Romain Bardet : « Un poids en moins »
Romain Bardet a fait un très gros coup aujourd’hui à Peyragudes en battant dans les forts pourcentages de la toute dernière rampe ses rivaux au classement général. Rigoberto Uran et Fabio Aru ont terminé juste derrière et le champion d’Italie a profité de la petite défaillance de Chris Froome pour s’emparer du maillot jaune. Au général, les écarts se resserrent entre les membres du podium et Romain Bardet peut légitimement viser plus haut que sa troisième place à 25 secondes d’Aru. En conférence de presse, il revenait sur son étape.
La Sky a contrôlé la course toute la journée. Est-ce que la petite défaillance de Chris Froome va vous donner des idées pour attaquer encore plus ?
Je me réjouis avant tout de lever les bras, c’est un poids en moins. Je n’avais pas encore gagné cette année et je sais que le Tour de France est la course où c’est le plus dur de le faire. Maintenant je peux me tourner à fond sur le général. J’avais vraiment été déçu dimanche car c’était une étape comme je les aime. On avait essayé d’être offensifs et on avait presque fait la course parfaite. Je ne vais pas tirer des grosses leçons de cette montée de 500 mètres. Je m’attends à une grosse bataille demain et je ferai un bilan à Foix avant d’envisager les Alpes.
L’an passé, vous disiez que la deuxième place était la meilleure place possible. Cette année, on vous sent plus serein, plus facile. Comment voyez-vous votre évolution cette année ?
J’avais cet objectif d’arriver sur le podium le plus rapidement possible. J’ai eu la chance que ça arrive l’an dernier, j’ai pu prendre conscience de pas mal de choses. Je suis quelqu’un qui aime bien capitaliser sur ce que je sais faire et sur mes acquis. J’ai franchi un palier plus rapidement et ça m’a permis de mettre les bouchées doubles cet hiver et j’en récolte les fruits aujourd’hui.
Vous avez reconnu cette étape en famille. Qu’est-ce que ça vous a apporté ?
C’est important pour la tête car on a eu quand même six heures de course aujourd’hui. Même si j’ai eu de bonnes sensations, c’est important d’avoir des repères visuels. J’avais fait cette reconnaissance au mois de mai lors de ma reprise, c’était ma première grosse sortie et j’en avais pas mal bavé. Je savais que ça serait beaucoup plus facile deux mois plus tard. A l’époque, la station était un peu déserte et je savais que ça allait être le feu quand j’allais y retourner en juillet. Je suis content car c’est une force et ça m’aide vraiment à me sublimer dans les moments difficiles.
Rigoberto Uran a écopé d’une pénalité de 20 secondes pour avoir pris un bidon dans les dix derniers kilomètres. On dit que vous avez fait la même chose, c’est vrai ?
Non je n’ai pas pris de bidon dans les dix derniers kilomètres.
Le train de la Sky semblait puissant, ils ont tout cadenassé. Maintenant qu’ils ont perdu le maillot jaune, à quoi vous attendez-vous de leur part sur l’étape de demain ?
Sur une étape de 100 kilomètres, la volonté des organisateurs et de rendre la course assez folle et débridée. J’ai aussi reconnu l’étape de demain et j’espère mettre à profit ma connaissance des routes. Je m’attends vraiment à une grosse bataille, probablement encore plus dure qu’aujourd’hui. Surtout que Sky a été blessée dans son orgueil après avoir un peu failli aujourd’hui. On voit qu’en montagne, les niveaux sont assez homogènes. Même si les étapes de samedi et dimanche ne vont pas être faciles, c’est demain que de vrais écarts sont possibles car Astana n’a pas été épargnée par la malchance et a perdu des coureurs.