Alberto Contador non récompensé de son panache
Même en restant objectif, il est difficile de ne pas regretter le manque de réussite d’Alberto Contador sur ce Tour de France 2017. Celui qui a brillé sur la Grande Boucle par le passé tente de combattre le sort sur ce qui risque d’être son dernier Tour de France. Embêté par les chutes – notamment lors de la neuvième étape à Chambéry où il a perdu toute chance de victoire au général – et les problèmes mécaniques, l’Espagnol ne se désunit pourtant pas et tente des coups de maître sans pour autant y parvenir.
Hier, lors de la dix-septième étape du Tour de France, le leader de Trek-Segafredo est parti à plus de 100 kilomètres de l’arrivée dans le Col de la Croix de Fer, laissant sur place Pierre Latour et Nairo Quintana qui avaient un temps essayé de le suivre. Presque à lui seul, il est revenu sur l’avant de la course en une vingtaine de kilomètres d’ascension, retrouvant ses deux lieutenants Bauke Mollema et Jarlinson Pantano pour le mener jusque dans le Galibier. Mais alors qu’il était bien emmené, Contador a encore subi un incident mécanique, perdant 30 secondes et surtout de l’énergie pour revenir qui lui a manquée dans le final. « Je n’ai pas pu gagner, c’était l’objectif mais c’est du sport, disait-il très déçu. Il y avait trop de kilomètres pour que je puisse revenir seul. Si j’avais pris la première échappée, je n’aurais eu aucun problème mais s’échapper au kilomètre 70 m’a fait perdre beaucoup d’options. C’était un effort énorme dans la Croix de Fer avec l’échappée pointée à cinq minutes, j’ai dû pédaler très fort. J’ai dit à Nairo (Quintana) de venir mais il ne pouvait pas, et dans le Galibier, avec autant d’attaques, je l’ai payé. »
Les possibilités d’Alberto Contador n’était pas multiples. Inférieur à certains autres leaders de ce Tour de France, le ‘Pistolero’ devait partir de loin pour espérer dégainer à l’arrivée, lui qui n’a pu eu le loisir de faire sa célébration depuis bientôt un an mais aussi depuis le 2009 sur le Tour de France (officiellement). « Je devais revenir de derrière dans la Croix de Fer, c’était un effort formidable avec plus de 24 kilomètres de montée. C’est comme si tu t’entraînes en montagne à bloc et tu le payes pour le reste de la journée. »
Finalement, Contador a manqué de force dans le final et s’essouffle petit à petit, lui qui aura 35 ans en fin d’année. Le coup de panache était beau mais l’Espagnol était trop entamé pour espérer prendre le meilleur sur ses compagnons d’échappée. Avalé sur le haut du Galibier par le groupe maillot jaune, il a pris un coup au moral et a finalement pris la huitième place de l’étape dans le groupe de Fabio Aru. « J’ai essayé d’économiser de l’énergie mais il y a eu de nombreuses attaques, et même si j’avais pu monter la dernière ascension avec le groupe des favoris, je n’aurais pas pu me battre pour la victoire. C’est dommage car il n’y a pas beaucoup d’opportunités. Je me sens bien et j’ai envie mais ce Tour a été très problématique pour moi. » Il y a quelques jours, Contador expliquait vouloir laisser une trace sur ce probable dernier Tour de France pour lui. S’il ne gagne rien, il aura en tout cas fait preuve de courage et d’abnégation jusque dans les derniers cols du Tour. Il repartira aujourd’hui pour une dernière opportunité avec le dossard rouge du coureur le plus combatif de la veille.