Tom Dumoulin : « Plus fort que sur le Giro »

Troisième du général derrière les deux Sky Geraint Thomas et Chris Froome, le leader de la Sunweb est apparu très calme ce lundi, lors de sa conférence de presse. Il n’a jamais été aussi bien placé à l’attaque de la troisième semaine du Tour de France et semblait confiant. Dumoulin n’a en tout cas éludé aucun sujet : sécurité des coureurs, le cas Gianni Moscon, son favori entre Thomas et Froome… En fait, sa seule incertitude demeure dans la 17e étape, longue de 65 kilomètres entre Bagnères-de-Luchon et Saint-Lary-Soulan. 

Qu’attendez-vous de l’étape de 65 kilomètres ce mercredi ?

Je n’en ai aucune idée. Je pense que plusieurs coureurs attaqueront dès le premier col, mais la grande bataille attendra sans doute le Col du Portet. Je n’ai jamais fait une étape de montagne aussi courte et je suis curieux de savoir ce qu’il va s’y passer.

Quel est votre plus grand rival : Froome ou Thomas ?

Pour l’instant, Thomas est devant Froome. Donc je dirai Thomas. Il ne reste que six jours, cinq en fait si on enlève les Champs-Elysées. Thomas a l’air vraiment fort jusqu’ici. Après, je ne m’attendais pas à voir Yates craquer au Giro et c’est arrivé.

Froome n’a que onze secondes d’avance sur vous. 

Oui, il devra gagner du temps sur moi avant le contre-la-montre.

Comment ?

Vous voulez que je lui dise où m’attaquer ? Plus sérieusement, il pourrait attaquer. Nous avons vu au Giro de quoi il est capable : s’il a les jambes, il pourrait retenter la même chose. J’espère alors avoir les jambes pour le suivre.

Quelles sont les différences avec le Giro ?

Le Giro a été plus demandant physiquement, dès les premiers jours. Sur le Tour la première semaine a été physiquement assez facile, mais mentalement c’est différent. Les coureurs pensent inconsciemment qu’il y a plus d’enjeu ici et prennent plus de risques : c’est beaucoup plus nerveux. Cela mis de côté, ce sont deux grands tours, et les deux sont très durs mentalement et physiquement.

Comment vous sentez-vous ? 

Les deux semaines passées, je me suis senti plus fort que sur le Giro. C’est bon de le ressentir, mais je me demande comment je serai en troisième semaine après avoir déjà fait un grand tour cette saison. C’est une réponse que je pourrai vous donner dans une semaine.

Pensez-vous que l’exclusion de Moscon pénalisera la Sky ? 

Oui, vraiment. Il a pris un carton rouge : ce qu’il a fait est interdit en vélo, en football, dans tous les sports je crois… Cela les pénalisera en montagne : normalement ils ont Rowe et Moscon pour travailler en premier, là ils devront trouver quelqu’un d’autre.

Regrettez-vous quelque chose depuis le départ ?

Oui, je regrette de ne pas avoir eu mon plus gros braquet au moment du sprint de l’Alpe d’Huez. C’est un moment que j’ai voulu rapidement oublié.

On a beaucoup parlé de la sécurité dernièrement. Quel est votre point de vue sur le sujet ?

C’est très difficile… Quelque part j’aime le sentiment d’avoir tous les fans autour de nous en montagne. Et puis, c’est impossible de mettre des barrières sur toutes les montagnes. Peut-être que tu peux le faire pour l’Alpe d’Huez, mais si le lendemain il y a de nouveau de la montagne… Tu ne peux pas transporter 200 kilomètres de barrières chaque jour. Il faut des mesures de sécurité et ils en ont déjà pris : notamment sur le virage des Hollandais à l’Alpe d’Huez. Cette année, c’était moins chaotique si l’on peut dire, ce qui était bon pour les coureurs, mais pas pour l’ambiance. Ça ne sera jamais gagnant-gagnant, ce sera gagnant-perdant.

Vous avez l’air très calme…

Je suis aussi nerveux, bien sûr. Forcément, la troisième semaine d’un grand tour est une guerre des nerfs, de force mentale, mais je suis confiant dans le fait que je puisse y faire face.

 

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