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Thierry Gouvenou : « Ça peut changer des choses dans le final »

Le soleil brille sur le Nord de la France. Et ce depuis quelques semaines. Ces deux derniers jours (et même les jours précédents pour certains), toutes les équipes inscrites à la cent-quinzième édition de Paris-Roubaix sont allées reconnaître une partie des pavés de « l’Enfer du Nord ». A chacun de leur passage se dégageait d’énormes nuages de poussières. Annonciateur ! Paris-Roubaix 2017 devrait être très rapide et poussiéreux. Une nouvelle fois. Pour autant ce cru 2017 réserve aussi son lot de nouveauté.

Deux grandes nouveautés sportives

L’ajout de deux « nouveaux » secteurs et la suppression d’un (début de course)

Christian Prudhomme (Directeur du cyclisme chez ASO) parlait lundi dernier, lors des reconnaissances officielles d’ASO, de la volonté de ne pas « vitrifier le pavé ». Thierry Gouvenou (Directeur des compétitions chez ASO) détaille un peu ces changements : « L’idée est surtout d’avoir une palette de secteurs différents et de proposer des choses nouvelles mais sur le fond, ça ne changera pas grand chose à la course même si le premier des deux secteurs, entre Viesly et Briastre (zone 26, ndlr), est très long et technique puisqu’il y a une longue descente avec des courbes. Je pense que le peloton va s’étendre sur cette partie là mais ça ne devrait pas casser, du moins pas par temps sec. Sur la vision globale de la course, ça ne va pas changer grand chose. C’est surtout l’envie d’avoir des nouveautés, de sortir des habitudes d’un parcours figé depuis 1989 pour cette partie ».

Une moyenne haute

L’ajout des secteurs de Viesly à Briastre (zone 26, km112,5), long de 3 kilomètres et suivi presque immédiatement de l’autre nouveauté, le secteur de Briastre (zone 25, km116), long de 800 mètres a pour conséquence d’ajouter de la distance pavée à l’épreuve, même si en contrepartie le secteur de Saint Python, long de 1,5 kilomètres (à ne pas confondre avec le secteur de Quiévy à Saint Python) disparait. En 2016, Paris-Roubaix faisait 257,7km dont 52,8km de pavés. En 2017, il y aura 257km dont 55km de pavés.

Le secteur de Hem remis en avant

Si l’on sait bien que la zone numéro 1, l’Espace Charles Crupelandt à Roubaix, n’est pas un vrai secteur pavé, la zone 2 de Hem (longue de 1,4km au km 249) en est un. Pourtant on a l’habitude de voir les coureurs emprunter les bas côtés goudronnés. Même si ces bas côtés ne sont pas toujours en bon état et qu’il y a des possibilités de crevaison, les coureurs s’y risquent, enlevant une partie de l’intérêt de cette zone pavé. Lorsque Jean-François Pêcheux s’est retiré de l’organisation de la « Reine des Classiques », il évoquait son regret de n’avoir jamais réussi à placer plus de pavés dans le final de la course, après le Carrefour de l’Arbre. Il n’existe en effet qu’un seul secteur après l’Arbre et Gruson, celui de Hem. Thierry Gouvenou, son successeur, a peut-être trouver la réponse au souhait de son mentor en redonnant tout son intérêt au secteur de Hem.

« Sur le secteur de Hem, il y a des bandes cyclables de chaque côté et ces dernières années on a pris l’habitude de voir les coureurs sur les bandes cyclables et c’est vrai qu’on avait envie de leur durcir un peu la vie. On va donc mettre des barrières en travers de ces pistes cyclables pour que les coureurs restent sur les pavés. On n’en mettra pas dans les virages pour en première année voir ce que ça donne et ne pas non plus les envoyer au casse-pipe. Mais croyez moi ce secteur est très difficile en termes de secousses et en les obligeant à emprunter le pavé ça peut changer pas mal de choses dans le final de la course. »

Les moments clés vus par Thierry Gouvenou

Troisvilles : « Le premier secteur est toujours un grand moment de tension. Il y a le positionnement. Les coureurs ne savent pas trop si leur matériel est bien réglé, s’ils vont se sentir à l’aise, s’ils sont dans une bonne journée ou au contraire ».

L’approche d’Arenberg : « Elle très compliquée avec le secteur très difficile et très poussiéreux d’Haveluy juste avant. C’est sûr qu’un favori ne peut pas se permettre d’aborder la trouée au delà de la trentième place, grand maximum quarantième place. Là il y a une deuxième phase très importante dans la course ».

Entre Wallers et Orchies : « Il y a ensuite une phase qui ne paraît pas impressionnante mais qui est très usante pour les organismes entre Wandignies et Orchies. Les secteurs s’enchaînent très vite, ils sont assez longs. Là beaucoup d’équipiers disparaissent ».

Mons-en-Pévèle : « Il y a ensuite l’approche de Mons où les leaders sont souvent beaucoup plus esseulés, ils doivent se débrouiller un peu seul ».

L’Arbre : « La dernière couche c’est le Carrefour de l’Arbre. Avantage à l’attaque ».

