Philippe Gilbert : « Un coup de fringale »

Quoiqu’il advienne ces deux prochaines semaines, Philippe Gilbert (Quick Step) n’aura pas réussi son pari de remporter les deux seuls Monuments qui manque encore à son palmarès. Il y avait peu de chances qu’il remporte son premier Paris-Roubaix en 2018 faut-il aussi admettre. C’est une course où l’expérience compte énormément et elle lui manquait cruellement avec une seule participation, voilà maintenant 11 ans. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si un coureur aussi expérimenté que le champion belge ait souffert… d’une fringale.

« J’ai vu un coureur partir à gauche, un Sunweb (Mike Teunissen, ndlr), expliquait-il au micro de la RTBF. Je me suis dit, ‘on y va !’ parce que la course avait déjà été dure et je ne savais pas trop comment ça allait se passer ». La course n’était alors que dans la Trouée d’Arenberg, à plus de 90 kilomètres de l’arrivée. Je me suis dit mieux vaut avoir un coup d’avance et voir comment ça évolue mais derrière je pense que ça s’est bien organisé et nous n’avons pas trop tourné non plus car nous étions encore loin de l’arrivée et le vent avait tourné par rapport à nos prévisions. C’était plutôt un vent de face sur cette partie du parcours » .

Gilbert rejoint après son attaque dans la Trouée d’Arenberg et quelques kilomètres à l’avant, c’est ensuite son coéquipier Zdeněk Štybar qui a tenté de faire bouger les choses. Sans plus de succès. Et puis au moment de l’attaque de Peter Sagan (Bora – Hansgrohe), l’équipe belge était absente. « Il y a eu pas mal d’accélérations juste avant, explique Gilbert. Tout le monde était à la limite. C’était très désorganisé, il n’y avait aucune équipe qui était vraiment ensemble. Je pense qu’il s’est retourné et qu’il l’a vu… Il est parti au bon moment. Il fallait avoir les jambes mais il est aussi parti au bon moment » .

« Je n’ai pas bu assez et j’ai eu un coup de fringale. ça a duré 30, 40 kilomètres mais c’était fini… J’ai loupé pas mal de bidons et je suis resté un moment sans boire et ça s’est payé cash. Après c’était une course très très dure et c’était compliqué » . Gilbert a aussi admis que le manque de connaissance du terrain avait aussi joué contre lui : « C’est sûrement vrai que malgré que j’avais étudié le parcours, il y a certains moments où je me sentais perdu. Ce n’est pas toujours facile de se repérer ici. C’est l’expérience qui rentre » . L’expérience justement, c’est la note positive pour le Wallon qui déclarait en début de saison se laisser deux saisons pour remporter Milan-Sanremo et Paris-Roubaix. « Je ne sais pas si je peux dire que c’est une course que je suis en mesure de gagner un jour mais c’était une bonne expérience. j’ai souffert comme tout le monde je pense mais j’ai pas mal passé les pavés et je suis quand même resté plus ou moins dans la course » .

Maintenant le quadruple vainqueur et tenant du titre de l’Amstel Gold Race va se reposer un peu en attendant d’attaquer un autre gros morceau avec les trois ardennaises.

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