Paris-Camembert : Benoit Cosnefroy renoue avec le succès, sur ses terres !

Lauréat du Grand Prix d’Isbergues en septembre 2017, peu avant son sacre de champion du monde chez les Espoirs, Benoit Cosnefroy n’avait pas eu l’occasion de re-goûter à la victoire lors de sa première année complète chez les professionnels, l’an passé. Le Normand de 23 ans a finalement renoué avec le succès ce mardi, sur ses terres, lors de la 80ème édition de Paris-Camembert. Membre d’un petit groupe dans le final, Cosnefroy s’est isolé dans le dernier kilomètre pour finalement passer la ligne d’arrivée en solitaire quelques secondes devant Pierre-Luc Périchon (Cofidis) ainsi que son coéquipier Quentin Jaurégui (AG2R-La Mondiale) sur la ligne. Il s’agit de la quatrième victoire de la saison pour son équipe.

Dans les premiers kilomètres de ce Paris-Camembert 2019, la bagarre est réelle pour prendre l’échappée. Après dix kilomètres, finalement un trio se dégage avec Maxime Cam, Corentin Ermenault (Vital Concept-B&B Hotels) et Pierre-Luc Périchon (Cofidis). Mais ce dernier, ancien vainqueur de l’épreuve, décide de se relever et le duo de l’équipe bretonne poursuit donc seul l’aventure. Les deux collègues obtiennent même un bon de sortie du peloton, et c’est ainsi que la paire Vital Concept-B&B Hotels s’en va prendre cinq minutes d’avance après une heure de course. Derrière eux, c’est essentiellement l’équipe Total Direct Energie du tenant du titre Lilian Calmejane qui assure le tempo, parfois aidée par la Groupama-FDJ. Mais l’écart augmente quelque peu, ce qui permet à Cam et Ermenault de passer tranquillement les premières difficultés, dont le fameux chemin de la Cabine, après 65 kilomètres. Leur avantage atteint les six minutes à cet instant et le peloton enregistre lui de nombreuses crevaisons, mais heureusement, la course n’est pas encore lancée. Les coureurs franchissent d’ailleurs la ligne d’arrivée pour la première fois et l’écart est toujours de six minutes pour les pensionnaires de la Vital Concept-B&B Hotels.

Ce n’est que quelques kilomètres plus tard que le peloton décide de passer à la vitesse supérieure. AG2R-La Mondiale et Delko-Marseille Provence viennent apporter leur aide à la poursuite et l’écart fond à vue d’oeil. À la mi-course, soit à environ 90 bornes du but, il n’est plus que de trois minutes et il descend même à deux minutes au km 100. Les coureurs traversent Camembert, et Benoit Cosnefroy (AG2R-La Mondiale) profite d’une bosse à la sortie du village pour partir en contre. En à peine cinq minutes, l’ancien champion du monde Espoirs opère la jonction avec le duo de tête. Cela donne des idées à d’autres, et notamment à Lennert Teugels (Cibel) et Alexis Guérin (Delko-Marseille Provence) qui sortent également du peloton. À l’avant, Ermenault n’est lui plus en mesure d’accompagner son coéquipier Maxime Cam ainsi que Benoit Cosnefroy. Le nouveau duo d’échappés reçoit toutefois le soutien de Teugels à 70 bornes du but, et de Guérin vingt kilomètres plus loin. On retrouve ainsi un quatuor en tête à l’entrée dans les cinquante derniers kilomètres, avec le peloton toutefois bien présent, à moins d’une minute sous la direction des Total Direct Energie.

