Tour de Croatie : Eduard Grosu refait le coup !

Comme lors de l’édition 2018, Eduard Grosu s’est imposé ce mercredi à Zadar dans la deuxième étape du Tour de Croatie. Et comme en 2018, il l’a fait en anticipant le sprint dans un final très technique et tortueux. Après avoir démarré à environ 600 mètres du but, le Roumain de la formation Delko Marseille Provence est parvenu à faire un trou, à l’agrandir puis à le maintenir jusque dans les derniers mètres pour s’imposer avec plusieurs longueurs d’avance sur le reste du peloton et célébrer comme il se doit son cinquième succès de l’année. Alexander Edmondson (Mitchelton-Scott) prend la deuxième place du jour et Marko Kump (Adria Mobil) la troisième. Grosu en profite pour prendre les commandes du général alors qu’une chute a coupé le peloton en deux dans les dix derniers kilomètres et a notamment pris Ben Hermans (Israel Cycling Academy). Mais une chute après la ligne a aussi projeté au sol Edmondson, Mattia Frapporti (Androni-Sidermec) mais également Cyril Gautier (Vital Concept-B&B Hotels) et Matej Mohoric (Bahrain-Merida), dont on espère des nouvelles rassurantes. 

À l’inverse de la première étape de ce Tour de Croatie, le deuxième acte, ce mercredi, connaît un départ relativement calme. Preuve en est, l’échappée du jour se dessine dès les premiers kilomètres avec cinq coureurs en son sein dont le porteur du maillot de meilleur grimpeur, Markus Wildauer (Tirol KTM). L’accompagnent Daniel Lehner (Team Felbermayr), Benjamin Hill (Ljubljana Gusto Santic), Jens van den Dool (Metec-TK) ainsi que Dominik Hrinkow (Team Hrinkow Advarics Cycleang). Le peloton se satisfait de ce petit groupe et le laisse prendre le large. Après les cinquante premiers kilomètres relativement escarpés, l’écart grimpe d’ailleurs à cinq minutes. En tête de paquet, c’est évidemment l’équipe du leader Marko Kump, à savoir Adria Mobil, qui assume ses responsabilités. Ce n’est toutefois qu’à la mi-course, peu après l’entrée dans les cent derniers kilomètre de l’étape, que la poursuite est véritablement entamée. La formation slovène parvient ainsi à réduire l’écart à seulement deux minutes au pied de la deuxième et dernière bosse répertoriée du jour. Apparaissent alors les formations Delko Marseille Provence et Mitchelton-Scott en tête de peloton, dont l’allure s’accélère très nettement. Si bien qu’au sommet de la difficulté, l’avantage du quintette passe sous la minute tandis que 60 kilomètres restent à couvrir.

C’est alors une grande descente qui se profile devant les coureurs et celle-ci est effectuée à toute vitesse. Cela conduit à un regroupement général à l’entame des cinquante derniers kilomètres malgré la relance de Patrick Gamper (Tirol KTM). Quelques grappes de coureurs sont en revanche pris dans des cassure dans cette portion, et l’un des principaux hommes attardés n’est autre que Pierre Rolland (Vital Concept-B&B Hotels). Qui plus est, le peloton n’observe aucune accalmie puisque de nombreuses offensives font irruption dans cette dernière heure de course. L’équipe Tirol KTM continue d’animer les débats mais les écuries WorldTour se mêle également à la bagarre. Celle-ci dure plusieurs minutes avant qu’un groupe parvienne à se détacher. On y retrouve sept coureurs, mais surtout, deux équipes sur-représentées tandis que le peloton a bien du mal à s’organiser. Alors, à 35 kilomètres du but, on retrouve en tête Florian Kierner, Stephan Rabitsch (Felbermayr-Simplon Wels), Matthieu Jeannes (Team Illuminate), Dylan Bouwmans, Stef Krul (Metec-TKH), Maciej Paterski (Wibatech Merx 7R) et Jonathan Dinkler (P&S Metalltechnik) avec quarante secondes d’avance sur le paquet où la chasse tarde à se mettre en place. Au contraire, dans cette nouvelle échappée, les relais sont appuyés et passent de manière très fluide.

