Tour de Pologne : Luka Mezgec remet ça

Lauréat il y a trois jours dans un sprint à très haute vitesse, Luka Mezgec s’est imposé d’une manière totalement différente ce mercredi dans la cinquième étape du Tour de Pologne. Le coureur de la Mitchelton-Scott a remporté un sprint en faux-plat montant, au forceps, du côté de Bielsko Biala. Eduard Prades (Movistar) et Ben Swift (Ineos) complètent le podium du jour. Pascal Ackermann (Bora-hansgrohe), hors du coup dans le sprint final, conserve malgré tout son maillot jaune de leader.

Dans la cinquième étape du Tour de Pologne, ce mercredi, il faut attendre un peu plus longtemps que lors des trois premiers jours pour voir l’échappée se dessiner à l’avant. Ce sont finalement les Polonais Kamil Gradek (CCC) et Szymon Rekita (Pologne) qui initient le bon coup après une dizaine de minutes, avant d’être pris en chasse par l’infatiguable Charles Planet (Novo Nordisk) et Jelle Wallays (Lotto-Soudal), meurtri par le décès de son jeune collègue Bjorg Lambrecht l’avant-veille. Le peloton laisse le quatuor filer et lui accorde même plus de quatre minutes après vingt kilomètres. Mais soudainement, le tempo s’accélère et le peloton est pris d’excitation, décidant de ramener l’écart à 1’40 en l’espace d’un quart d’heure. Il faut attendre l’heure de course pour voir la situation se calmer et se stabiliser. La Bora-hansgrohe du leader Pascal Ackermann reprend les rênes du peloton, et laisse entre 2’30 et 3 minutes au quatuor de fuite. Dans la deuxième heure de course, alors que la mi-course est atteinte, le peloton laisse même l’écart gonfler à 3’45 et Gradek s’attache lui à récolter le maximum de points lors des deux premiers Grands Prix de la Montagne.

Finalement, c’est à l’entrée dans le dernier tiers de course que le peloton entame véritablement la chasse. L’écart passe sous les deux minutes dès le panneau indiquant les cinquante derniers kilomètres alors que Charles Planet s’octroie le premier sprint intermédiaire. Peu de temps après démarre la grosse ascension du jour, et l’allure s’intensifie immédiatement sous l’impulsion de la Mitchelton-Scott et de Tsgabu Grmay. À l’avant, Wallays tente bien de relancer, mais sa tentative n’a pas l’effet escompté. Au contraire, le peloton lancé à toute vitesse se rapproche inévitablement dans la principale montée de l’étape. L’échappée doit ainsi rendre les armes à trente-trois kilomètres du but. La Lotto-Soudal relance un homme avec Carl-Frederik Hagen, mais le Norvégien est repris peu après le sommet par un peloton mené par la Bora-hansgrohe. À 30 bornes du but se produit donc un regroupement, mais il est de courte durée car Matej Mohoric exhibe ses qualités de descendeur pour se faire la malle. Par la même occasion, il franchit le deuxième sprint intermédiaire en tête et engrange trois secondes de bonifications, vingt secondes devant Swift et Latour, 2e et 3e de ce sprint.

En tête, Mohoric n’insiste qu’une poignée d’instants avant de se relever. Mais alors qu’il se laissait gentiment glisser vers le peloton, Simon Geschke (CCC) et Tsgabu Grmay (Mitchelton-Scott) partent en contre, le Slovène se décide alors à prendre le wagon en route et relancer son effort. Le trio s’unit dès lors pour résister au peloton, pointé à 15 secondes à l’entame du premier des trois tours du circuit. Dans cette première boucle, l’écart grandit même à 30 secondes. C’est l’écart à deux tours de l’arrivée, et la Bora-hansgrohe, quelque peu préoccupée, remet les gaz pour finalement se rapprocher à une quinzaine de secondes avant l’avant-dernier faux-plat. À cet instant, de nombreuses équipes viennent se replacer, la bagarre pour les positions débute, et cela a pour conséquence de réduire drastiquement l’avantage du trio de tête. Au son de cloche annonçant le dernier tour, il n’y a plus que … cinq secondes. Dans la foulée, Mohoric, Geschke et Grmay sont donc repris et la Bora-hansgrohe se replace en tête dans la descente pour étirer le peloton. Les coéquipiers de Pascal Ackermann conservent les commandes jusqu’à quatre bornes du but, lorsque la formation Ineos se décide à mettre un vrai coup de collier à l’approche du faux-plat final.

Celui-ci démarre réellement à deux kilomètres de la ligne et le tempo imprimé par Ineos est alors très soutenu. Il n’empêche toutefois pas l’attaque de Miguel Angel Lopez (Astana) sur la gauche de la chaussée. Le Colombien est d’abord pris en chasse par Davide Formolo (Bora-hansgrohe) mais c’est bien Ineos qui le fait rentrer dans le rang peu après la flamme rouge. Dans les derniers hectomètres, l’équipe britannique poursuit son travail de sape pour Ben Swift, maillot de champion de Grande-Bretagne sur les épaules. La sélection s’opère par l’arrière et c’est à Tao Geoghegan Hart que revient la tâche de lancer son sprinteur. Le jeune Anglais emmène très fort dans les derniers hectomètres puis lâche Swift. Le Britannique lance mais est rapidement dépassé, et de manière assez frappante, par Luka Mezgec (Mitchelton-Scott) qui s’en va cueillir son deuxième succès d’étape sur ce Tour de Pologne. Eduard Prades (Movistar) vient souffler la deuxième place à Swift dans les derniers mètres. Trop juste dans les derniers hectomètres, Pascal Ackermann (Bora-hansgrohe) reste lui en jaune bien que n’ayant pu prendre part au sprint.

Classement de la cinquième étape

1 Luka Mezgec (Mitchelton-Scott)
2 Eduard Prades (Movistar) t.m.t
3 Ben Swift (Team INEOS)
4 Petr Vakoč (Deceuninck – Quick Step)
5 Pierre Latour (AG2R La Mondiale)
6 Rafał Majka (BORA – hansgrohe)
7 Enrico Battaglin (Katusha Alpecin)
8 Marc Sarreau (Groupama – FDJ)
9 Chris Hamilton (Sunweb)
10 Michael Gogl (Trek – Segafredo)

Général après la cinquième étape

1 Pascal Ackermann (BORA – hansgrohe)
2 Luka Mezgec (Mitchelton-Scott) à 0’04
3 Ben Swift (INEOS) à 0’16
4 Eduard Prades (Movistar) à 0’18
5 Matej Mohorič (Bahrain Merida) à 0’20
6 Quentin Jauregui (AG2R La Mondiale) à 0’22
7 Pierre Latour (AG2R La Mondiale) à 0’23
8 Marc Sarreau (Groupama – FDJ) à 0’24
9 Clément Venturini (AG2R La Mondiale) m.t
10 Diego Ulissi (UAE-Team Emirates) m.t