Un Quintana triomphe, l’autre échoue
Fortunes diverses pour les frères Quintana, dimanche, lors de la toute dernière étape de leur course nationale, la Colombia Oro y Paz. Et, une fois n’est pas coutume, c’est Nairo qui a flanché, alors que son frère cadet Dayer a récolté les lauriers au sommet de Manizales. Pourtant, ce dernier n’imaginait pas jouer sa carte dans cette ultime journée, décisive pour le classement général, que dominant l’aîné de la fratrie avant de prendre le départ. Maillot rose sur le dos, le vainqueur du Giro et de la Vuelta comptait bien défendre son leadership, si ce n’est assommer la concurrence. Cela n’est finalement pas allé dans son sens, la faute à un Egan Bernal des grands jours. Dayer Quintana, lui, a sauvé les meubles pour la Movistar qui repart au moins avec un succès d’étape.
« Notre idée était d’intégrer une grosse échappée, et nous l’avons fait, [Antonio] Pedrero et moi, a commenté le cadet à l’arrivée. Nous étions très loin au général, mais nous savions que nous devions surtout faire attention à Sevilla et Sebastian Henao dans l’échappée. Dans les derniers kilomètres, l’équipe a demandé à Pedrero de décrocher pour aider dans le peloton. Pour ma part, mon travail consistait à garder de l’avance et à attendre mon frère, mais dans le final, la communication radio ne fonctionnait plus et nous ne savions pas quoi faire. J’étais prêt à décrocher pour aider Nairo, mais on ne m’a pas répondu et j’ai du coup suivi la roue Sevilla et Henao, qui sont revenus sur Contreras, et ensuite, j’ai attaqué de la manière la plus forte que je le pouvais pour gagner l’étape, et qu’on revienne avec quelque chose. »
Dayer Quintana a bien fait. Car il n’a jamais vu son grand frère pointer le bout de son nez. Il a ainsi coupé la ligne avec dix secondes d’avance sur Bernal, et plus de vingt sur Nairo. Celui-ci s’est donc vu rétrogradé en deuxième position du général final : « L’équipe a très bien marché, nous avons contrôlé la course comme nous le voulions, mais nous pensions pas que l’échappée serait reprise, et donc que les bonifications jouent un rôle. C’est dommage – pour moi – qu’Egan ait finalement réussi à prendre ces secondes décisives, mais d’un autre côté, Dayer a remporté l’étape et cela m’enthousiasme comme si c’était moi. L’important est que j’ai montré un bon niveau et que nous sommes sur la bonne voie dans notre préparation. Cette course nous a également apporté beaucoup de fierté en Colombie. Tout le monde est sorti sur le bord des routes, du plus petit au plus vieux, et c’était très beau. Il est très difficile de voir autant de personnes sur une course, n’importe où dans le monde, et c’est pourquoi on peut partir satisfaits de cette Colombia Oro y Paz. »