Trains et heure de départ

L’incident de Paris-Roubaix 2015 a marqué le Monde du cyclisme. Souvenez-vous le peloton coupé en deux sur le secteur de Wallers (après la Trouée d’Arenberg) par une voie ferrée qui se ferme, une partie du peloton qui la franchie imprudemment… Si fort heureusement rien de grave ne s’est produit, cela a poussé à une évolution de la prise en compte du risque « train » à la fois de la part des organisateurs et de l’UCI. Par exemple en Belgique, il y a pour la plupart des courses professionnelles une voiture de la police ferroviaire qui accompagne la course.

Le problème pour Paris-Roubaix se situe entre Wallers (km 166,5) et Hornaing (km175). La même ligne de TGV traverse une première fois la route avant que la course n’entre à Wallers, puis les coureurs tournent à droite pour franchir à nouveau la voie ferrée, cette fois-ci sur les pavés, puis une nouvelle fois un peu plus loin au début du secteur d’Hornaing à Wandignies Hamage. Mais pas question pour ASO de prendre de risque désormais.

« Depuis le dernier incident, on a intensifier notre communication avec la SNCF, expliquait Thierry Gouvenou. On a aussi décalé nos horaires. On ne partira pas avant 10h55. Si les conditions sont bonnes, on pourrait même partir à 11h05 voire même 11h10. Le passage du TGV est prévu à 14h23 sur la ligne de Wallers. Normalement on est tranquille à ce niveau là. Quant aux derniers passages à niveau, on a un contact avec les opérateurs régionaux. On a là la possibilité de faire retarder des trains. Pas celui de Wallers parce que c’est un TGV. »

Dans le meilleur des estimations (moyenne de 44km/h), les coureurs arriveront au premier des trois passages à niveau à 14h52. Mais comme on n’est jamais trop prudent, on ne s’arrête pas là chez ASO puisque l’heure de départ exacte sera déterminée au dernier moment en fonction des conditions météorologiques prévues.

« Samedi, on décidera de l’heure de départ définitive juste avant la réunion avec les directeurs sportifs, poursuit Gouvenou. Si on a des conditions comme aujourd’hui (lundi dernier lors des reconnaissances officielles d’ASO), sèches et sans vent on partira vers 11h05, 11h10. L’idée est de cibler une heure d’arrivée vers 17h15, 20 ».

Des secteurs pavés comme des pistes de ski

Pour favoriser la lecture de la course, les organisateurs se sont inspirés du ski. Il existait déjà les étoiles (de 1 à 5) pour illustrer la difficulté d’un secteur, le nombre d’étoiles est désormais associé à une couleur. L’intérêt est que les fameuses arches indiquant l’entrée et la sortie d’un secteur ne seront plus identiques les une aux autres, indiquant seulement le numéro de zone. Les arches seront de la couleur de la difficulté. Comme il y a cinq niveau de difficultés, il a fallu rajouter une couleur en comparaison des pistes de ski.

1 étoile = vert
2 étoiles = bleu
3 étoiles = orange
4 étoiles = rouge
5 étoiles = noir

La notation des pavés

Secteur 29: Troisvilles à Inchy (2,2 km) ***
Secteur 28: Viesly à Quiévy (1,8 km) ***
Secteur 27: Quiévy à Saint Python (3,7 km) ****
Secteur 26: Viesly à Biastre (3 km) ***
Secteur 25: Biastre à Solesmes (0,8 km) **
Secteur 24: Vertain à Saint-Martin-sur-Ecaillon (2,3 km) ***
Secteur 23: Verchain-Maugré à Quérénaing (1,6 km) ***
Secteur 22: Quérénaing à Maing (2,5 km) ***
Secteur 21: Maing à Monchaux-sur-Ecaillon (1,6 km) ***
Secteur 20: Haveluy à Wallers (2,5 km) ****
Secteur 19: Trouée d’Arenberg (2,4 km) *****
Secteur 18: Wallers à Hélesmes (1,6 km) ***
Secteur 17: Hornaing à Wandignies (3,7 km) ****
Secteur 16: Warlaing à Brillion (2,4 km) ***
Secteur 15: Tilloy à Sars-et-Rosières (2,4 km) ****
Secteur 14: Beuvry-la-Forêt à Orchies (1,4 km) ***
Secteur 13: Orchies (1,7 km) ***
Secteur 12: Auchy-lez-Orchies à Bersée (2,7 km) ****
Secteur 11: Mons-en-Pévèle (3 km) *****
Secteur 10: Mérignies à Avelin (0,7 km) **
Secteur 9: Pont-Thibault à Ennevelin (1,4 km) ***
Secteur 8: Templeuve (0,5 km) **
Secteur 7: Cysoing à Bourghelles (1,3 km) ***
Secteur 6: Bourghelles à Wannehain (1,1 km) ***
Secteur 5: Camphin-en-Pévèle (1,8 km) ****
Secteur 4: Carrefour de l’Arbre (2,1 km) *****
Secteur 3: Grusson (1,1 km) **
Secteur 2: Willems à Hem (1,4 km) ***
Secteur 1: Roubaix (0,3 km) *

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