali. Mais la coopération n’est pas optimale, et Gesbert en remet une autre, puis une autre. Au sommet, il passe finalement avec Nibali dans sa roue tandis qu’une poignée de poursuivants bascule avec seulement quelques secondes de retard.
Le peloton, lui, est toujours emmené par la formation AG2R-La Mondiale et réduit à une quarantaine d’unités. Mais les grandes manoeuvres n’ont pas encore débuté. Devant, on assiste finalement à un regroupement entre dix hommes après une descente effectuée prudemment par les coureurs de tête. Tous les coureurs de l’échappée initiale se retrouvent finalement à 20 bornes de la ligne, à l’exception de Nicolau Beltran et Michele Corradini. Mais décidément en jambes, et désireux de provoquer sa chance, Gesbert relance à nouveau, sur le plat. Le Breton profite d’une petite observation parmi ses concurrents et n’emmène finalement que Barcelo avec lui. Ensemble, les deux hommes se construisent un avantage de quinze petites secondes sur le reste de l’échappée à quinze bornes du but, le peloton étant lui toujours repoussé à plus d’une minute. À la faveur d’une petite butte, le duo augmente son avance à 20 secondes sous l’impulsion de Gesbert, et bascule alors vers le pied de l’ascension finale (Baselga di Piné, 10 km à 4,4%, dont les 6 premiers à 7-8%).
Au moment de débuter la bosse finale, Gesbert et Barcelo comptent 30 secondes sur le reste de l’échappée mais à peine une minute sur le peloton toujours mené par AG2R-La Mondiale. Et dès le pied, les coéquipiers Vuillermoz durcissent le train avec Ben Gastauer et Hubert Dupont, les deux derniers équipiers du Jurassien. Elie Gesbert, lui, se débarrasse de Barcelo à 8 bornes de la ligne, mais sa principale menace est désormais le peloton. Celui-ci se rapproche d’ailleurs à 30 secondes à l’approche des sept derniers kilomètres. Et c’est le moment choisi par Herman Pernsteiner (Bahrain-Merida) pour placer une attaque. L’Autrichien est suivi par Andrey Zeits (Astana) tandis que la Sky prend dès lors les commandes. Puis, à six bornes du but, c’est Rafal Majka (Bora-hansgrohe) en personne qui passe à l’offensive. C’est suite à cette attaque qu’Elie Gesbert doit finalement rendre les armes. Le Polonais s’isole en tête mais Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) réagit quelques instants plus tard tandis que Chris Froome (Team Sky) ramène ses jeunes coéquipiers Tao Geoghegan Hart et Pavel Sivakov, le leader. À cinq kilomètres, la jonction est opérée entre ces cinq hommes mais aussi Jan Hirt, Dario Cataldo (Astana) et Mattia Cattaneo (Androni-Sidermec).
C’est alors Chris Froome en personne qui se charge de dicter l’allure du groupe de tête, et annihile d’ailleurs de brèves offensives de Nibali et Majka. C’est ainsi que le groupe de tête arrive bien ensemble dans les quatre derniers kilomètres, plutôt plats. Froome continue d’imprimer le rythme tandis que d’autres hommes reviennent de l’arrière, à savoir Fausto Masnada (Androni-Sidermec) et Alexander Vlasov (Gazprom-Rusvelo). Et c’est le premier cité qui décide d’allumer la première mèche dans le final. L’Italien attaque à 1500 mètres de la ligne tandis que Froome emmène le groupe derrière. Personne vient relayer le Britannique et l’écart est fait à la flamme rouge. Masnada livre ses derniers efforts et s’en va cueillir en solitaire la victoire d’étape. Quelques secondes plus tard, Geoghegan Hart et Majka complètent le podium du jour alors que Sivakov prend la septième place et conserve sans problème son maillot de leader.
Classement de la troisième étape
1 Fausto Masnada (Androni Giocattoli – Sidermec)
2 Tao Geoghegan Hart (Team Sky) à 0’04
3 Rafał Majka (BORA – hansgrohe) m.t
4 Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) m.t
5 Dario Cataldo (Astana) m.t
6 Aleksandr Vlasov (Gazprom-RusVelo) m.t
7 Pavel Sivakov (Team Sky) m.t
8 Jan Hirt (Astana) m.t
9 Roland Thalmann (Vorarlberg Santic) m.t
10 Mattia Cattaneo (Androni Giocattoli – Sidermec) m.t
Général après la troisième étape
1 Pavel Sivakov (Team Sky)
2 Jan Hirt (Astana) à 0’08
3 Mattia Cattaneo (Androni Giocattoli – Sidermec) à 0’23
4 Rafał Majka (BORA – hansgrohe) à 0’35
5 Tao Geoghegan Hart (Team Sky) à 0’37
6 Vincenzo Nibali (Bahrain Merida) à 0’39
7 Hermann Pernsteiner (Bahrain Merida) à 1’01
8 Roland Thalmann (Vorarlberg Santic) à 1’08
9 Aleksandr Vlasov (Gazprom-RusVelo) à 1’24
10 Fausto Masnada (Androni Giocattoli – Sidermec) à 1’35