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Tom Boonen se retire la tête haute : « Heureux que ce soit terminé »

Dimanche, sous les coups de 17h05, Tom Boonen a donné ses tous derniers coups de pédale en tant que cycliste professionnel. Depuis son passage sur la ligne du vélodrome de Roubaix, symbole s’il en est de sa carrière, le Belge est officiellement à la retraite. Il n’aura pas terminé en apothéose, comme lui, ses fans, ses proches et son équipe l’auraient souhaité, mais pas non plus dans l’anonymat. Comme il s’y attendait, beaucoup ont calqué leur course sur lui, et Tommeke n’a jamais été en mesure de se défaire complètement de ses adversaires. Il a ainsi laissé carte blanche à Zdenek Stybar, avec réussite, pendant qu’il terminait « tranquillement » en treizième position. Une place anecdotique dans une course qui ne l’était définitivement pas.

« Je ne m’y attendais pas du tout, à cet accueil, racontait le Belge au pied de son bus, après la douche, acclamé par une foule massée derrière les journalistes. Ces quinze derniers jours, ce furent des montagnes russes émotionnelles, mais il semble que les gens profitent des derniers instants de course que je leur offre. Même si je n’ai pas gagné. » Sur cette course qui lui a tant donné, et à qui il a tant apporté, Boonen n’a laissé ses émotions ressortir que dans le final, une fois la victoire hors de portée : « Pour être honnête, pendant la course, je ne pensais pas au fait que c’était ma dernière course. C’était tout pour la gagne. Ca a roulé super vite, il n’y avait pas le temps de songer à quoi que ce soit. Il fallait juste rouler ! Au panneau des cinq derniers kilomètres, c’est là que je me suis dit ce sont les cinq derniers kilomètres de ma carrière. Puis on songe au fait que c’est le dernier jour, le dernier tour de piste. C’est la vie… »

Dernier Tour des Flandres, dernier course en Belgique au Grand Prix de l’Escaut, dernier Paris-Roubaix, dernière course en carrière. Depuis plusieurs jours, semaines et même mois, Tom Boonen n’a eu de cesse de répondre aux journalistes quant à ses derniers moments en tant que coureur pro. Si bien qu’à force d’interviews et d’entretiens, il a eu le temps de se faire une raison. « Si j’ai des regrets ? Non, pas une minute ! Pour moi, c’est la plus belle course du monde, je l’aime. Et je sens que c’est le moment pour moi, je le sens depuis l’an dernier, a-t-il certifié. J’aurais encore pu faire de bonnes courses. En me motivant, j’aurais pu faire un bon Mondial, par exemple. Mais il était temps d’arrêter. Je suis heureux que ce jour soit arrivé, que ce soit enfin terminé. »

Malgré sa retraite toute proche et ses 36 ans au compteur, l’ancien champion du monde n’a pas été avare d’efforts, accélérant à maintes reprises sur ces secteurs pavés qui ont fait sa réputation, qui l’ont élevé au rang de légende. Mais hier, il lui était difficile de prendre le moindre mètre sur des adversaires agglutinés à sa roue. « J’ai été vraiment énormément marqué par Degenkolb, soulignait-il. Pour moi, il a fait la course la plus lâche de sa vie. C’est dommage, mais ça m’a résigné. La victoire était encore possible à 15 kilomètres de l’arrivée, avant le Carrefour de l’Arbre, mais derrière le premier groupe, il n’y avait pas une équipe réellement capable de faire quelque chose. Il n’y a que dans le final où Lotto a travaillé parce que Greipel avait réussi à revenir Mais c’était la seule équipe. Les écarts n’étaient pas impossibles à boucher, nous n’étions pas carbonisés. Il n’y avait que 30-40 secondes de différence, mais ça s’observait et personne ne prenait les choses vraiment en mains. »

Compte tenu de sa condition dimanche, Boonen aura sans doute pu aspirer à prendre place dans le groupe de tête. Les circonstances de course en ont décidé autrement. « Une sixième place, ça ne veut pas dire grand chose de toute façon, ajoutait-il. Toute la journée, nous étions en retard. Et une fois que nous avons commencé le sprint, je me suis dit « pourquoi faire ? ». J’étais content d’être arrivé et ce n’était pas pour la victoire que je courais désormais. Pendant toute la journée, je n’ai pas été dans le jeu pour la victoire. C’est moi qui ai dit à « Styby » d’y aller. Je n’avais pas de super sensations. Les sections où il était possible d’attaquer présentaient un vent de face. C’est ainsi. Lui avait peu plus de liberté que moi. Ensuite, nous avons joué sa carte, donc voilà, les circonstances l’ont placé à l’avant. A la fin, ça pouvait m’offrir quelques possibilités, mais tout le monde était très fatigué donc personne ne pouvait combler le trou. »

C’est ainsi sans profond regret ni goût amer que Boonen a achevé une carrière longue de 16 ans, garnie par des succès de prestige à la pelle, incluant donc 4 Paris-Roubaix, 3 Tour des Flandres, 5 Grand Prix E3, 3 Gand-Wevelgem, un titre de champion du monde, deux de champion de Belgique mais aussi six étapes du Tour de France et une centaine d’autres succès. « Au final, je suis content du résultat, je suis satisfait de ma dernière course, je suis ravi de la présence de toutes ces personnes (chantant son nom). Et maintenant ? Je vais aller chercher ma voiture ». Le vélo est bel et bien raccroché.

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