Tour du Münster : Max Walscheid rafle le sprint
Il y avait de bonnes chances qu’un Allemand soit prophète en son pays ce mercredi sur le Tour du Münster. C’est finalement le jeune Maximilian Walscheid qui a tiré les marrons du feu. Le coureur de la Sunweb a ainsi dominé le sprint d’un peloton très réduit du côté de Münster pour s’offrir sa deuxième victoire de l’année, et ce devant ses compatriotes John Degenkolb (Trek-Segafredo) et Nils Politt (Katusha-Alpecin). Le top-5 est complété par Andre Greipel (Lotto-Soudal) et Pascal Ackermann (Bora-hansgrohe), mis en difficulté par son propre équipier et tenant du titre Sam Bennett dans les derniers hectomètres.
C’est sur les coups de 11h30 que le départ de la 13ème édition du Tour de Münster est donné, ce mercredi. Une quinzaine de minutes plus tard, un groupe d’échappés composé de six hommes parvient à faire la différence. On retrouve Maxim Belkov (Katusha-Alpecin), Alexandr Kulikovskii (Gazprom-Rusvelo), Lucas Carstensen (Bike Aid), Pascal Treubel (Heizomat), Paul Taebling (LKT-Team Brandenburg) ainsi que Robert Retschke (Lotto-Kern Haus). Le peloton donne sa bénédiction et laisse l’écart grandir jusqu’à près de cinq minutes après une heure de course. Mais les équipes de sprinteurs ne laissent guère d’espoirs aux fuyards matinaux, dont l’avance se réduit à l’approche de la mi-course. Le tempo s’accélère et la tension gagne un peloton qui se présente dans une longe plaine exposée au vent, qui souffle de travers. L’inévitable se produit et une grande bordure s’opère. Après plusieurs instants de confusion, la situation s’éclaircit et c’est un groupe de 40 unités qui se dégage devant le peloton principal. La mi-course est franchie et le premier peloton ne tarde pas à revoir les échappés du jour. Derrière, un paquet plus étoffé plafonne à une quarantaine de secondes, sans parvenir à boucher le trou.
Si en tête on retrouve les favoris allemands que sont Pascal Ackermann (Bora-hansgrohe), Andre Greipel (Lotto-Soudal), John Degenkolb (Trek-Segafredo), Max Waslcheid (Sunweb) mais aussi le tenant du titre Sam Bennett, on remarque aussi l’absence de Fernando Gaviria (Quick Step Floors), piégé dans les cassures. Seul Florian Sénéchal représente alors les intérêts de Patrick Lefévère en tête. Les kilomètres défilent et le duel entre les deux groupes s’intensifie mais continue de donner raison à celui en tête. Par ailleurs, les bosses franchies, aussi petites soient-elles, font leur effet et des hommes perdent contact tant à l’avant qu’en poursuite. À 70 kilomètres de la ligne, on comptabilise toujours 40 secondes d’écart entre les deux pelotons, bien que la Quick Step Floors mette le paquet pour essayer d’opérer la jonction. D’ailleurs, la différence se réduit à 25 secondes quelques kilomètres plus loin, mais la Bora-hansgrohe et la Lotto-Soudal, entre autres, oeuvrent pour empêcher le retour du concurrent colombien.Fernando Gaviria met lui même la main à la patte pour continuer d’espérer à la victoire, si bien que l’écart n’est que de trente secondes à l’entrée dans les trente derniers kilomètres.
Et, finalement, le sprinteur de la Quick Step Floors décide de faire le jump quelques minutes plus tard, avec la seule compagnie d’Edvald Boasson Hagen (Dimension Data) et d’Alexandre Krieger (Leopard). Au terme d’un bel effort, le trio parvient ainsi à boucher le trou avec le premier peloton, désormais composé d’une petite trentaine d’hommes. Tout ce petit monde s’en va alors affronter les trois tours de circuit dans Ziel. À l’occasion de la première boucle, Elmar Reinders (Roompot-Nederlandse Loterij) se fait la malle. Il est néanmoins bien muselé par le peloton, qui le laisse naviguer à dix secondes au moment d’aborder le second et avant-dernier tour urbain, à 9 bornes du but. Le peloton garde le Néerlandais en ligne de mire pendant la totalité de cette pénultième boucle, mais le travail de la Bora-hansgrohe et de la Lotto-Soudal permet finalement, et comme attendu, de rattraper l’homme de tête à la cloche annonçant le dernier tour de circuit. La formation allemande et l’écurie belge continuent d’emmener, même si la CCC Sprandi-Polkowice tente de s’immiscer. Le sprint entre dans sa phase de préparation finale, mais Fernando Gaviria surgit de l’arrière et attaque à 2500 mètres de la ligne.
La Bora-hansgrohe réagit et va chercher le Colombien, repris 500 mètres plus tard. Sauf que Boasson Hagen passe à son tour à l’offensive et contraint Sam Bennett à travailler dès le panneau des deux derniers kilomètres pour Pascal Ackermann. L’Irlandais parvient à réintégrer le costaud Scandinave peu avant la flamme rouge et c’est donc bien un sprint qui se profile pour la victoire du jour. La Trek-Segafredo remonte à vive allure dans les derniers hectomètres et déborde la Bora-hansgrohe. Les protagonistes jouent des coudes à l’approche de la ligne, et finalement, c’est Max Walscheid qui déboule de l’arrière comme un boulot de canon et ne laisse alors plus aucune chance aux Greipel et autres Ackermann. Le coureur de la Sunweb s’en va ainsi cueillir la victoire avec une belle marge sur John Degenkolb (Trek-Segafredo) ainsi que Nils Politt (Katusha-Alpecin), qui complètent le podium du jour.
Classement
1 Max Walscheid (Sunweb)
2 John Degenkolb (Trek – Segafredo) t.m.t
3 Nils Politt Team (Katusha – Alpecin)
4 André Greipel (Lotto Soudal)
5 Pascal Ackermann (BORA – hansgrohe)
6 Florian Sénéchal (Quick-Step Floors)
7 Alexander Krieger (Leopard Pro Cycling)
8 Mathias Van Gompel (Sport Vlaanderen – Baloise)
9 Szymon Sajnok (CCC Sprandi Polkowice)
10 Lucas Carstensen (Bike Aid)