« Aucun regret » pour Julian Alaphilippe
Un moment piégée, l’équipe de France a finalement livré la course qu’elle se devait de livrer dans le final de la course en ligne des championnats du monde. Une accélération de Cyril Gautier, suivie d’une attaque de Tony Gallopin avant l’ultime estocade de Julian Alaphilippe. Tout cela semblait relever d’un plan minutieusement préparé. Dans certaines circonstances, il aurait pu s’avérer payant. Cela n’a pas été le cas ce dimanche. Le coureur de la Quick Step Floors s’est bien montré le plus fringuant et le plus incisif dans la dernière ascension de Salmon Hill, mais la petite dizaine de secondes grappillées à cet instant n’ont pas été suffisantes pour résister à un peloton d’une trentaine de coureurs lancé à sa poursuite.
« Je ne me rappelle plus exactement où et quand exactement je me suis fait rattraper par le groupe qui joue la gagne. Mais ouais, j’ai donné tout ce que j’avais. Je suis fortement fatigué, là…, a-t-il glissé à France Cyclisme dès son arrivée, en dixième position. J’y ai cru, j’ai tout donné jusqu’à la ligne. Il était compliqué de résister au retour du peloton car il y avait des coureurs au sein de ce groupe qui avaient encore beaucoup de coéquipiers avec eux, cela favorisait un sprint groupé. C’est absolument ce que je souhaitais éviter. J’ai jeté mes dernières forces quand j’ai vu que Moscon peinait à passer, mais il a finalement réussi à rester derrière et cela n’a pas suffi pour aller jusqu’à la ligne ».
Le leader attitré de l’équipe de France, même s’il se refusait à emprunter cette notion, n’avait en tous les cas pas d’autres options s’il voulait conquérir le titre mondial. « Je ne suis pas le coureur le plus rapide du peloton, c’est pour cela que j’ai tenté ce coup de force à l’amorce de la dernière bosse, a-t-il confirmé. Ce soir je n’ai aucun regret, j’ai tout donné. J’ai tenté le tout pour le tout. Je ne nourris pas de regrets, mais je suis forcément déçu car j’en avais très envie. Les jambes étaient là, mais c’est comme ça. J’ai essayé de courir pour être le plus fort aujourd’hui, mais je n’étais pas le plus fort de la course… »