Julian Alaphilippe : « Je ne m’y attendais pas »
Les Colombiens attendaient, espéraient, Nairo Quintana, Rigoberto Uran, Sergio Henao ou encore Egan Bernal. Ils ont eu Julian Alaphilippe. Le Français a joué les trouble-fêtes de service vendredi, dans la première arrivée en côte de la Colombia Oro y Paz, devant un public en liesse amassé sur le bord de la route. Après les trois succès consécutifs de son coéquipier Fernando Gaviria, l’ancien cyclo-crossman a donc perpétué la série de victoires de son Quick Step Floors en exhibant ses qualités désormais bien connues et redoutées de puncheur. Alaphilippe a ainsi tiré parti de la relative courte distance de l’ascension finale, et de ses pentes assez douces, pour s’accrocher auprès du gotha des grimpeurs colombiens, avant de l’aligner sans sourciller dans les 300 derniers mètres.
« C’était une bonne journée pour nous puisque juste après le départ, une grosse échappée a pris les devants, et nous avions quatre gars dedans, a résumé le protégé de Patrick Lefévère au micro de la télévision colombienne. C’était parfait. J’ai pu rester tranquillement dans les roues, contrairement aux jours précédents. Le final me convenait bien. J’étais encore avec Jhonatan Narvaez et on a parfaitement joué le coup face aux autres grosses équipes. J’ai ensuite été en mesure de placer une belle attaque pour aller chercher la victoire. Je savais que Sergio Henao était vraiment fort et en bonne condition, j’attendais donc son accélération pour produire la mienne. C’était un bon final pour lui également, et j’avais les yeux rivés sur lui. Mon directeur sportif (Davide Bramati, ndlr) m’avait indiqué qu’à 200 mètres de la ligne, il y avait un replat et qu’il fallait être devant à ce moment là. J’ai attaqué juste avant et on ne pouvait plus me passer. »
Julian Alaphilippe a non seulement ouvert son compteur cette saison, mais aussi démontré une précocité inédite. C’est bien la première fois depuis son passage chez les pros qu’il s’impose aussi tôt dans l’année, et ce pour sa course de reprise. « Je suis très content de remporter ma première victoire ici en Colombie, a-t-il signalé, devenant au passage le premier vainqueur français dans ce pays sud-américain depuis Bernard Hinault, en 1986. Je ne peux exprimer à quel point je suis heureux de cette victoire. Quand je suis arrivé ici la semaine dernière, je ne m’attendais pas à remporter une étape, donc d’en avoir gagné une m’apporte une grande satisfaction, d’autant plus quand elle a été acquise face aux meilleurs grimpeurs du monde. »
Désormais installé aux commandes du général, le Français de 25 ans ne compte toutefois qu’une poignée de secondes d’avance sur ses rivaux, les ayant simplement devancé au sprint hier. « Garder le maillot rose dans l’équipe est fantastique, mais en même temps, je sais que les deux prochaines étapes seront plus difficiles, a-t-il conclu. Le plan est de le prendre la course jour après jour et de voir où cela nous mène dimanche soir. »