Deux crevaisons fatales et un printemps mitigé pour Peter Sagan

Ce printemps 2017 n’était décidément pas celui de Peter Sagan. Incontestablement parmi les plus costauds dourses qu’il a disputées ces dernières semaines, le champion du monde n’a pourtant levé les bras sur aucune grande Classique. Battu sur le fil par Michal Kwiatkowski à Milan-San Remo, malgré une monstrueuse attaque sur le Poggio, mis à terre par une veste sur le Tour des Flandres, Sagan a eu droit aux traditionnelles mais surtout cruelles crevaisons sur Paris-Roubaix dimanche, terminant finalement 38e à plus de cinq minutes.

Fataliste, le Slovaque s’exprimait après-coup avec un dépit plutôt rare chez lui. « J’ai crevé deux fois, disait-il aux journalistes, dont Cyclingweekly, en haussant les épaules. J’ai dépensé beaucoup d’énergie pour attaquer, car ce n’est pas facile pour moi de m’échapper quand ils me voient bouger. J’ai réussi à le faire deux fois, mais j’ai alors été ralenti par des crevaisons. C’était un jour assez malchanceux pour moi dans un premier temps, puis j’ai manqué d’énergie pour revenir dans l’action. Comme je l’ai dit, pour gagner Paris-Roubaix, il faut plus qu’une bonne forme et de bonnes jambes. Mais le vélo est ainsi, on re-tentera l’an prochain ».

Constamment bien placé, toujours vigilant et alerte, Peter Sagan a dans un premier accéléré avec son compagnon Maciej Bodnar, à plus de 75 kilomètres de l’arrivée. Ensuite repris par le groupe de contre, la faute à une première crevaison, le champion du monde est tout de même reparti de l’avant, et à l’offensive. Y compris lorsque le groupe Van Avermaet-Stybar était sur le point de former l’alliance décisive en tête. Mais une nouvelle crevaison l’a empêché d’effectuer la jonction et la victoire s’est ainsi envolée. Il fut alors même dépassé par le groupe Boonen, et sembla dès lors sorti de sa course. « C’est difficile quand on travaille dur pour obtenir un résultat mais que la chance n’est pas de notre côté, a ajouté Patxi Vila, son directeur sportif. Il faut savoir que tout peut se passer, il suffit juste de continuer à se battre. Greg Van Avermaet a été pris dans une chute, il est revenu et finalement il a gagné. C’est dommage. L’équipe a bien marché, Peter était là au bon moment et a fait les bonnes choses ». 

Illustration que la force et la classe ne sauraient suffire, Peter Sagan achève donc sa campagne de Classiques avec une victoire « seulement » sur Kuurne-Bruxelles-Kuurne, mais également des podiums sur l’Omloop Het Nieuwsblad, Milan-San Remo et Gand-Wevelgem. Loin, toutefois, de ce qu’il espérait : « Une campagne malchanceuse ? J’ai perdu Milan-San Remo. Au Tour des Flandres, j’ai fait une erreur et aujourd’hui (hier) j’ai eu de la malchance, a-t-il nuancé. Je suis content de ma forme, mais pas des résultats. Je ne peux pas être satisfait des résultats obtenus. Mais la saison se poursuit. Je vais prendre un peu de repos et je reprendrai au Tour de Californie. » Avant d’enchaîner, comme il en a l’habitude, Tour de Suisse et Tour de France.

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