Paris-Bourges : Valentin Madouas s’offre sa première, d’un souffle !
Ce fut chaud dans cette 68ème édition de Paris-Bourges ! Au terme de 193 kilomètres animé et d’un final à suspense, c’est Valentin Madouas (Groupama-FDJ), échappé pendant 70 kilomètres et sorti seul à moins de deux bornes de l’arrivée, qui a raflé la mise. Si le jeune coureur de la Groupama-FDJ a bien levé les bras en passant la ligne, il a fallu attendre le verdict de la photo-finish pour confirmer son succès. En remportant le sprint du peloton sur ses talons, Bryan Coquard (Vital Concept) a en effet terminé sur la même ligne, mais s’est donc incliné d’un rien à la photo-finish. Christophe Laporte (Cofidis) complète le podium du jour. Valentin Madouas, pour sa part, décroche sa toute première victoire dans les rangs professionnels et apporte à son équipe son 31e bouquet de l’année.
Au départ de ce Paris-Bourges, six hommes ne tardent pas à se faire la belle. Il faut une dizaine de minutes seulement à David Rivière (Direct Energie), Joseph Areruya (Delko Marseille-Provence KTM), Pierre Idjouadiene (Roubaix-Lille Métropole), Lennert Teugels (Cibel-Cebon), Jarno Mobach (Development Team Sunweb) et Tom Vemeer (Team Differdange-Losch) pour s’échapper. Le peloton laisse faire, et permet aux fuyards d’obtenir un matelas maximum de cinq minutes. Puis, la formation Cofidis se charge de venir contrôler. L’écart ne grimpe plus, et a même tendance à descendre, passant même sous la barre des quatre minutes à la mi-course, tandis que les premières bosses font leur apparition.Le relief se durcit et cela se constate devant comme derrière. L’échappée voit son avance fondre alors que le peloton se morcèle au fil des montées. C’est ainsi que dans la côte du Graveron, on ne retrouve plus qu’un petit peloton en chasse, une minute derrière la tête de course. Le rythme ne baisse pas d’un poil, et l’échappée est bientôt revue par une dizaine d’hommes sortis en contre : Benoit Cosnefroy, Silvan Dillier, François Bidard (AG2R-La Mondiale), Romain Seigle, Valentin Madouas (Groupama-FDJ), Paul Ourselin (Direct Energie), Stéphane Rossetto (Cofidis), Mauro Finetto (Delko Marseille Provence KTM), Quentin Pacher (Vital Concept) mais aussi le champion du monde Espoirs Marc Hirschi (Development Team Sunweb).
Mais reste encore près de soixante bornes à couvrir, et le peloton, pointé à une trentaine de secondes, n’a pas dit son dernier mot. Au contraire de Vermeer, Rivière ou Areruya, lâchés de l’échappée après une journée à l’avant. La sélection continue de s’opérer dans les kilomètres qui suivent, avec Seigle, Finetto, Idjouadiene, Mosbach et Bidard qui craquent à leur tour. À l’entrée dans les 50 dernières bornes, on ne retrouve donc plus que huit hommes en tête. Du fait d’un net durcissement du tempo, leur avance sur le peloton s’envole pour atteindre la minute, à une trentaine de kilomètres de la ligne. S’instaure alors un duel entre les deux groupes, et le peloton parvient une partie de son retard dans une portion descendante. À 25 kilomètres du but, on ne comptabilise plus que trente secondes d’écarts, mais l’échappée ne se désunit par pour autant et l’entente reste très bonne parmi les échappés. Par conséquent, dans les kilomètres qui suivent, la différence ne se réduit plus. Pourtant, dans le peloton, la formation Vital Concept ne compte pas ses coups de pédale pour ramener Bryan Coquard tandis que, dans le même temps, Quentin Pacher n’a pas à collaborer en tête.
Sous la bannière des dix derniers kilomètres, l’échappée compte encore une grosse vingtaine de secondes d’avance mais le paquet se fait désormais très menaçant, d’autant que Wanty-Groupe Gobert et Sport Vlaanderen-Baloise apportent leur contribution à la poursuite. À cinq bornes de la ligne, les fuyards résistent encore et toujours, quinze secondes devant le peloton qui a toutes les difficultés à boucher les ultimes mètres. L’échappée continue de collaborer malgré la meute à ses trousses, mais seulement jusque dans les deux derniers kilomètres. Alors, Valentin Madouas (Groupama-FDJ) profite d’une légère temporisation créée par Quentin Pacher pour placer une banderille. Le jeune homme prend immédiatement quelques mètres d’avance et s’en va tenter de chercher la victoire. Derrière, ses collègues sont avalés par le peloton mené à vive allure par la Cofidis et Vital Concept. Finalement, c’est avec quelques dizaines de mètres que Madouas aborde la dernière ligne droite. Le sprint se lance dans son dos, mais il livre ses dernières forces et parvient à franchir la ligne en tête. C’est du moins ce qu’il croit malgré le retour tonitruant de Bryan Coquard, vainqueur du sprint devant Christophe Laporte. Il faut alors attendre la photo-finish, qui confirme bien la victoire du poulain de Marc Madiot. Sa première chez les pros. Il s’en souviendra.
🏆 Victoire @MadouasValentin de @GroupamaFDJ #parisbourges pic.twitter.com/OClRVeMPvd
— Paris-Gien-Bourges (@PGienBourges) 4 octobre 2018
Classement
1 Valentin Madouas (Groupama-FDJ)
2 Bryan Coquard (Vital Concept) t.m.t
3 Christophe Laporte (Cofidis)
4 Bram Welten (Fortuneo-Samsic)
5 Milan Menten (Sport Vlaanderen-Baloise)
6 Jon Aberasturi (Euskadi-Murias)
7 Andrea Pasqualon (Wanty-Groupe Gobert)
8 Mickael Delage (Groupama-FDJ)
9 Nils Eekhoff (Development Team Sunweb)
10 Damien Touzé (St Michel-Auber 93)