L’écart grimpe ainsi à une minute à 30 kilomètres de la ligne tandis que, derrière, ce sont finalement les équipes CCC, Israel Cycling Academy et Astana qui viennent imprimer le tempo. Quelques instants plus tard, Matthieu Jeannes place une attaque tranchante au sein de l’échappée et seuls trois hommes peuvent prendre sa roue : Bouwmans, Krul et Paterski. Si l’attaque du Français condamne donc trois hommes du groupe, elle a au moins le mérite de maintenir l’écart aux alentours des 40 secondes pendant quelques kilomètres. Sous la bannière des 20 dernières bornes, un peloton bien plus excité et remuant se rapproche toutefois à une quinzaine de secondes. Cinq kilomètres plus loin, l’écart remonte à une demi-minute en raison d’une petite désorganisation dans le pack. Celle-ci n’est que momentanée et la chasse reprend sous l’impulsion de la Delko Marseille Provence et P&S Metalltechnik. À dix kilomètres de l’arrivée, le quatuor échappé n’a plus que 15 secondes d’avance et son aventure semble sur le point de se terminer. Mais c’est alors qu’une chute massive se produit derrière eux et vient couper le peloton en deux. Une multitude de coureurs sont projetés à terre et/ou retardés alors qu’un groupe d’une trentaine de coureurs s’en va à la poursuite des hommes de tête, avec la Bahrain-Merida aux commandes.

À un peu plus de cinq kilomètres du but, la jonction est opérée et Matej Mohoric passe alors à l’attaque. Le Slovène passe en tête au premier passage sur la ligne mais voit revenir Eduard Grosu (Delko Marseille Provence), Mirco Maestri (Bardiani-CSF) et Yevgeniy Gidich (Astana) dans son sillage. À quatre bornes, c’est le reste du « premier peloton » qui recolle. Tout reste groupé pendant quelques instants avant l’attaque de Vadim Pronskiy (Astana) à trois kilomètres, suivi par John Mandrysch (P&S Metalltechnik). Derrière, la formation Adria Mobil et permet la jonction peu avant la flamme rouge. On se dirige alors vers un emballage massif. Mais c’était sans compter sur Eduard Grosu. Comme la saison passée dans ce même final tortueux, le Roumain anticipe et accélère à 600 mètres de la ligne, prend un virage plus rapidement et crée un trou. Derrière, personne n’est en mesure de le boucher et le Roumain maintient son effort jusque dans le dernière ligne droite où il a le luxe de pouvoir savourer sa victoire. Quelques longueurs plus loin, Alex Edmondson (Mitchelton-Scott) règle le sprint pour la deuxième place devant Marko Kump (Adria Mobil) qui abandonne son maillot de leader au profit de Grosu.

Classement de la deuxième étape

1 Eduard Michael Grosu (Delko Marseille Provence)
2 Alex Edmondson (Mitchelton-Scott) à 0’03
3 Marko Kump (Adria Mobil) m.t
4 Mattia Frapporti (Androni Giocattoli – Sidermec) m.t
5 Arvid de Kleijn (Metec – TKH Continental Cyclingteam p/b Mantel) m.t
6 Cyril Gautier (Vital Concept – B&B Hotels) m.t
7 Matej Mohorič (Bahrain Merida) m.t
8 John Mandrysch (P&S Metalltechnik) m.t
9 Paolo Simion (Bardiani – CSF) m.t
10 Timon Loderer (Team Hrinkow Advarics Cycleang) m.t

Général après la deuxième étape

1 Eduard Michael Grosu (Delko Marseille Provence)
2 Marku Kump (Adria Mobil) à 0’05
3 Alexander Edmondson (Mitchelton-Scott) à 0’13
4 Yvegeniy Gidich (Astana) m.t
5 Matej Mohoric (Bahrain-Merida) à 0’14
6 Alexis Guérin (Delko Marseille Provence) à 0’17
7 Adam Yates (Mitchelton-Scott) à 0’18
8 Avid de Kleijn (Metec-TKH) à 0’19
9 John Mandrysch (P&S Metalltechnik) m.t
10 Cyril Gautier (Vital Concept-B&B Hotels) m.t

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