La ligne d’arrivée est franchie une deuxième fois et les coureurs prennent alors la direction de la Butte des Fondits, nouvelle difficulté du parcours. Mais avant même qu’elle se présente, Maxime Cam doit abandonner sa place dans le groupe de tête. Dans ce premier passage de la Butte des Fondits, Guérin s’accroche dans la roue de Teugels et Cosnefroy tandis que le peloton commence à s’agiter. Direct Energie et Arkéa-Samsic fournissent quelques accélérations qui condamnent les plus faibles, mais surtout, qui permet à un groupe de se dégager. Dès lors, se retrouvent en contre Jérôme Cousin, Paul Ourselin (Total Direct Energie), Romain Hardy, Elie Gesbert (Arkéa-Samsic), Kevin Geniets (Groupama-FDJ) , Julien El Farès (Delko Marseille Provence), Mathijs Paasschens (Wallonie-Bruxelles), Fabien Doubey (Wanty-Gobert Cycling Team) et Quentin Jaurégui (AG2R La Mondiale). Quelques minutes plus tard, Pierre-Luc Périchon (Cofidis), Colin Joyce (Rally Cycling) et Daniel Hoelgaard (Groupama-FDJ) parviennent eux aussi à revenir sur ce groupe de poursuivants. Deux nouvelles bosses sont rapidement franchies et la jonction entre le trio de tête et la chasse s’effectue finalement à 22 kilomètres de la ligne. Soit deux kilomètres avant l’entrée dans le dernier circuit autour de Livarot.

Le peloton n’a toutefois pas dit son dernier mot, et sous la houlette de St Michel-Auber 93, passe sur la ligne avec moins de 30 secondes de retard sur le premier groupe. Mais au sein de celui-ci, les relais passent bien, et passent fort. Malheureusement, Lennert Teugels est lui écarté sur crevaison. La tête de la course arrive alors dans la première des deux bosses du final, celle de l’Angleterre. La toute nouvelle recrue de Groupama-FDJ, Kevin Geniets, accélère l’allure à cette occasion, ce qui met Guérin et Ourselin en difficulté. Dans la descente qui suit, Cosnefroy tente de se faire la malle, sans succès, alors que le « peloton principal » n’est pointé qu’à une vingtaine de secondes. Ils ne sont donc plus que onze devant au moment de se présenter au pied de la Butte des Fondits, dernière difficulté du jour, à onze kilomètres de la ligne. Dès les premières pentes, Elie Gesbert place une offensive, bien suivie par les coureurs d’AG2R-La Mondiale. C’est d’ailleurs Quentin Jaurégui qui effectue une grosse relance à quelques dizaine de mètres du sommet.

Le Nordiste fait un petit trou et s’en va tenter un solitaire sur les dix dernières bornes. Cela ne dure pas, car ça s’organise derrière lui et Périchon, Geniets, Gesbert, Hardy, Joyce, Doubey, Paasschens, Cousin ainsi que Cosnefroy peuvent établir la jonction. S’enchaînent alors quelques offensives, dans les derniers kilomètres, alors que le peloton est désormais écarté de la victoire. Aucune attaque n’est suffisamment tranchante pour faire la différence, mais à deux bornes du but, le tout jeune Kevin Geniets produit une grosse offensive que seul Cosnefroy parvient à contenir. Les deux hommes prennent quelques mètres, et à la flamme rouge, l’ancien champion du monde Espoirs décide de contrer et de partir en solitaire. On ne le reverra plus. Le Normand prend quelques dizaine de mètres d’avance et s’en va conclure après un ultime effort. Il s’octroie sa deuxième victoire chez les pros et devance sur la ligne Périchon et Jaurégui.

Classement 

1 Benoît Cosnefroy (AG2R La Mondiale)
2 Pierre-Luc Périchon (Cofidis) à 0’03
3 Quentin Jauregui (AG2R La Mondiale) à 0’05
4 Romain Hardy (Arkéa Samsic) m.t
5 Julien El Fares (Delko Marseille Provence) m.t
6 Mathijs Paasschens (Wallonie-Bruxelles) m.t
7 Jérôme Cousin (Total Direct Energie) m.t
8 Kevin Geniets (Groupama – FDJ) m.t
9 Élie Gesbert (Arkéa Samsic) à 0’08
10 Andrea Vendrame (Androni Giocattoli – Sidermec) à 0’37

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