Julian Alaphilippe : « Je sais que mon maillot ne tient qu’à un fil »
La dernière semaine du Tour de France s’annonce, et Julian Alaphilippe est toujours porteur du maillot jaune de leader. En ce week-end pyrénéens, il a encore montré qu’il faudrait compter sur lui pour la victoire finale, en réalisant une superbe ascension du Tourmalet et en limitant la casse vers le Prat d’Albis. Disposant toujours de 1’35 d’avance sur Geraint Thomas (Team INEOS), 1’47 sur Steven Kruijswijk (Jumbo-Visma) et 1’50 sur Thibaut Pinot (Groupama-FDJ), il va surement passer les deux prochains jours en jaune, avant d’aborder le triptyque alpin final à partir de jeudi.
Au cours de la traditionnelle conférence de presse organisée lors de la seconde journée de repos, le coureur de la formation Deceuninck-Quickstep a plusieurs fois été interrogé sur une possible victoire au classement général, ce à quoi l’intéressé a préféré botter en touche. « Je ne me pose pas la question de savoir si je peux ramener le maillot à Paris, annonce-t-il d’emblée. Je prends les jours comme ils viennent, car c’est un honneur de porter ce maillot, et c’est pour cela que je vais continuer à le défendre. Avant le départ, je n’imaginais pas réaliser un Tour pareil, de gagner deux étapes et de porter aussi longtemps le maillot jaune (11 jours). »
Il sait aussi que son équipe ne sera pas suffisante lorsque la course se durcira, et qu’il devra alors se débrouiller seul. « Je n’ai pas l’équipe pour gagner le Tour, c’était prévu dès le départ, explique le double vainqueur de la Flèche Wallone. Mais j’ai le public derrière moi qui me pousse, et j’ai envie de continuer le plus loin possible. Le plus dur reste à venir, avec trois étapes alpestres difficiles que je connais pour avoir fait les reconnaissances, et il est certain que mon avance ne sera pas suffisante en cas de défaillance. Mon maillot ne tient qu’à un fil, et ceux qui veulent le prendre savent quoi faire. »
Il envoie ici un message clair à ses rivaux, et notamment à son compatriote Thibaut Pinot, actuellement quatrième du général. « Thibaut est très fort, et je sais qu’il va continuer à courir de manière offensive. Il aurait d’ailleurs tout intérêt à le faire ». Quant à la question de savoir si l’aventure qu’il vit actuellement va influencer sa carrière à l’avenir, le puncheur de 27 ans préfère rester focalisé sur le moment présent. « Je ne pense pas au prochain Tour car je veux déjà terminer celui là de la meilleure manière possible. Le fin de saison sera également intéressante pour moi, mais il est certain que mes performances actuelles ne vont pas forcement modifier mes projets futurs. »