Thibaut Pinot : « Je suis confiant, j’ai les jambes et la rage en moi »
Auteur d’une première moitié de Tour presque parfaite, Thibaut Pinot a conclu hier la dixième étape sur une note amère. Aujourd’hui, jour de repos sur la Grande Boucle, il est l’heure de tirer les premières conclusions de ces premiers jours. Présent lors du contre-la-montre par équipes où il effectue avec sa formation Groupama-FDJ un temps très correct où il ne perd que très peu de secondes face à ses concurrents directs. Il enchaine ensuite, chez lui, sur ses terres lors de l’étape de la Planche des Belles Filles en finissant à seulement 2 secondes de Geraint Thomas, meilleur des favoris. Puis, lors de la dernière étape de bataille entre les favoris, l’étape finissant à Saint-Étienne, Thibaut Pinot arrive une nouvelle à récupérer du temps sur ses adversaires. Jusqu’à hier, dixième étape, synonyme de cheveux sur la soupe pour le Franc-comtois. Le français perd alors 1’40 » sur le premier groupe. Présent ce matin à la conférence de presse de la Groupama FDJ VéloPro a recueilli les propos de Thibaut Pinot :
« Les sentiments se mélangent, de la colère, beaucoup de frustration, on ne le méritait et surtout je ne l’accepte pas. On avait fait 0 erreur jusque là, on était présent dans le match et ça j’ai du mal à l’accepter. La fatigue était là pour tout le monde, on était présent pendant 200 kilomètres dans les 20 premiers, j’ai déjà pris des coups de bordure dans ma carrière mais celle-là je n’arrive pas à l’accepter. Une bordure c’est une question de collectif, il n’y a pas d’individualité on aurait dû être plus vigilant. »
« Bien sûr, je suis confiant, j’ai les jambes et j’ai la rage en moi. Je n’ai qu’une envie c’est d’être samedi. Je suis encore sous le coup de la déception et je sais que je penserais à tout ça sur le vélo pour me motiver. J’ai déjà eu bien pire et je me suis toujours relevé. Mon objectif de podium est toujours-là, toujours réalisable. Il y a encore beaucoup de monde capable de monter sur le podium, la densité de coureurs est très relevé. »
« C’est excitant d’être autant soutenu par le public français, on n’a pas le droit de lâcher ou de décevoir. Les trois étapes à venir avec le CLM, l’arrivée au Tourmalet et celle de Foix seront très importantes. J’espère avoir ses jambes qui vont me faire gagner du temps et décrocher une victoire, on a une équipe pour ça. On n’a qu’une envie c’est d’arrivée dans la montagne. J’ai vu des coureurs qui étaient aussi tristes que moi hier dans l’équipe, des coureurs qui m’ont dit de très belles paroles. C’est un Tour de France qui ressemble beaucoup à un Giro jusque-là, il n’y a quasiment eu aucune étape de tranquille sur ce Tour. Il y aura forcément des défaillances de leader dans les étapes à venir. Nous les coureurs, on prend Julian très au sérieux, il peut être un candidat sérieux au général. »
Pour le manager de la formation Groupama FDJ, Marc Madiot, comme déjà dit hier après l’arrivée, rien n’est encore perdu, tout est encore à faire : « Ce matin en lisant les différents quotidiens j’ai pensé qu’on avait assisté à un enterrement, mais on pratique le cyclisme, il y a toujours des hauts et des bas. On reste sur le même schéma, on veut effectuer un grand Tour de France. On a fait 10 étapes, il y en a encore 10 et ça tombe bien c’est les plus dures ! Je suis convaincu de vous dire, comme Thibaut, comme toute l’équipe que la course continue et qu’on ne va pas s’arrêter à un rond-point mal négocié. Nous allons rester sur la même stratégie, solidaire, groupé et travailler en équipe ».
Rendez-vous donc dès samedi et l’arrivée au sommet du Tourmalet, où Thibaut Pinot débutera un nouveau Tour de France, un Tour à l’attaque pour reprendre du temps. Il faudra cependant attendre le moment opportun dans ce Tour pour frapper fort.