Combien y-a t’il de chances de voir Wout Van Aert sur Paris-Roubaix en 2018 ?

Le désir de Wout Van Aert de participer au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix n’est pas nouveau. Il l’a exprimé publiquement au moins depuis 2016 et s’il a continué l’an passé à se consacrer au cyclo-cross avant la route, il a annoncé cette année alléger son programme de cross pour se mesurer à ces deux Monuments du cyclisme sur route au mois d’avril prochain. Si du côté du Tour des Flandres, il ne devrait pas y avoir de problème, ce n’est pas aussi simple en ce qui concerne Paris-Roubaix.

En tant qu’équipe Continentale Pro Belge, et plus particulièrement Flamande, Verandas Willems – Crelan a de grandes chances d’être invitée sur le Tour des Flandres, comme elle l’a déjà été cette année d’ailleurs. De ce côté là pas de problème, d’autant que Wout Van Aert est une célébrité en Belgique et sera forcément une attraction supplémentaire. Côté Français et Paris-Roubaix, c’est forcément différent, surtout qu’avec Vital Concept, il y aura cinq équipes Pro Continentale en 2018 (avec Cofidis, Direct Energie, Fortuneo – Samsic et Delko – Marseille Provence – KTM). Il y a donc une possibilité de voir cinq des sept Wild Cards déjà décernées (les dix-huit équipes WorldTour sont qualifiées d’office). En reste alors deux. Sport Vlaanderen – Baloise est une habituée, et Wanty – Groupe Gobert, équipe vainqueur du classement UCI Europe Tour 2017, semble inévitable.

Pourtant Nick Nuyens, le manager de l’équipe Verandas Willems – Crelan (Crelan – Charles dans sa déclinaison cyclo-cross) se veut rassurant. « Je crois en nos chances mais ça ne va pas venir du jour au lendemain, déclarait l’ancien vainqueur du Tour des Flandres à Sporza. C’est l’un de nos grands objectifs pour l’an prochain. C’est l’inconvénient d’être une équipe Pro Continentale mais nous y travaillons. » Il faut dire que Nuyens a de sérieux arguments. Une grosse partie du public de Paris-Roubaix est Belge et donc Van Aert sera tout autant une attraction sur les routes nordistes qu’une semaine auparavant dans les Flandres. De plus chez Verandas Willems on est en train de construire une belle équipe autour du double Champion du Monde de cyclo-cross avec Sean De Bie (en provenance de Lotto – Soudal), Stijn Steels (en provenance de Sport Vlaanderen Baloise), Zico Waeytens (en provenance de Sunweb) ou encore Mathias de Witte (en provenance de Cibel – Cebon).

Reste que pour que Verandas Willems – Crelan soit à Compiègne le 8 avril prochain, il faudrait qu’ASO (l’organisateur de Paris-Roubaix) élimine l’une des sept équipes précitées.

Avec aucun coureur n’ayant terminé l’épreuve en 2017, Delko – Marseille semble la plus vulnérable. Il faut dire que l’équipe sudiste n’a pas la chance de pouvoir s’exercer sur les semi classiques pavées. Des courses comme Le Samyn et surtout la nouvelle mouture du Grand Prix de Denain pourrait l’aider à progresser mais les invitations pour « L’Enfer du Nord » seront sans doute décernées avant ces deux courses.

L’autre équipe en suspens pourrait être Sport Vlaanderen – Baloise. Si elle est une habituée de l’épreuve et qu’elle ne déçoit habituellement pas sur Paris-Roubaix (Piet Allegaert, dix-septième en 2017), l’emblématique équipe de formation flamande a vu ses résultats diminuer ces dernières années. Vainqueur de l’Europe Tour 2014 et 2015 elle n’a pas fait mieux que neuvième et onzième de ce classement ces dernières années. Pire encore, si elle scorait dix victoires en 2015, il n’en a obtenu que cinq sur ces deux dernières saisons (deux en 2016 et trois en 2017).

Reste donc à Nick Nuyens à convaincre ASO de préférer son équipe. De ce côté là les succès de Van Aert lors de ses quelques sorties sur route sont également un argument. En tout cas l’attente du public de voir le Belge sur les pavés de la « Reine des Classiques » est indéniable.