Nairo Quintana : « Les objectifs restent les mêmes » pour le Tour
Après avoir manqué la victoire sur le Giro d’Italia, Nairo Quintana approche très vite du Tour de France, son deuxième grand objectif de la saison. Revanchard, le leader de la formation Movistar a « encore plus envie de se battre pour les objectifs cochés », comme il le dit lui-même sur le site de son équipe. Sorti fatigué du centième Tour d’Italie, il a d’ailleurs modifié son approche de la Grande Boucle en faisant l’impasse sur la Route du Sud, privilégiant la récupération et l’entraînement. C’est donc sans aucun jour de compétition depuis l’arrivée du Giro à Milan qu’il attaquera le Tour. « Après avoir bouclé le Giro, je me suis reposé à la maison une semaine et après quelques jours supplémentaires de récupération, j’ai commencé à m’entraîner lentement et j’en ai profité pour aller reconnaître quelques-unes des étapes clés du Tour. L’entraînement s’intensifie depuis la semaine dernière. »
Le Colombien a donc cherché le juste milieu entre récupération et entraînement, reconnaissant aussi les étapes alpestres du prochain Tour de France. Selon lui, « la sélection aura déjà été faite dans les Pyrénées et les Alpes permettront de définir les positions finales entre les favoris pour le classement général. Les cols sont connus de tout le monde parce que nous y sommes allés dans le passé et nous savons qu’ils sont très difficiles. Nous verrons aussi la météo que nous avons car cela peut aussi être important dans ces étapes. »
Il y aura un premier rendez-vous important à La Planche des Belles Filles pour « jauger le niveau des adversaires ». Un col qu’il n’a jamais grimpé au contraire de plusieurs de ses rivaux. Il se méfie également des « tracés sélectifs » proposés dans le Jura et qui clôtureront la première semaine. Les coureurs se dirigeront ensuite vers les Pyrénées que Quintana connaît mieux. « Les deux étapes pyrénéennes sont très exigeantes et je pense qu’après cela, nous aurons une image assez claire de ce que sera le général final. Pour moi, ce sera particulièrement difficile à Peyragudes. Il y aura 214 kilomètres et ce sera un jour très usant à monter des cols et les descendre. La seconde étape est très courte mais le parcours est très difficile et nous avons vu ces derniers temps, sur des étapes similaires dans d’autres grands tours, ce que cela pouvait causer. Cela va très vite, à fond du début à la fin, et c’est souvent spectaculaire. »
Concernant les sensations, le Colombien estime qu’il se sent bien mais pour son premier doublé Giro-Tour, il sait également qu’il y a une part d’imprévu, notamment quant à la réaction de son organisme sur un effort rapproché de trois semaines. Mais Quintana ne se débine pas, l’objectif reste la victoire finale. « Les objectifs n’ont pas changé, assure-t-il. Nous avons préparé le Giro et le Tour avec le défi de gagner mais nous savions que ce serait très difficile. Il n’a pas manqué grand-chose sur le Giro mais ça ne change rien. Les objectifs restent les mêmes et nous tenterons de réussir sur le Tour. »
Pour réussir, Quintana aura un atout de taille avec la présence d’Alejandro Valverde comme lieutenant, même si l’Espagnol est dans une grande saison et que, s’il ne l’avoue pas, il pourrait aussi vouloir saisir sa chance. Quintana, lui, croit en la loyauté de l’Espagnol. « Nous avons vu lors des années précédentes la tranquillité que me donne Alejandro (Valverde). Compte tenu de son expérience et de sa maturité, c’est quelque chose que seul lui peut m’apporter. Il impose aussi un grand respect à chaque adversaire et inculque la peur. »
Malgré la présence de deux cadors chez Movistar, il faudra être costaud pour rivaliser avec le plateau de favoris qui seront présents le 1er juillet à Düsseldorf. Quintana a lui coché ses principaux rivaux et notamment Chris Froome qui reste l’homme à battre. « Pour moi, le favori reste Froome. Il est toujours fort dans le Tour et il sera à 100%. Il y a Porte que nous avons vu très bien cette année. Il a prouvé des choses qui permettent de le considérer comme un grand favori. Et puis Contador ou Bardet, chacun avec ses propres caractéristiques, seront des rivaux très dangereux. En plus de ceux-là, il y aura Orica avec Yates ou Chaves et le duo d’Astana avec Aru et Fuglsang qui vont arriver au top… Et comme je le dis toujours, le Giro était le meilleur exemple, il y a toujours une surprise sur laquelle on ne compte pas. » Nairo Quintana le sait donc, la tâche s’annonce rude pour remporter son premier Tour de France.