Que d’émotions pour Warren Barguil
Warren Barguil a été l’auteur d’un véritable numéro lors de la neuvième étape du Tour de France. Parti dès les premiers kilomètres, le Français a toujours été aux avant-postes. Il a même basculé en tête au sommet du Mont du Chat avant d’être repris et déposé dans la descente par Romain Bardet. Il s’est ensuite accroché au groupe maillot jaune et a disputé le sprint. En passant la ligne, le Français a levé les bras, persuadé d’avoir remporté la victoire d’étape devant Rigoberto Uran. Il a d’ailleurs fondu en larmes après l’arrivée. Des larmes de joie qui se sont vite transformées en larmes de déception lorsqu’il a appris que la photo-finish donnait finalement Uran vainqueur. « Je suis frustré c’est sûr mais quand je vois le sprint je pense que je l’ai bien mené, disait-il après avoir repris ses esprits. J’ai bien attendu avant de lancer mais peut-être une demi-seconde de trop car je passe ‘Rigo’ (Uran) juste après la ligne. En fait, la ligne était plus courte à l’intérieur. »
Les rôles se sont donc inversés entre Barguil et Uran car il y a déjà eu un précédent. Lors de l’arrivée à Formigal sur le Tour d’Espagne 2013, le Français avait été repris par Uran dans les deux derniers kilomètres mais il s’était accroché pour finalement le battre au sprint. La photo-finish avait à cette époque donné le coureur français vainqueur, aujourd’hui, Rigoberto Uran a eu l’avantage. « A la Vuelta je l’avais battu pour pas grand-chose et là c’est lui qui me bat de peu. Je pense qu’on se tient au sprint. J’aurais sûrement préféré faire deuxième sur la Vuelta et gagner aujourd’hui sur le Tour de France car là ça fait un moment que je n’ai pas gagné. Surtout que je pensais avoir gagné. »
Warren Barguil était tout de même heureux de se retrouver là car il sait qu’il aurait pu être repris avant ou bien même être décramponné dans le final. « J’ai passé la journée à l’avant et quand ils sont rentrés, il y a eu un moment où j’ai coincé un peu. Même en étant dans les roues, j’avais du mal et je me suis dit ‘ce n’est pas possible’. Au final, je me suis reconcentré pour tenir et pour faire le sprint et il ne me manque rien. Le vélo c’est dur mais c’est comme ça. »
Ce qui est sûr, c’est qu’il est en très grande condition, lui qui avait déjà passé la journée à l’avant hier mais qui avait sauté dans la dernière ascension. Aujourd’hui, il a mieux couru. « J’ai couru plus intelligemment, je n’ai pas fait l’idiot comme hier. Quand il y a eu la cassure dans la descente avec les Ag2r, je savais qu’il fallait foncer car c’était dangereux. J’ai monté les cols comme je voulais, j’ai pris du plaisir et c’est génial. »
Barguil n’a d’ailleurs pas tout perdu puisqu’il se retrouve ce soir avec le maillot à pois de meilleur grimpeur et le titre de plus combatif. « Heureusement qu’il y a le maillot à pois sinon je pense que j’aurais été au fond du trou. Basculer en tête du Mont du Chat, c’était vraiment exceptionnel avec le public et j’ai vraiment apprécié. Je vais défendre ce maillot jusqu’au bout. Il me reste deux semaines pour retenter et je le ferai. »